13.01.15

07:01:52, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Night call

Titre original
: Nightcrawler

Réalisateur : Dan Gilroy

Année : 2014

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h57

Avec : Jake Gyllenhaal (Lou Bloom), René Russo (Nina Romina), Riz Ahmed (Rick), etc.

Par Nicofeel

Première réalisation de Dan Gilroy, Night call offre à l'acteur Jake Gyllenhaal un rôle particulièrement marquant, celui de Lou Bloom, un homme prêt à tout pour réussir.

Le film se déroule à Los Angeles, dans le milieu de la nuit (d'où le titre du film) avec des vidéastes totalement bordeline qui sont à la recherche perpétuelle d'images chocs pour ensuite les revendre à des télévisions locales.

Découvrant par hasard ce métier, Lou Bloom y voit un moyen de monter rapidement les échelons de la société. Car en bon self made man (il s'est acheté une caméra alors qu'il ne connait rien au filmage), notre anti-héros est un adepte du rêve américain. Il fonde sa propre société et recrute un assistant pour qu'il l'aide dans ses travaux nocturnes. Car le boulot de Lou Bloom n'est pas de tout repos. Disposant d'une radio qui lui permet d'être branché en permanence sur le canal de la police, Lou passe parfois des heures entières à attendre l'événement avec un grand e. Des accidents de la route ou des fusillades en pleine rue constituent des images chocs. Plus c'est violent et choquant, plus cela intéresse des télévisions qui vont en faire par la suite leurs grands titres.

On ne pourra pas reprocher à Lou Bloom son implication. Il travaille énormément pour s'en sortir. Chaque soir, il est extrêmement motivé. En revanche, ce sont bien les moyens utilisés qui sont sujets à caution. Lou Bloom est un être amoral, qui ne tisse aucun lien affectif avec les gens. Il ne souhaite qu'une chose : faire prospérer sa société. Et pour cela tous les coups sont permis. Il filme des reportages de plus en plus choquants, allant jusqu'à s'introduire avant la police dans une maison où a eu lieu un triple homicide. Et quand l'angle n'est pas assez bon pour filmer une scène, il n'hésite pas à bouger de place un homme qui vient de décéder suite à un accident de la route. Vous pensez qu'il n'y a pas pire : eh bien si, notre protagoniste n'hésite pas à suivre des dealers et à appeler la police pour filmer en “live” une fusillade.

Personne ne peut arrêter Lou Bloom. Si un concurrent lui ôte plusieurs scoops, alors il lui trafique sa voiture pour qu'il ait un accident. Si son assistant remet en question leur relation, il met ce dernier en danger. Quant à la directrice télé à qui il revend ses scoops, il lui met une forte pression, histoire qu'elle se rappelle qu'elle a besoin de lui.

Il faut dire que la description des chaînes télé est à la hauteur du personnage de Lou Bloom. A la recherche perpétuelle d'audimat et donc de recettes, les chaînes attendent des événements sensationnels. Comme le recherche Lou Bloom, les questions en matière de politique ne tiennent que quelques secondes dans les journaux télévisés alors que les faits divers sont 10 à 15 fois plus présents. Dans ces conditions, ces télévisions se font la concurrence : ça sera à celle qui montrera à l'antenne les choses les plus choquantes. Le réalisateur Dan Gilroy critique donc ouvertement les dérives liées à ce système où la violence est mise en avant, et quasiment banalisée. A des heures de grande écoute, il n'est pas rare de retrouver en grand titre un accident de la route mortel ou encore un cambriolage sanglant.

En fait, que ce soit Lou Bloom ou les télévisions locales, tout le monde veut faire du profit. L'argent est le maître mot. Cette société capitaliste, amorale, est clairement mise à l'index. On achète tout avec de l'argent et peut importe les moyens que l'on a utilisé pour s'enrichir.

Night call ne se contente pas d'être une critique amère et bien noire de notre société (il faut voir le final particulièrement cynique de ce film) actuelle. C'est un film qui est parsemé de plusieurs séquences très amusantes. Il faut voir la relation entre Lou Bloom et son assistant, qui souvent ne manque pas de piquant et pourra amuser par le côté sérieux de Lou à tout moment. Et puis Night call est également un film particulièrement bien rythmé qui comporte plusieurs course-poursuites mémorables. Pour arriver à temps (autrement dit avant les autres) sur les lieux d'un crime ou de tout autre fait divers, il faut être rapide et donc aller vite en voiture. Ce que nous montre Lou Bloom à plusieurs reprises. On se croirait presque dans Bullit par moments.

Évidemment, Night call ne serait pas aussi réussi sans son acteur principal : Jake Gyllenhaall interprète avec brio et avec conviction le rôle pas facile de ce sociopathe ambitieux qu'est Lou Bloom. On notera aussi la présence de René Russo – qui est l'épouse de Dan Gilroy à la ville – qui joue le rôle de cette directrice de chaîne télé qui a oublié toute notion de morale et qui doit dans le même temps faire avec les volontés de plus en plus grandes de Lou Bloom.

Critique particulièrement acerbe d'une société capitaliste sans foi ni loi, Night call – dont on lui préférera son titre original Nightcrawler – est un brillant premier long métrage de Dan Gilroy. C'est sans nul doute un des meilleurs films de l'année 2014.

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