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07.05.16

09:46:28, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Créatures célestes

Réalisateur : Peter Jackson

Année : 1996

Origine : Nouvelle-Zélande

Durée : 1H40

Avec : Kate Winslet, Melanie Lynskey, etc.

Par Nicofeel

La dernière édition du festival Hallucinations collectives (à Lyon) a donné la possibilité de revoir ce très beau film.
Connu tant pour ses films gore (Bad taste, Braindead) que pour ses blockbusters (Le seigneur des anneaux, Le hobbit), Peter Jackson est également capable de films plus intimistes, dont Créatures célestes constitue la plus franche réussite.
Le film prend comme point de départ un fait divers néo-zélandais qui avait défrayé la chronique au début des années 50. D'ailleurs, ce fait divers avait inspiré un autre cinéaste, le Français Joël Seria, pour son premier long métrage, Mais ne nous délivrez pas du mal (1971).
Cela étant, la version proposée par Peter Jackson est très différente. Le réalisateur du Seigneur des anneaux s'intéresse bien plus à la relation fusionnelle entre les deux jeunes héroïnes du film – Pauline et Juliet – qu'à l'acte en lui-même, même s'il ne l'élude pas.
Les deux jeunes filles sont issues de milieux sociaux radicalement opposés : Pauline est la fille de prolétaires alors que son amie Juliet est la fille de bourgeois particulièrement aisés.Dans un premier temps, l'une est très refermée sur elle-même (Pauline) tandis que l'autre est extravertie.
Pour autant, elles se rapprochent dans leur volonté commune de se rebeller contre un système qui les révulse. Pauline et Juliet sont même subversives contre cette société qui ne les comprend pas.

Sans avoir besoin de le souligner, Peter Jackson se sert de ses personnages pour fustiger une société puritaine qui corsète tous ses personnages dans leurs conventions et leurs rôles que l'on attend d'eux. Ainsi, le père de Juliet, médecin, accepte l'infidélité de sa femme pour ne pas faire de vague. Derrière le vernis d'une société appréciable, on a tout le puritanisme qui écrase les personnages, et où l'homosexualité est décrite comme une maladie.
Le réalisateur n'y va pas non plus de main fort pour s'attaquer à la religion. La figure du prêtre est ridiculisé par Juliet (voir la grosse tête), dans la mesure où elle représente la société puritaine. Et puis la religion est sans cesse fustigée : le paradis n'existe pas chez Pauline et Juliet, c'est le quatrième monde, où il n'y aura pas de chrétiens.
Par ailleurs, en utilisant une mise en scène très aérienne et tout en mouvement (les plans larges sur la montagne seront repris plus tard dans sa trilogie culte le SDA), Peter Jackson ouvre les portes d'un autre monde pour ses deux protagonistes où elles pourraient enfin être elle-mêmes, et libres. Le quatrième monde est une pure invention qui permet à Pauline et Juliet de s'évader du monde réel.
Elles y retrouvent les personnages qu'elles ont modelé, qu'elles ont dessiné et sur lesquels elles ont écrit dans leurs romans, voire même les acteurs qu'elles admirent (James Mason et Orsen Welles, des gens subversifs du système en place).
Au bout d'un moment, on sent qu'il y a une interpénétration de l'imaginaire sur le réel. Les effets spéciaux de la jeune société d'alors, Weta digital, sont tout à fait probants et largement en avance sur leur temps.
Peter Jackson montre bien l'évolution de la relation intime qui s'établit entre ses deux personnages féminins, et l'homosexualité, qui semblait larvée devient de plus en plus prégnante. Cette relation fusionnelle est à l'origine de la création du monde fantasmagorique des jeunes filles et des desseins funestes à venir pour quiconque tenterait de les séparer.
La question devient alors de savoir quel va être l'issue de ce film.
Si Créatures célestes doit sa réussite à sa mise en scène, sa photographie, ses scènes oniriques, sa bande-son, elle le doit aussi à ses jeunes interprètes. A cet égard, Kate Winslet et Mélanie Lynskey interprètent leur premier rôle au cinéma.
Voilà incontestablement un film-phare dans la carrière de Peter Jackson. Le film a nettement mérité son lion d'argent au festival de Venise. Peter Jackson reviendra plus tard dans une thématique proche avec le moins réussi mais néanmoins intéressant Lovely bones.

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