29.06.15

08:50:09, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

Par Flo200

Synopsis :

Rencontrant un homme par hasard, une jeune femme succombe à son charme. Mais ce qui commence comme une journée d’amour bascule soudain dans la violence sadique : l’ayant droguée, l’homme lui crève un œil. Dès lors, elle ne vivra plus que dans un seul but ; mener à bien une vengeance froide, lente, d’une implacable cruauté.

Mon avis :

Film totalement culte pour de nombreux amateurs de films de genre, "Thriller" est également devenu célèbre grâce à Quentin Tarantino qui s'inspira du personnage de Madeleine pour son personnage de Elle Driver dans "Kill Bill", interprété par Daryl Hannah... Le film existe dans deux versions, une soft, préférée par l’actrice Christina Lindberg et une hard, incluant des inserts hard et la scène d’énucléation dans son intégralité. C’est cette dernière que nous propose Bach Films, choix somme toute assez judicieux dans la mesure où c’est la version voulue par le réalisateur, même si l’idéal aurait été de nous proposer une édition incluant les deux montages...

Alors qu'il n'avait jusque-là réalisé qu'un film pour enfants, le réalisateur suédois Bo Arne Vibenius ("Breaking Point"), qui avait notamment travaillé comme assistant réalisateur sur "Persona" d'Ingmar Bergman, se lança en ce début des années 70 dans l'un des tous premiers Rape & Revenge, s'inspirant probablement de "La source" de son ancien mentor, qui avait peu de temps auparavant inspiré également Wes Craven pour son premier long métrage "La Dernière Maison sur la gauche".

"Thriller - en grym film" ("Crime à froid" en France) est sorti en Suède en 1974 dans une version censurée, la version intégrale avec inserts pornographiques voulue par le réalisateur ayant été interdite. En revanche, à Cannes notamment, le film sera bien visible dans sa version intégrale...

Vibenius a la géniale idée à l'époque de choisir d'une part comme actrice principale Christina Lindberg ("Inga... bonne à tout faire", "La Possédée", "Young Playthings", "Anita", "Sex & Fury", "Libre-échanges"), qui était alors connue pour ses rôles sexy et d'autre part de créer ce personnage muet (Choix qu'il aurait fait car il ne la trouvait pas très bonne actrice...) et portant un cache-œil.

Afin de rendre son personnage muet, le réalisateur va lui infliger un traumatisme avec ce viol qu'elle subira au moment de son enfance et qui créera un malaise dès le début du film. On retrouve ensuite la jeune Madeleine à peine sortie de l'adolescence qui va se laisser séduire par Tony, un homme qui va s'avérer être un proxénète qui va la rendre accro à l'héroïne pour qu'elle lui obéisse au doigt et à l’œil.

Eh bien, justement puisqu'on en parle de son œil, le fameux Tony, interprété par l’excellent Heinz Hopf ("Les amoureux", "Fanny et Alexandre", "The Slingshot"), avec qui Christina avait déjà jouée dans "La Possédée", va lui crever un œil après qu'elle ait balafré son premier client. Une scène particulièrement réaliste, mais il faut dire que la rumeur veut que cette scène ait été faite grâce au cadavre d'une jeune suicidée avec la complicité d'un médecin, ami du cinéaste... Sordide, n’est-ce pas?

A partir de là, la jeune femme va se faire violer, jour après jour, par des clients n'ayant aucun respect pour elle, l'humiliant, la maltraitant même et elle subira tout cela sans broncher par peur des représailles et en raison également de sa dépendance à la drogue.

C’est lors de ces scènes de viol que le réalisateur inclura des inserts pornographiques, tournés par un couple qui se faisait appeler Roméo et Julia. Des plans aucunement excitants servant à créer un malaise supplémentaire chez le spectateur qui ne pourra alors qu’éprouver encore plus d’empathie pour la jeune femme.

Seulement voilà, la jeune et frêle Madeleine va durant cette période préparer sa vengeance, en apprenant à tirer au fusil et au pistolet, en pratiquant également le karaté et en prenant des cours de conduite sportive....

Ainsi, une fois prête, elle mettra sa vengeance froide à exécution lors d'une dernière partie de métrage où le réalisateur choisira de filmer les meurtres au ralenti, donnant presque l'impression que cette vengeance n'est qu'un rêve et qu'elle est en fait fantasmée par le personnage de Madeleine...

Certains reprocheront peut-être que cette vengeance ne soit pas montrée de façon plus frontale, mais personnellement j'aime beaucoup les choix qu'a fait ici Vibenius et notamment ce dernier face à face, à la fois très western, mais lorgnant également par certains côtés du côté d'Arrabal ("Viva la muerte")...

La mise en scène de Vibenius dans ce film est vraiment inspirée et on ne peut que s’étonner que celui-ci n’ait pas réalisé plus de films par la suite, puisqu’il s’arrêtera après "Breaking Point" qui sortit deux ans plus tard. Il a su en tout cas filmer l’innocence de Christina Lindberg comme personne, jouant notamment avec ses regards et sa fragilité et la rendant pourtant étonnamment crédible en tueuse implacable. Mais il faut dire aussi qu’elle a ici un tel charisme...

"Thriller - a cruel picture" est incontestablement le chef d’œuvre de Christina Lindberg et n'a aucunement volé son statut de film culte. Plus de quarante ans après sa sortie, il demeure en tout cas toujours aussi marquant et dérangeant!

Jusque-là disponible uniquement au Japon et aux États-Unis chez Synapse Films dans deux éditions, l’une à la jaquette jaune contenant la version soft et l’autre à la jaquette rouge en édition limitée à 25000 exemplaires contenant la version hard, "Thriller" est enfin disponible chez nous depuis le 11 mai 2015 chez Bach Films dans une très jolie édition digipack slim accompagnée de 3 cartes collector. Le film nous est ici proposé au format 1.66 16/9ème compatible 4/3 avec au choix les versions française, anglaise et suédoise mono avec sous-titres français optionnels. Bach Films nous gâte avec des suppléments exclusifs se concentrant malheureusement uniquement sur la venue de Christina Lindberg à Nantes lors de la projection du film à L'Absurde Séance le jeudi 26 février 2015, alors que le samedi suivant elle se trouvait également sur Paris, mais qui sait, peut-être aurons-nous le droit à un petit doc sur sa venue à la capitale si l'éditeur sort "Young Playthings" qu'elle était venue présenter ce soir-là. Au final on a donc le droit en bonus à un montage de la conférence de presse nantaise et de l’interview de Christian Valor de Psychovision qui eût lieu juste après et d'autre part à une partie de la séance de questions-réponses qui eût lieu avec le public après cette projection du film à Nantes avec une traduction en direct par le très sympathique Christian Valor, suivi de la séance de dédicaces où une partie du public est interviewée. Par contre, bien entendu, on perd ici les bonus de l'édition limitée de chez Synapse...

Comparatif image entre l'édition Bach Films et celle de Synapse Films :

Bach Films
Synapse Films
Bach Films
Synapse Films
Bach Films
Synapse Films
Bach Films
Synapse Films
Bach Films
Synapse Films

Thriller / Digipack collector

Thriller / Digipack collector
Fnac à 20€
Voir la fiche
Permalien 1257 mots par flo001fg Email , 795 vues • R�agir

Pingbacks:

Cet article n'a pas de Pingbacks pour le moment...

Article pr�c�dent: L'Espion qui venait du surgel� : La critiqueArticle suivant: 3H10 pour Yuma : La critique

Mai 2017
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
 << <   > >>
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30 31        

Le Blog des DVDpasChériens

Les dvdpascheriens ayant la fibre journalistique peuvent participer à ce blog. Sur le thème des DVD, de la HD et de la vente en ligne. On y trouve des critiques, des dossiers, des articles sur les nouveautés ...

Rechercher

Cat�gories

Qui est en ligne?

  • Visiteurs: 41

powered by
b2evolution