02.03.13

07:55:02, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The bay

Réalisateur : Barry Levinson

Année : 2012

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h 24

Avec : Kether Donohue (Donna Thompson), Kristen Connolly (Stephanie), Christopher Denham (Sam), Stephen Kunken (docteur Jack Abrams), Michael Beasley (officier Jimson), etc.

Par Nicofeel

Les « found footage » (films où une vidéo trouvée constitue le synopsis du film) sont devenus un sous-genre.du film d'horreur à part entière. Avec une telle multiplication de films, quelques-uns sortent du lot (REC) alors que la plupart sont bien ratés (Paranormal activity 2 et 3 pour ne citer que ceux-ci).
Alors quand on apprend que le cinéaste Barry Levinson (Good morning Vietnam, Rain man, Bandits) se lance lui aussi dans la mode des « found footage », on se dit encore ! Pourtant, malgré un certain raz le bol de ce genre de films, The bay parvient à intéresser le spectateur durant toute sa durée.
Mais que raconte ce film ? Une jeune femme, Donna Thompson, évoque devant une caméra qu'elle a vécu un terrible drame il y a quelques mois. Elle s'apprête donc à raconter son histoire.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, commençons par signaler le principal point faible du film : Donna Thompson déclare que toutes les vidéos qui ont été tournées ce jour-là ont été confisquées par les autorités. Si tel est le cas, comment expliquer que Donna Thompson commente un film qui comprend de multiples supports vidéo. On peut plus largement se demander comment elle ou la personne avec qui elle communique a eu accès à toutes ces vidéos. Évidemment, tout cela ne paraît pas crédible mais bon, en tant que spectateur, il faut partir du postulat que ces vidéos, qui constituent la base même de The bay, ont pu être trouvées par Donna Thompson.
Passée cette réserve, The bay constitue une très bonne surprise. D'abord, parce que le film nous amène sur un terrain qui n'est pas celui auquel on songe au départ. En effet, on apprend dans The day que de nombreux habitants de la ville de Claridge, sont décédés dans d'horribles souffrances. Quand on voit la vitesse à laquelle le mal étrange, pour l'appeler ainsi, se multiplie, on pense que The bay n'est rien d'autre qu'un nouveau « found footage » sur un virus. Eh bien non, cela n'est pas le cas. Le mal n'est pas viral, il est cette fois organique. C'est précisément un isopode, qui s'incruste dans l'eau à l'état de larve, et qui s'introduit de cette façon dans l'organisme humain qui est à l'origine de ce mal étrange. L'homme qui a bu cette eau infectée est très rapidement rongé de l’intérieur.
The bay a beau être un faux documentaire, sa réussite tient précisément au fait que tout ce qui est raconté paraît vrai. Lors de cette terrible journée, Donna Thompson faisait office de journaliste amateur et son caméraman a tourné de nombreuses scènes. Ce sont ces scènes que l'on voit à l'écran mais elles ne sont pas les seules. On a aussi des vidéo tournées dans l'hôpital de la ville de Claridge, celles obtenues par les caméras situés à l'intérieur des voitures de police ou celles prises par le biais de téléphones portables. En somme, de multiples supports différents qui renforcent l'aspect réaliste de l'ensemble. Sans compter que le cinéaste n'hésite pas à montrer des personnes dont le physique devient particulièrement disgracieux (pustules sur le visage entre autres) et qui sont victimes de vomissements ou de jets de sang. Les effets spéciaux sont plutôt bien faits et accroissent le côté réaliste de cette œuvre. Et puis quand on voit au bout d'un moment cette ville de Claridge, qui est déserte, avec les rues jonchées de cadavres, on prend froid dans le dos. Le réalisateur Barry Levinson parvient à monter progressivement la tension, jusqu'à obtenir un résultat proprement terrifiant. D'autant qu'un (faux) documentaire a rarement semblé aussi vrai.
Mais là où le film se démarque de ses congénères, c'est par sa critique permanente des autorités gouvernementales. En liminaire, il convient de noter que cela n'est pas dû au hasard si l'action principale du film a lieu un 4 juillet. Cela correspond à la fête des Etats-Unis, un moment symbolique fort. C'est dans ce contexte qu'a lieu cette catastrophe. Alors qu'un rapport avait alerté diverses autorités en amont, rien n'avait été fait. A fortiori, ni les autorités sanitaires, ni les scientifiques ni les militaires n'ont fait quelque chose pendant la crise. Ce n'est qu'au moment où la population entière (à quelques exceptions près) a été décimée qu'une réaction a enfin eu lieu. C'était largement trop tard. Mais sans doute était-ce voulu ? Car cela ferait une bien mauvaise presse que d'avoir des témoins prêts à témoigner. Il est évident que des morts ne risquent pas d'attaquer l'Etat devant les tribunaux... Le réalisateur signale d'ailleurs qu'en matière de désinformation, l'Etat a étouffé cette affaire dans l’œuf en déclarant que ces morts ont été causés par un réchauffement de l'eau. Du grand n'importe quoi. Et puis comme l'argent permet d'acheter presque tout, l'Etat américain a payé une somme importante à la ville sinistrée. Une manière comme une autre d'éviter des procès.
Le film met aussi en cause l'absence de respect de l'environnement. Le développement particulièrement anormal de ces isopodes, et leur survie dans une eau salée, pourrait avoir ainsi diverses origines : les déjections massives de poulets dans l'eau, les produits chimiques qui sont déversés chaque année dans l'eau, les éléments radioactifs qui figurent dans l'eau. Autant de choses qui montrent un manque de vigilance de la part de l'homme. Quand on ne respecte pas la nature, la nature nous le rend à sa façon. The bay a beau être une fiction, on peut penser que l'on n'est pas forcément très loin de la réalité. Une meilleure gestion de notre planète s'impose.
Au final, même si The bay n'est pas parfait (l'erreur scénaristique des sources vidéo qui ont échappé au gouvernement aurait sans doute pu être évitée ; quant au jeu des acteurs, il n'est pas toujours à la hauteur), il constitue un film d'horreur prenant qui pose plus largement le problème de la gestion de notre environnement.

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