08.11.11

06:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The artist

Réalisateur
: Michel Hazanavicius

Date de sortie au cinéma : 12 octobre 2011

Origine : France

Durée du film
: 100 minutes

Avec
: Jean Dujardin (George Valentin), Bérénice Bejo (Peppy Miller), John Goodman (Al Zimmer), James Cromwell (Clifton), Penelope Ann Miller (Doris), etc.

Par Nicofeel

Après ses deux films ayant permis de remettre au goût du jour les OSS117 (OSS 117, Le Caire nid d'espions en 2006 et OSS 117 : Rio ne répond plus en 2008), le réalisateur Michel Hazanavicius s'est lancé un sacré défi : mettre en scène à notre époque actuelle un film muet en noir et blanc, qui se déroule dans les années 20. Cette tâche était loin d'être évidente et pourtant ce cinéaste français l'a relevé haut la main.
Dès le début le spectateur est happé par cette histoire d'antan. Quoi de mieux pour rendre hommage au cinéma muet que de faire un film qui se déroule dans le milieu du cinéma, et à Hollywood ? On suit les faits et gestes de George Valentin (excellent Jean Dujardin), un acteur vedette qui présente son nouveau film. Cet acteur est présenté comme une immense star. Il en joue d'ailleurs énormément, n'hésitant pas à se moquer gentiment de ses compères ou à prendre la pose lorsque le public l'acclame. Le capital sympathie de George Valentin est énorme, renforcé par ailleurs par le fait que ce dernier est accompagné en toute occasion par son chien, un très facétieux Jack Russell, qui participe aux jeux proposés par son maître.

Si le film comporte une facette comique évidente, il n'en demeure pas moins que le propos est assez sérieux sur le fond. Rendant constamment hommage au cinéma muet sans pour autant tomber dans la caricature ou la facilité, le film est là aussi pour rappeler que le passage du cinéma muet au cinéma parlant fut très difficile pour plusieurs acteurs qui ne réussirent pas à suivre l'évolution du 7ème art. C'est l'un des points centraux du film avec l'acteur George Valentin qui se retrouve dépassé par les événements et ne comprend pas le changement qui s'opère avec un public qui n'a plus d'yeux que pour le cinéma parlant. Du coup, George Valentin, symbole d'un cinéma du passé, a beau tout tenter, et notamment de s'improviser acteur-réalisateur, rien n'y fait. C'est pour lui le début de la débandade. D'autant qu'il doit faire face, comme de nombreuses personnes de cette époque, à la crise de 1929.
In fine, il ne doit son salut qu'à la bienveillance de la belle Peppy Miller (Bérénice Bejo, très émouvante), qui connaît une trajectoire professionnelle inverse de celle de George Valentin, mais reste profondément attaché à ce dernier qui lui a permis d'être remarqué dans le monde du cinéma.
Le scénario de The artist n'est pas sans rappeler le chef d'oeuvre de George Cukor, à savoir Une étoile est née (1954). En effet, dans ce film, un acteur vieillissant (joué par James Mason) et alcoolique, lance une jeune actrice (jouée par Judy Garland) qui devient une immense star. On peut constater que dans les deux films, l'action se déroule dans le milieu du cinéma et à chaque fois la star initiale connaît des moments difficiles alors qu'elle permet le lancement d'une nouvelle star. Seulement, la conclusion de The artist est beaucoup plus optimiste.
La très belle scène finale, avec une superbe séquence de danse et de numéro de claquettes entre George Valentin et Peppy Miller, fait penser cette cette fois à un couple mythique : Fred Astair et Ginger Rogers, qui tournèrent ensemble dans 10 films où on les voit chanter et danser.
Dans The artist, le casting est de son côté largement à la hauteur. Jean Dujardin n'a absolument pas volé le prix d'interprétation masculine qu'il a obtenu à Cannes. En effet, sa prestation est tout bonnement bluffante. L'acteur dégage beaucoup d'émotion avec son personnage qui est tour à tour enjoué, dépressif et puis finalement gai. N'utilisant jamais sa voix puisque le film est quasiment muet de bout en bout (hormis la scène de cauchemar de George et la toute fin du film où on entend la voix des acteurs), l'acteur réussit à parfaitement à s'adapter à ce style très particulier où il doit montrer ses émotions avec ses « mimiques » et son corps.
Si Jean Dujardin est omniprésent, il n'est pas le seul à saluer. Bérénice Bejo, qui se trouve être la femme du réalisateur, est également impeccable dans son jeu d'actrice. Elle réussit elle aussi à faire passer une palette d'émotions différentes, étant tour à tour gaie, triste, aimante. Sa prestation est remarquable.
Les acteurs Jean Dujardin et Bérénice Bejo – qui ont déjà tourné ensemble dans le premier OSS117 de Michel Hazanavicius - sont parfaits, que ce soit individuellement (quand on les observe dans des films à l'intérieur du film) ou collectivement. Leur duo fonctionne à merveille et parvient à véhiculer une émotion sincère. S'ils ne s'embrassent jamais dans The artist, on se doute au vu du final que la romance naissante entre eux deux n'est pas prête de se terminer.
L'acteur John Goodman est lui aussi parfait dans son rôle de réalisateur prêt à tout pour engranger le maximum d'argent. Son personnage n'est pas sans rappeler celui qu'il jouait dans l'excellent Panic sur Florida Beach de Joe Dante.
Pour terminer, saluons la mise en scène du réalisateur français qui est d'une grande limpidité et le gros travail effectué sur les éclairages, qui permet de mettre en valeur toutes les nuances du noir et blanc.
En conclusion, Michel Hazanavicius réalise avec The artist un très beau film populaire où il rend par ailleurs hommage de la meilleure des façons à un cinéma aujourd'hui disparu.

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