28.02.14

07:04:53, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Don Jon

Réalisateur : Joseph Gordon-Levitt

Date de sortie : 2013

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h30

Avec : Joseph Gordon-Levitt (Jon “Don Jon” Martello junior), Scarlett Johansson (Barbara Sugarman), Julianne Moore (Esther), Tony Danza (Jon Martello senior), etc.

Par Nicofeel

Révélé notamment dans le film romantique 500 jours ensemble, Joseph Gordon-Levitt réalise son premier long métrage avec ce Don Jon.
Il y interprète d'ailleurs le rôle principal, celui de Don Martello junior, surnommé Don Jon par ses amis par sa capacité de beau gosse à séduire des filles très rapidement en boîte de nuit et à les mettre tout aussi rapidement dans son lit. Don Jon est un tombeur et il collectionne les filles, ce qui est même un jeu pour lui puisqu'il s'amuse avec ses copains à noter les filles.
Si Don Jon arrive sans souci à sortir avec des filles, il n'empêche qu'il a un vice dont il est particulièrement friand : le porno. Le film nous montre qu'il ne peut s'empêcher de regarder plusieurs fois par jour du porno. Cette passion solitaire le remplit de joie. C'est toute la différence avec un film comme Shame où l'addiction au sexe était montrée de façon triste. Ici, l'addiction au porno amuse le spectateur, tellement la description est excessive. Don Jon n'a d'ailleurs aucune honte par rapport à cette passion puisque, comme il le dit, tous les hommes ont déjà regardé du porno. Bon, tous les hommes, peut-être, mais pas à sa fréquence d'utilisation.
Tout va très bien dans le monde de Don Jon jusqu'au jour où il tombe amoureux d'une jeune femme, Barbara Sugarman qui semble à des années lumière de ses considérations : lui veut faire l'amour rapidement, elle de son côté attend le prince charmant ; lui est fan de porno, elle est fan de comédies romantiques ; lui n'a pas spécialement d'ambition, elle de son côté souhaite que Don Jon prenne des cours du soir pour évoluer. En somme, pour pouvoir sortir avec cette jeune femme, Don Jon doit faire d'importantes concessions. Et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'au jour où Barbara voit Don Jon en train de mater... du porno ! Là c'est la catastrophe et elle décide de le quitter, après avoir notamment constaté qu'il regarde du porno à longueur de journée.
Le film prend alors une tournure inattendue. En effet, mis à part l'aspect pornographique qui est évoqué sans vulgarité dans le film, on respecte en fin de compte le cheminement logique d'une comédie romantique : il y a la rencontre, ensuite c'est l'amour fou entre les deux tourtereaux, puis un événement déclenche une séparation, et enfin chacun étant fin amoureux de l'autre, les amoureux se retrouvent ensemble dans une séquence censée faire verser les larmes au spectateur.

Le schéma n'est pas respecté dans sa finalité. Car Don Jon décide alors de fréquenter une autre femme. Vous me direz, c'est un amour passager, futile, comme Don Jon en a connu bien d'autres dans son passé récent. Eh bien non. Déjà parce qu'il tombe sur quelqu'un qui connaît son addiction au porno. Don Jon a rencontré cette femme plus âgée que lui, Esther, lors de ses cours du soir. Elle l'a déjà vu en train de regarder du porno sur son smartphone en cours, ce qui au demeurant a donné lieu à une des séquences les plus amusantes du film. Don Jon et Esther paraissent pas du tout assortis, et pourtant ils se comprennent l'un et l'autre. Surtout, Esther parvient à faire comprendre à Don Jon qu'une relation se vit à deux et que si chacun doit faire des concessions, cela ne peut pas aller que dans un sens. Il en va de même au niveau de l'acte d'amour où chacun doit penser à l'autre, pour être en symbiose. Quand on y réfléchit bien, certes il y a la question du porno dans ce film, mais on est bien dans une comédie romantique.
Les aspects comiques du film ne se limitent pas à la question du porno. On a tout le comportement de Don Jon qui est marrant. Il s'énerve sans cesse au volant d'une voiture, en écoutant très fort de la musique, tel que le morceau culte Good vibrations de Marky Mark. De plus, ce jeune homme cool, un peu branleur sur les bords, va pourtant à la messe chaque dimanche. Pourquoi ? Tout simplement pour se faire pardonner ses péchés. Il indique au prêtre qu'il a fait l'amour hors mariage cette semaine et qu'il a regardé du porno. Ensuite, il récite des Notre père lors de sa séance de gymnastique !
La famille de Don Jon mérite également le détour : le père, Jon Martello senior (tout simplement !) est interprété par un Tony Danza (l'acteur culte de la série Madame est servie) à contre-emploi qui fait le père de famille macho, obsédé par le sport à la télé et qui félicite son fils uniquement parce qu'il fréquente une fille “canon”. Il a d'ailleurs des mots et des regards vis-à-vis de cette fille qui sont très douteux ! On a aussi la jeune sœur de Don Jon qui est obnubilée par son téléphone portable et de fait bien révélatrice du comportement des jeunes actuellement.
Profitons-en pour évoquer la distribution du film : Joseph Gordon-Levitt que l'on trouve devant et derrière la caméra est très bien dans le rôle de Don Jon. Il incarne à merveille ce personnage étonnant mais malgré tout assez attachant. Scarlett Johansson joue bien la bombe sexuelle de service qui est loin d'être aussi parfaite qu'elle semble l'être. Quant à Julianne Moore, comme à son habitude, elle est très bien dans son rôle de femme blessée qui se révèle très attachante. Au détour de ces divers personnages, le film indique de façon pertinente que les gens ne sont pas toujours ceux qu'ils semblent être.
Don Jon est une comédie sympathique, c'est une certitude. Le film est tout de même pas totalement réussi et ce, pour au moins deux raisons. D'abord, au niveau de la mise en scène, Joseph Gordon-Levitt nous assène des effets de style – on songe notamment aux images qui défilent très rapidement quand Don Jon regarde des images porno – qui sont un peu soûlantes. Et puis il faut tout de même reconnaître que pendant un bon moment, le film est redondant et peine singulièrement à se renouveler.
Ces éléments n'empêchent toutefois pas le plaisir que l'on a à regarder ce Don Jon qui détourne gentiment les codes de la comédie romantique, en les adaptant à la sauce porno, sans faire preuve pour autant de vulgarité.

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