18.04.16

04:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Brooklyn
Réalisateur : John Crowley
Année : 2016
Origine : Irlande
Durée : 1h53
Avec : Saoirse Ronan, Emory Cohen, Domhnall Gleeson, etc.

Par Nicofeel

Brooklyn nous replonge dans les années 50 avec une jeune femme, Eilis Lacey (Saoirse Ronan), quittant son Irlande natale pour rejoindre les États-Unis. S'il s'agit d'une histoire romancée, on sent tout de même que le réalisateur John Crowley, lui-même Irlandais, a cherché à donner une certaine authenticité à son intrigue.
Eilis Lacey provient d'un milieu pauvre en Irlande et est accueillie aux Etats-Unis, dans le quartier de Brooklyn (d'où le titre du film) par un prêtre Irlandais lui ayant payé le voyage, trouvé un travail sur place et même payé des cours du soir. Voilà qui aide quand on est dans une situation économique délicate.
Le réalisateur John Crowley a filmé son long métrage avec beaucoup de simplicité. Le film met l'accent sur des gens « communs » que l'on pourrait croiser dans la vie de tous les jours, et auxquels on peut facilement s'identifier. Ainsi, Eilis Lacey réside dans une pension de famille avec des jeunes femmes dans une situation proche de la sienne.
Sans avoir l'air d'y toucher, Brooklyn joue – plutôt adroitement – sur deux tableaux : la description de l'émancipation d'une femme et le mélo à l'ancienne.
Notre héroïne a beau résider dans les quartiers pauvres de New York, à savoir Brooklyn, il n'empêche qu'elle va connaître une nouvelle vie. Le cinéaste évoque, avec une certaine justesse de ton, le mal du pays que vit Eilis. C'est dur d'être exilé et de tout quitter du jour au lendemain, et cela John Crowley le décrit plutôt bien.
Mais cet élément négatif est contrebalancé par le fait qu'Eilis va avoir l'occasion de s'élever socialement. Sans que l'on puisse parler de « rêve américain », il s'agirait plus précisément d'une émancipation. Ce qui n'est pas neutre d'un point de vue sociétal pour un film censé se dérouler dans les années 50.

Les Etats-Unis deviennent l'endroit de tous les possibles avec : un nouveau métier de vendeuse, des cours du soir pour préparer une reconversion en expert-comptable, des loisirs nouveaux (bals, sorties sur la plage avec des bikinis très tendance) et, comme on peut s'en douter pour ce genre de film... un petit ami.
Brooklyn offre au spectateur un mélo, pouvant faire penser à du Douglas Sirk, tant cette histoire d'amour est romanesque à souhait mais compliquée. En effet, Eilis est tiraillée entre les Etats-Unis et l'Irlande. Elle doit faire des choix. On assiste à un film romanesque, sentimental, où la figure féminine est au centre de toutes les convoitises. Le choix est d'autant plus cornélien que les postulants disposent de qualités humaines réelles.
Même si l'intrigue peut sembler au départ assez prévisible, John Crowley entretient un certain suspense (qui ne sera évidemment pas dévoilé dans cette critique!) jusqu'au bout, révélateur des doutes et errements amoureux d'Eilis.
Mais Brooklyn ne se contente pas de jouer la carte du mélo « old school ». C'est aussi un film qui s'interroge sur la question des migrants, sujet brûlant à notre époque. Le fil évoque une migration très différente que celle que l'on connaît à l'heure actuelle : notre héroïne a choisi de partir de son pays en vue d'un futur meilleur, elle a été accueillie les bras ouverts aux Etats-Unis au sein d'une communauté d'Irlandais (d'ailleurs au passage il est notable que Saoirse Ronan est Irlandaise), elle connaît la langue d'adoption de son pays et bénéficie dès le départ d'un travail. Voilà autant de facteurs qui participent à une intégration réussie. C'est très différent de l'immigration humanitaire qui a lieu en Europe en ce moment.
Film plaisant à regarder, Brooklyn doit pour beaucoup sa réussite à son actrice principale, Saoirse Ronan. Cette jeune actrice Irlandaise, remarquée dans le thriller fantastique Lovely bones, fait preuve d'une justesse de ton, d'une sensibilité et d'une simplicité remarquables. Elle fait corps avec son personnage d'Eilis Lacey. Les deux acteurs qui gravitent autour d'elle dans le film, l'Irlandais Domhnall Gleeson (vu dans l'excellente comédie romantique Il était temps) et l'Américain Emory Cohen, disposent de rôles moins marquants, même si leur jeu n'est pas à mettre en cause.
Au final, Brooklyn apparaît comme un solide mélo à l'ancienne, qui devrait plaire aux amateurs du genre.

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