20.02.14

06:58:43, Cat�gories: Interview  

Par Flo001fg

Producteur, directeur du développement et responsable financier de « Affreux, Sales & Méchants », Vladimir Feral est un homme très occupé... Il a toutefois eu l'amabilité de me consacrer quelques minutes et ainsi de répondre à mes questions:

Bonjour Vladimir !

Quel est votre rôle à chacun au sein de « Affreux, Sales & Méchants » ?

Je suis le créateur de la société. Mon rôle est de faire en sorte que la société tourne évidemment avec des projets qui se fassent de manière régulière et des projets qui correspondent à l’image d’ASM, donc en fait je suis donc à la fois producteur, créateur de la société et surtout un petit peu à la base de tous les films, les choix éditoriaux, visuels etc...

"L'enclume" de Thierry Nevez

Comment est né « Affreux, Sales & Méchants » ?

« Affreux, Sales & Méchants » est né au départ d’une envie de créer une société avant mes 25 ans. J’ai co-créé cette société avec un associé qui s’appelle Alban Villani, qui est maintenant à Singapour dans les nouveaux médias et jeux vidéo. On a créé ça parce qu’on s’était très bien entendu sur nos bancs d’école, on va dire, à l’Université et que pendant l’école, on devait entre autres de faire un Master, des mémoires etc..., on devait faire un business model et donc on avait fait un business model sur un principe de film en cross média et trans média, qui s’appelait "Bikini’s college" qui était le guide interactif de la drague internationale et l’idée c’était de le faire à la fois pour internet, pour la télé, pour les téléphones portables etc, etc... On a créé ça pendant nos études en 2004 et on a monté avec la société en 2005, donc on voulait faire du court métrage, mais on s’était aussi lancé dans cette série virtuelle, qui s’appelait "Bikini’s college" et qu’au final on n’a jamais vraiment terminé, car on a eu trop de travail avec la fiction et surtout on l’a fait un peu trop en amont et du coup les téléphones portables intelligents n’existaient pas comme aujourd’hui et donc on est arrivé un peu trop tôt sur ce créneau là...

Vous étiez en quelque sorte précurseur...

Oui, un petit peu !

Pourquoi ce nom ? Aimiez-vous particulièrement le titre du film d’Ettore Scola ou vouliez-vous montrer à travers ce nom une certaine image ?

Oui, alors il y a en fait deux choses tout simplement quand on a créé la société... On se posait plusieurs questions parce que le nom d’une société est quelque chose qui marque, car c’est la première chose qui vient à l’esprit d’une personne quand on parle de la production, alors effectivement on aimait bien l’univers d’Ettore Scola, ce qu’il a fait, on savait qu’ "Affreux, sales et méchants" avait gagné, pas le Grand prix du festival de Cannes, mais il avait juste gagné un prix de la mise en scène, mais ça avait fait pas mal polémiquer en ce temps là et il y avait un petit peu dans ce côté-là « Affreux, sales & méchants », un côté à la fois sympathique, voyeur et un petit peu atypique qu’on pouvait trouver dans le nom que les autres sociétés qui s’appellent toujours les productions de ou les films du etc... Donc on savait qu’avec ça, on avait quelque chose de bien et très rapidement sont venus se greffer le principe du « Les affreux scénaristes, réalisateurs », « Les sales comédiens, techniciens », « Les méchants producteurs et partenaires financiers »... Après on est parti là-dessus, on a un petit peu compartimenter les choses et à chaque fois qu’une personne intégrée la société, elle prenait donc d’office l’un des noms titres soit l’affreux, le sale ou le méchant...

"A minuit, ici tout s'arrête" de Just Philippot

Comment sélectionnez-vous vos projets de fictions ?

Alors, on le fait de manière assez empirique parce que, comme on bosse beaucoup, tous les associés, aussi bien David Hourrègue qui s’occupe du long métrage avec moi, Cédric Delannoy qui est au court métrage, on essaye de recevoir un maximum de projets qu’on a par courrier, on essaye de les lire et de répondre au maximum... C’est toujours compliqué, car on n’a pas forcément toujours le temps pour tout faire, souvent on fait ça pendant les vacances, on lit beaucoup pendant les vacances et pendant les vacances on revient et on dit, tiens il y a ça qui peut être intéressant et tout, mais on a aussi des réalisateurs avec qui on a déjà travaillé, qu’on aime bien continuer à suivre, avec qui on nous soumet des projets, qu’on accepte ou pas, mais c’est surtout le même principe toujours d’avoir un côté fantastique ou bien encré dans le réel qui lorgne avec le fantastique et toujours aussi ce côté dérangeant qu’on peut avoir, un peu pince sans rire chez « Affreux, Sales et Méchants » et qu’on aime bien, donc après, le choix se fait en interne, on est plusieurs, on essaye de se faire une fois par trimestre une sorte de récap de tous les courts métrages qu’on a vu, qu’on a lu. On parle des réalisateurs aussi parce que le parcours des réalisateurs est important. On fait toujours des premiers films, on en fait au moins un par an, parce que c’est important, cela permet à un jeune réalisateur d’avoir enfin quelque chose à montrer, une visibilité... Nous ça nous permet de rencontrer une nouvelle personne qui est un peu vierge dans le domaine... Mais après, voilà, ça se fait maintenant à la décision, on va dire votes en fonction des différents producteurs qu’il y a ici... Que tout le monde soit bien au courant de ce qu’on fait et tout...

"Entre-deux" de Lucas Fabiani et Pascal Barbier

Vous avez, il me semble, trois longs métrages en développement...

Oui, trois dont deux surtout bien avancés, le troisième est surtout en écriture pour l’instant.

Pouvez-vous nous en parler ?

Oui, alors le premier, c’est le tout premier de la société qu’on a monté, ça s’appelle "Direction assistée" de Jérôme Boivin avec Patrick Chesnais et Isabelle Carré. Jérôme Boivin était un de nos parrains de courts métrages. C’est David Hourrègue qui l’avait rencontré dans un vidéo club par hasard et il lui avait proposé son propre film, qui s’appelait "Baxter". Donc, ça a fait énormément rire Jérôme Boivin, David qui adorait Jérôme Boivin, du coup a proposé à ce que Jérôme soit le parrain de notre boîte de prod de courts et un beau jour en 2010, alors qu’on avait atteint un bon niveau de productions, il nous avait proposé un traitement et depuis le traitement, de fil en aiguilles, ben, c’est devenu un scénario, qui a plu à des comédiens, qui a plu à un distributeur et là on est en train de chercher tout simplement le montage financier pour partir faire le film…

Ensuite on a "Show mage" de Mehdi Senoussi qui est dans le starting block en ce moment puisqu’on est en train de commencer à faire les premiers dossiers de développement et de réécriture, alors le premier est une sorte de polar, un petit peu noir à humour grinçant, qui est une sorte de "Nikita" social, celui-ci est une sorte de thriller social sur une prise d’otages à Pôle emploi, là on est en train de réfléchir au casting et tout et tout, donc il est un cran en dessous dans le développement et le dernier, c’est avec Liam (Engle) avec qui on a fait "Mecs meufs" et "Le portail" aussi co-produit avec Black Bird, on est en train de réfléchir justement à l’écriture d’un long métrage, qui est en fait plus pour l’instant sur des pitchs et c’est donc à nous de décider vers où on va aller.

Et cela sera toujours en co-production ?

Non, du tout, du tout ! Il n’y a vraiment que "Le portail" qui était en co-production au départ et "Mecs meufs" effectivement...

"Mecs meufs" de Liam Engle

Touchez-vous de l’argent lorsque certains de vos courts sont diffusés à la télévision ?

Oui, quand c’est diffusé en télé, on touche de l’argent... Sur les télés, c’est un grand mot... Si on gagne de l’argent sur les courts métrages, c’est non ! Si on gagne de l’argent sur les télés, oui, puisque les télés payent un minimum les courts métrages qu’ils diffusent.

En plus de produire des films de fictions, vous faites également des clips et des publicités. Notamment vous vous êtes occupé des clips de Jenifer "Poupée de cire, poupée de son" et "Les jours électriques" et de "Who else ?" une publicité Internet pour Nespresso... Est-ce ce qui rapporte le plus ?

En fait, c’est ce qui nous permet de rester vivant, on va dire ! C’est-à-dire en fait que les pubs et les clips nous permettent de payer les dépassements qu’on a sur les courts métrages puisque les courts métrages nous coûtent de l’argent chaque années et on prend beaucoup de risques et on a rarement un retour sur l’investissement, puisque ce n’est arrivé qu’une fois sur les 40 courts métrages qu’on a produit et encore, le film coûtait tellement pas cher qu’il pouvait se rentabiliser rapidement... Mais c’était au tout début de la boîte et depuis, on dépense plus d’argent qu’autre chose dans la fiction et du coup, on arrive en faisant un peu de pub et des clips à maintenir les coûts de la boîte, à pouvoir payer les frais de la société et surtout à payer les dépassements des courts métrages.

Il y a quelques années, certains de vos courts étaient sortis en DVD sous le label DVD-Pocket. Pensez-vous réitérer l’expérience ?

Non, car DVD-Pocket, n’a pas fait faillite, mais en fait a eu un procès avec Pocket, qui était le Livre de Poche ; ils ont perdu le procès, donc du coup ils avaient l’incapacité de pouvoir utiliser et d’un la marque et de deux leurs stocks, donc à partir de là, la société est morte. Donc nous, à partir de là, notre éditeur DVD qui nous éditait tous nos films chaque année l’a plus fait et donc on le fait nous maintenant en interne pour les festivals.

En dehors des longs, quels sont vos futurs projets ?

On a deux courants qui sont en train de se faire. On a le courant qu’on appelle pour le moment « Octobre rouge », qui est un peu une production alternative, qu’on va lancer entre janvier et février. Quand je dis production alternative, c’est un peu comme s’est fait "Mecs meufs" et "I’m a sharpener". Donc là, on aurait trois ou quatre projets, on est en train de voir. Donc on lancera ça en janvier/février, donc c’est à la fois en recherche de financement sur internet, plus aussi on va dire en courant un peu plus classique. Et après on a l’autre programme, qui le programme de la société pure et dure qui ont été des scénarios qu’on a lu, relu, écrit et réécrit, en courts métrages je parle, qui est chapeauté par Cédric Delannoy, qui s’occupe maintenant du court métrage chez nous, où on a trois films qui se dégagent vraiment qui sont "Célébration", "Glistenburg" et "Tombé du ciel". Voilà, c’est les trois projets qui se dégagent vraiment et qui ont eu des subventions pour l’instant de régions et qu’on pousse pour commencer avoir des télés etc… Pour avoir un autre budget, conséquent, pour pouvoir réaliser ces projets ambitieux.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur "Rien ne peut t’arrêter", un court métrage qui va bientôt se terminer ?

Alors "Rien ne peut t’arrêter", j’aurai aimé que David (Hourrègue) soit là pour en parler, car David est à la fois réalisateur, du coup sur ce court métrage qui est son vrai premier court métrage, en tant que réalisateur on va dire pro, produit par une production professionnelle. Et David développe le long avec moi et aussi toute la partie pub, clip sur laquelle on sait que ça nous permet de vivoter. Donc en fait "Rien ne peut t’arrêter", c’est un peu notre monstre de l’année prochaine, monstre, je dis ça puisque le film est très bon, à la fois parce que le film a coûté cher, à la fois parce que le film continue à coûter cher puisque on est en post-prod, que on a beaucoup d’effets spéciaux, d’effets visuels, d’effets sonores... la musique à enregistrer qui est un orchestre symphonique etc... Et qu’au départ nous n’avions que deux régions pour faire le film, donc c’était quasiment une mission impossible, mais comme on sait, « Affreux, sales et méchants » sait faire les choses impossibles ou possibles et donc du coup, ce que je peux dire c’est qu’il y a une bande annonce qui va sortir bientôt, un petit teaser, vraiment très court, mais qui va donner un petit peu la couleur du film et on espère que les gens qui nous ont aidé sur ce film, je pense aux plus de 300 personnes qui nous ont aidées sur Ulule et tout ça, ça va leur donner un bon petit coup au moral avant les fêtes (Note : L’interview a été réaliser avant Noël..) pour qu’ils en profitent au maximum, pour débuter une bonne année et comme ça ils auront la patience d’attendre encore un petit peu de temps, car on ne l’a pas fini, fini, tout simplement.

Merci beaucoup !

Ben de rien ! Il y aussi la collection Vian, qui sont 5 courts métrages inspirés des nouvelles de Boris Vian qu’on co-produit avec Nolita cinéma... Voilà, merci !

Cette interview a été réalisée avec l'aide précieuse de Fanny Grailet. Un grand merci aussi à elle!

Si les projets de « Affreux, Sales et Méchants » vous intéressent, vous pouvez les suivre sur leur page facebook, sur Twitter ou sur leur site

Photos : © Affreux, Sales & Méchants Productions

Affreux, Sales & M�chants Productions : 6 courts m�trages - Collection Producteur de court m�trage

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13 courts mortels

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