Par Flo001fg
Synopsis :
Dans le train qui la ramène des Balkans chez elle, Iris se lie avec une vieille dame, Miss Froy. Or celle-ci disparaît pendant le sommeil d'Iris : à sa place se trouve une autre dame portant les mêmes vêtements. Aucun passager du train ne se souvient de Miss Froy. Assistée par un jeune musicien, Gilbert, Iris mène l'enquête...
Mon avis :
Durant sa carrière, le maître du suspens réalisa une dizaine de films d'espionnage, dont "Une femme disparaît", son avant-dernier film de sa période britannique avant qu'il ne parte réaliser des films aux États-Unis. Ce fabuleux mélange de comédie et de film d'espionnage connaîtra un important succès en 1938, que ce soit public ou critique, un succès amplement mérité tant le film est savoureux...
A l’origine, cette adaptation du roman "The Wheel Spins" d'Ethel Lina White devait être réalisée par Roy William Neill, mais suite à un incident survenu durant les repérages en Yougoslavie avec la police locale, le projet fût abandonné. Un an plus tard, celui-ci fût confié par le producteur Edward Black à Alfred Hitchcock ("L’Homme qui en savait trop", "Fenêtre sur cour", "Sueurs froides", "La Mort aux trousses", "Psychose", "Les Oiseaux"), ce qui ma foi, fût un excellent choix de sa part!
Le génial réalisateur anglais remania alors le script à sa sauce, plaçant notamment l’action dans un pays fictif et non en Yougoslavie, et apportant beaucoup plus d’humour à celui-ci (Avec son remake réalisé en 1979, Anthony Page appuiera d'ailleurs encore plus ce trait!). Cet humour, c’est d’ailleurs ce qui fait le charme de la première partie du film avant que celui-ci prenne un ton quelque peu différent, plus accès sur le suspens à partir du moment où Miss Froy, interprétée par Dame May Whitty ("La force des ténèbres", "Marie Walewska", "Soupçons", "Hantise"), va disparaître.
Pour jouer le rôle d'Iris Henderson, l'héroïne de son film, Hitchcock va choisir la délicieuse Margaret Lockwood ("Sous le regard des étoiles", "Train de nuit pour Munich", "Le masque aux yeux verts", "L'affaire Manderson", "L'assassin s'était trompé") à laquelle on va immédiatement s'attacher tant on va tomber sous son charme...
Tout comme Gilbert d'ailleurs, le héros joué par Michael Redgrave ("Au cœur de la nuit", "L'Ombre d'un homme", "Il importe d'être Constant"), même si leur relation ne démarrera pas forcément de la meilleure façon qu'il soit, puisque celui-ci, musicien, l’empêchera de dormir! Mais on se doute bien évidemment immédiatement que les deux jeunes gens vont finir par s’apprécier et qu’ensuite une belle histoire romantique va naître...
Le duo, en tous cas, va fonctionner vraiment à merveille, prouvant que le cinéaste a fait le bon choix, en confiant à Redgrave le rôle de Gilbert, ce qui était son tout premier rôle au cinéma, puisque celui-ci n’avait joué jusque-là qu’au théâtre. Tout en conservant un humour bien présent, Hitchcock va instaurer un réel suspens à son intrigue se déroulant en grande partie dans un train, dans laquelle le spectateur va se laisser embarquer, suivant avec intérêt l’enquête de nos deux détectives amateurs.
Il faut dire, qu’outre des rebondissements fréquents, Hitchcock entretiendra durant une bonne partie du film, un doute quant au fait que les faits soient la réalité ou simplement le fruit de l’imagination de notre héroïne. Et puis, il y a également quelques personnages particulièrement truculents, comme ces deux amis près à tout pour ne pas manquer un match de cricket ou ce magicien faisant parti du complot, qui rendront également ce métrage très bien rythmé, fort sympathique.
Même si le film a été tourné en bonne partie aux studios d'Islington et de Shepherd's Bush à Londres, ce qui se ressent par certains décors faisant tout de même très artificiels (Notamment ceux en matte painting, ce qui était bien entendu très courant à l'époque!), la mise en scène d'Hitchcock est absolument impeccable et impressionne déjà vraiment, même s'il se révèlera encore plus à partir du moment où il tournera aux États-Unis.
Avec "Une femme disparaît", Alfred Hitchcock signe là l'un de ses tous meilleurs films de sa période anglaise. Un film qui n'a finalement pas pris une ride, malgré son aspect assez rétro, et que tout amateur du maître se doit de posséder!
"Une femme disparaît" était déjà sorti chez plusieurs éditeurs, mais cette réédition sortie le 3 mars 2015 chez Filmedia surpasse assez nettement les anciennes éditions jusque-là sorties, se rapprochant au niveau de la qualité de celle éditée au États-Unis par Criterion. Le film nous est présenté ici au format 1.33:1 4/3 avec pistes audio française et anglaise Dolby Digital 2.0 mono. Les bonus de cette édition se composent quant à eux de la première partie d'un documentaire intitulé "L'espionnage selon Hitchcock" concocté par Christophe Champclaux et Linda Tahir-Meriau d’une durée de 16 minutes, ainsi que l'épisode de la série "Les hommes qui ont fait les films" consacré à Alfred Hitchcock, d'une durée de 59 minutes, datant de 1973.
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