07.07.12

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : De rouille et d'os

Réalisateur : Jacques Audiard

Date de sortie du film : 16 mai 2012

Origine : France

Durée du film : 1h55

Avec
 : Marion Cotillard (Stéphanie), Matthias Schoenaerts (Ali), etc.

Par Nicofeel

Auteur de plusieurs films à succès et appréciés par la critique tels que De battre mon cœur s'est arrêté et Un prophète, Jacques Audiard est de retour, et notamment sur la Croisette à Cannes où il a présenté son dernier film.
De rouille et d'os diffère quelque peu des autres films de Jacques Audiard dans la mesure où l'on est ici dans un pur drame. On a d'ailleurs affaire à des personnages que l'on peut qualifier d'écorchés vifs.
D'un côté, on a Ali (Matthias Schoenaerts) qui galère à joindre les deux bouts, à tel point qu'il décide de vivre provisoirement avec son fils de 5 ans chez sa sœur qui elle-même ne roule pas vraiment sur l'or.
Pour se faire de l'argent, Ali accepte soit des activités légales qui ne demandent pas d'expérience (videur de boîte de nuit ; veilleur de nuit) soit des activités qui l'amènent sur un terrain particulièrement glissant (combats de rue illicites ; installation de systèmes de vidéo-surveillance illégales dans des entreprises). Ali est un homme qui agit en fonction de ses pulsions mais qui peine à raisonner de manière censée.
Cela conduit Ali à répondre parfois de façon brutale à son petit garçon ou encore à avoir des rencontres éphémères sur le plan sexuel.

D'un autre côté, on a Stéphanie qui est une jeune femme mesurée, qui dispose d'un boulot stable mais qui est victime d'un terrible coup du sort suite à un accident : elle perd ses deux jambes et doit donc faire avec une nouvelle vie en tant qu'handicapée.
Le réalisateur Jacques Audiard brosse de manière plutôt juste le portrait de ces deux jeunes gens qui sont pour des raisons diverses des écorchés vifs, des personnes victimes d'une société dans laquelle il ont du mal à évoluer.
Pour asseoir la crédibilité de ces deux personnages, De rouille et d'os bénéficie du jeu parfait de ses acteurs principaux. Matthias Schoenaerts est très bon avec son côté viscéral qui donne de la profondeur au personnage d'Ali. Quant à Marion Cotillard, on l'a rarement vu à un tel niveau. On a tout bonnement l'impression qu'elle fait corps avec le personnage de Stéphanie qui a sa vie brisée et qui va tenter progressivement de remonter la pente.
Si la distribution du film est de grande qualité et que les personnages principaux ont bien été étudiés, il n'empêche qu'il manque immanquablement quelque chose à ce film.
Le film semble manquer d'intensité. Ne serait-ce pas dû à la relation entre Ali et Stéphanie qui aurait pu (dû?) être plus développée, notamment sur un aspect purement dramatique. Les destins de ces personnages se croisent, sans jamais vraiment s'entremêler. Cette relation reste toujours plus ou moins en pointillés, ce qui empêche le spectateur de se sentir totalement concerné par cette histoire qui manque de souffle dramatique.
Sur ce dernier point, on notera que la scène la plus forte du film est celle où le jeune garçon d'Ali a un accident qui met sa vie en danger. Son père fait tout pour sauver son enfant. Cette scène est marquante pour deux raisons : d'une part, la victime est un enfant ; d'autre part, on sent depuis le début du film que la relation entre Ali et son fils est très forte, même si elle est complexe. Ali a beau être un peu brutal et même un peu rustre avec son fils, on voit bien qu'il l'aime et qu'il fait tout pour lui, même s'il est parfois maladroit.
Le seul réel défaut de ce long-métrage qui est plutôt bien filmé et qui dispose d'une excellente distribution et d'une bande son punchy, reste en fin de compte le fait que les sentiments entre les personnages ne soient pas exacerbés. On aimerait avoir une histoire extraordinaire, comme sait si bien les raconter un cinéaste tel que Douglas Sirk.
C'est la capacité de transformer une histoire ordinaire en une histoire extraordinaire qui manque à Jacques Audiard. Certes, le réalisateur français met en scène un film bien calibré, sans défauts majeurs, mais le spectateur n'est réellement emporté qu'à de très rares moments. A fortiori, le film est globalement prévisible ce qui est dommage pour un film censé jouer sur la fibre dramatique.
De chair et d'os constitue donc un film plaisant à regarder mais qui aura bien du mal à s'élever comme l'une des grandes satisfactions de l'année 2012.

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