17.06.14

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Last days of summer

Réalisateur
: Jason Reitman

Année : 2014

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h51

Avec : Kate Winslet (Adèle), Josh Brolin (Frank), Gattlin Griffith (Henry), Tobey Maguire (Henry adulte), etc.

Par Nicofeel

Auteur de l'excellent Juno ainsi que des sympathiques Thank you for smoking, In the air et Young adult, Jason Reitman propose avec Last days of summer son tout nouveau long métrage.
Il s'agit d'un drame intimiste original. Dans les Etats-Unis des années 80, la belle Adèle vit seule avec son fils Henry. En faisant ses courses dans un supermarché, elle tombe sur un homme, évadé de prison, qui la prend en otage avec son enfant chez elle.
A ce moment, on s'attend à une simple prise d'otage avec un focus sur le rapport entre le kidnappeur et les deux victimes. Le point central serait dans ce cas de savoir si le kidnappeur pourra être repris par la police et si les deux otages pourront s'en sortir. En somme, un synopsis classique.
Sauf que voilà derrière la caméra il y a le réalisateur de Juno, qui aime prendre à rebours le spectateur dans ses différents films. Last days of summer n'échappe pas à cette idée. Très rapidement on comprend que Frank n'est pas un ravisseur comme les autres. Dans cette famille qui manque d'une présence masculine, Frank décide d'y faire son nid. Il s'attache à Adèle et à Henry, comme s'il était là depuis des années. Il devient rapidement l'homme à tout faire : il cuisine et répare diverses petites choses dans la maison.
Tous ces êtres ont à gagner de cette relation nouvelle, étonnante, incongrue. Le ravisseur car il doit se faire oublier de la police s'il veut ensuite rejoindre d'autres horizons. Quant à Adèle, elle est manifestement au bord du gouffre sur le plan psychologique et l'arrivée de Frank s'apparente à une véritable bouée de secours. Par le biais d'astucieux flashbacks qui sont disséminés tout au long du film, on découvre le passé traumatique d'Adèle, entre des fausses couches à répétition et un mari qui la laisse tomber. Son stress quotidien est donc compréhensible.
Si le passé de Frank ne nous est pas révélé de façon explicite, ce personnage est plus fin qu'il n'y paraît et sa condamnation à dix huit ans de prison pour meurtre, pose question. En effet, derrière ce taulard échappé de prison sembler se dessiner un être plus subtil qu'on l'imagine. C'est d'ailleurs avec beaucoup de tendresse qu'il obtient la confiance puis l'amour d'Adèle.
Toujours très juste au niveau du ton du film, le réalisateur parvient à matérialiser un couple – pourtant au départ improbable – entre deux personnes abîmées par la vie. De façon assez étonnante, Jason Reitman crée une nouvelle famille avec ces deux adultes et cet enfant.

Le suspense n'est plus de savoir comment va s'achever ce kidnapping puisque personne n'est retenu en otage mais plutôt si ces trois êtres vont parvenir à échapper à leur quotidien pour reconstruire cette famille nucléaire ailleurs.
On sent qu'à tout moment ce château de cartes familial peut s'effondrer, pour diverses raisons : une voisine un peu trop curieuse, un policier qui rôde dans le secteur, un père de famille qui a un droit de visite sur son fils, un garçon qui discute beaucoup avec une fille de son âge.
Là où Jason Reitman est particulièrement bon, c'est qu'il parvient à mettre le spectateur dans sa poche, ce dernier, sous le coup de l'émotion, espérant que cette cavalcade va pouvoir réussir.
Si on s'intéresse autant à ces personnages, c'est certainement parce que le jeune réalisateur a fait prreuve de beaucoup de bienveillance et d'empathie à leur égard.
Même si Jason Reitman rappelle que l'on n'échappe pas à son passé, il se veut plutôt optimiste envers ses différents personnages. La fin, d'une grande sensibilité, est le témoignage d'un esprit romantique.

Evidemment, l'excellent jeu des acteurs n'est pas étranger à la réussit de ce Last days of summer. Kate Winslet est parfaite en femme tourmentée, marquée par son passé, agoraphobe (elle tremble bien souvent quand elle est dans une situation stressante face à autrui) mais qui ne demande qu'une étincelle pour réapprendre à aimer. Dans le rôle de Frank, Josh Brolin lui rend bien la pareille. Son personnage est tout en sensibilité, dénué de toute brutalité. Il est finalement très loin de l'archétype du taulard. Quant au jeune garçon, joué par Gattlin Griffith (puis par Tobey Maguire lorsqu'il est à l'âge adulte), il est le référent du film tant par la voix off que par son regard sur les événements dont il est le témoin. On ne sait pas vraiment s'il comprend ce qui se passe et s'il est heureux de la nouvelle vie qui lui est proposée.
Avec Last days of summer, Jason Reitman montre une nouvelle fois qu'il est passionné par les relations humaines, notamment entre des personnages aux âmes tourmentées. Par son côté inattendu, doux et subtil, ce long métrage constitue sans nul doute son œuvre la plus aboutie.

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