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20.03.12

06:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Par Flo001fg

La belle bête

Synopsis :

Louise, une veuve bourgeoise, vit avec son fils Patrice et sa fille Isabelle-Marie dans une maison à la campagne. Elle donne toute son affection au premier, simple d'esprit mais très beau, négligeant la seconde, qu'elle trouve laide. D'une jalousie maladive envers son frère, Isabelle-Marie ne cesse de le tourmenter en l'absence de leur mère. Par ailleurs, le nouveau fiancé de celle-ci est rapidement pris en grippe par Patrice. Se laissant séduire par un garçon du coin, auprès de qui elle perd sa virginité, Isabelle-Marie met au monde une fille. Sa nouvelle condition de mère ne calme cependant pas sa rancoeur envers Patrice et Louise, malgré que cette dernière soit atteinte depuis peu d'un cancer de la peau.

Mon avis :

En adaptant le roman de Marie-Claire Blais, « La belle bête », Karim Hussain (« Subconscious Cruelty », « Ascension », « The Theatre Bizarre ») nous livre une nouvelle fois une œuvre dérangeante et déstabilisante, même si cette fois, il sera beaucoup plus accessible pour le grand public. « La belle bête » est un film complexe et pas facile d’accès, sur un sujet tabou qui ne peut laisser indifférent, à savoir l’inceste.

Le réalisateur signe un film lent et souvent onirique, qui risque de laisser pas mal de spectateurs sur le côté, à cause de son rythme d’une part, mais aussi en raison de partis pris parfois étonnants d’autre part. En revanche, pour peu que l’on rentre dans l’univers très particulier qu’il nous propose, on sera alors fasciné par cette histoire d’amour très spéciale. L’histoire suit les relations d’une famille vivant reclus sur elle-même, où Patrice, interprété par Marc-André Grondin (« C.R.A.Z.Y. », «Le premier jour du reste de ta vie », « 5150 Rue des Ormes »), un beau jeune homme, un peu simplet, vit une relation incestueuse avec sa mère, jouée par Carole Laure (« La menace », « Préparez vos mouchoirs », «Maria Chapdelaine ») et sa sœur interprétée par Caroline Dhavernas (« Hollywoodland », « Devil », « The Tulse Luper Suitcases »), une jeune femme perturbée, souffrant de l’indifférence de sa mère et en même temps jalouse de son frère, tout en éprouvant une certaine attirance pour lui. Le trio acteur est absolument impeccable et chacun d’entre eux, surprend par son interprétation, en parfaite adéquation avec les personnages du film. Le réalisateur déstabilise très rapidement ses spectateurs en incluant des plans où un homme à tête de cheval apparaît. On ne saura jamais réellement qui il est, Karim Hussain préférant laisser à chacun, le soin d’interpréter ces apparitions, à sa manière, mais on peut imaginer qu’il s’agisse de l’âme du père défunt ou encore de visions de la jeune Isabelle-Marie, dont certains indices laissent à penser qu’elle a subi un inceste auparavant avec son père. La violence, si elle se passera le plus souvent hors-champ, sera de plus en plus présente au fur et à mesure que les rapports de cette famille vont se dégrader et sera tout de même très crue et dérangeante. Le film est visuellement très beau avec une photographie très travaillée (ce qui n’est guère étonnent de la part du metteur en scène qui est également chef opérateur), des décors très bien choisis, apportant une très belle palette de couleurs et une bande son vraiment excellente signée par le compositeur David Kristian et dont l’importance est absolument primordiale. Tout semble avoir été minutieusement pensé dans ce long-métrage, créant petit à petit une ambiance de plus en plus pesante, voir oppressante. Seule l’excellente chanson « Elephant woman » de Blonde Redhead, permettra quelque peu de faire retomber la tension lors d’une scène où Isabelle-Marie fera la connaissance d’un jeune homme, ainsi que le personnage de Lanz interprété par David La Haye (« Ginger snaps - Aux origines du mal », « Nouvelle-France »), par son côté caricatural et risible voulu par le réalisateur.

« La belle bête » est une œuvre originale, forte et dont on ne sort pas indemne...

L’édition zone 2 proposée par Njutafilms s’adresse plus particulièrement à un public anglophone avec notamment en bonus, un commentaire audio en anglais de Karim Hussain, un making of moitié en français, moitié en anglais, selon les moments, une petite parodie avec des petites peluches faite pendant le tournage par une partie de l’équipe, une très belle galerie photos et la bande annonce du film et pas mal d’autres de l’éditeur. Le film est présenté au format 2.35, 16/9 en français (québécois) dans une piste 5.1 dolby digital. Cette édition peut être achetée à l’unité ou au sein du coffret Karim Hussain collection regroupant les deux précédents films du réalisateur en plus.

L’édition zone 1 de Warner Bros est elle plus adaptée au public français, avec un autre commentaire audio du réalisateur, cette fois, en français, le même making of, une discussion en français entre Marie-Claire Blais et Karim Hussain par téléphone, une autre galerie photo, moins belle que celle de l’édition Njutafilms et la bande annonce. Le film est également présenté au format 2.35, 16/9 en français (québécois) dans une piste 5.1 dolby digital. Cette édition est par contre devenue difficilement trouvable…

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