19.10.11

05:30:00, Cat�gories: Interview  

Par Flo200


Vincent Lecrocq est un jeune réalisateur français, auteur notamment de "Survivant(s)", un court métrage sorti en DVD chez Oh My Gore!. Il est actuellement en train de réaliser son premier long-métrage et a eu l’amabilité, malgré un timing très serré, de répondre à mes questions.

Bonjour Vincent ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Exercice pas toujours évident... Et bien, je suis un jeune réalisateur de 30 ans, je fais mes armes depuis plusieurs années sur des courts-métrages, clips vidéos et quelques autres projets. Bref, j'essaie, doucement mais sûrement, de faire mon trou dans ce monde difficilement pénétrable qu'est le cinéma...

Survivant(s)


A l’origine « Survivant(s) » devait faire parti d’une mini série intitulée « Terror project 6 ». Que s'est-il passé? A-t-il été dur de mener le projet à terme ?

Tout à fait, lorsque j'ai été contacté, c'était pour réaliser un épisode de cette mini-série que l'on m'avait vendu comme un "Sable Noir" à petit budget. Je venais de terminer mon film précédent, le court-métrage de guerre "They were in Normandy". Et c'est en voyant la bande-annonce que le "producteur" entre guillemets étant donné qu'il s'est avéré être un imposteur... En effet, cette personne n'a pas été correcte du tout. Au moment de la pré production il n'a financé que l'achat des costumes, ensuite j'ai avancé un peu d'argent et il était censé venir sur le tournage pour me rembourser mon avance et financer la fin du tournage. Et il a débarqué sur le tournage les mains dans les poches, sans chéquier, ni CB et avec 20 euros en poches pour être bien sûr de ne rien débourser en plus. Je me suis retrouvé le dos au mur : soit on abandonnait à mi-tournage, soit il me proposait d'avancer la suite en piochant dans des économies personnelles et qu'il me rembourserait à son retour chez lui. C'est la deuxième option que j'ai choisi. Innocence et naïveté de la jeunesse... Évidemment, il ne m'a jamais remboursé et j'ai appris qu'il avait fait exactement le même coup à d'autres réalisateurs d'autres épisodes...


C'est justement à cause de cette imposture que la série n'a jamais vu le jour. Quand j'ai vu qu'il ne finançait rien et que je devrais tout faire seul, j'ai décidé de quitter le projet, après le tournage. J'étais auteur du scénario et réalisateur de l'épisode, j'ai donc évidemment emporté mon "bébé" avec moi pour continuer seul l'aventure. Étant donné que les épisodes avaient tous une histoire et des personnages différents, j'ai décidé de sortir le mien comme un court-métrage indépendamment des autres épisodes de la série (certains n'ont jamais vu le jour, d'autres réalisateurs ont suivi le même chemin que moi).

A-t-il était difficile de trouver un lieu de tournage ?

Pas vraiment. Au départ, le jeu devait se dérouler sur une île, mais un tournage en extérieur en hiver n'est envisageable que quand on a le budget permettant de s'offrir les infrastructures nécessaires pour ne pas mourir de faim, de soif, de froid et réussir à finir le film.
J'ai donc sagement décidé de déplacer le lieu de l'action pour un tournage en intérieur. Il nous fallait donc un lieu fermé, clos qui pourrait fonctionner. J'ai de suite pensé à une usine désaffectée près de chez moi. Grâce à un contact, j'ai pu obtenir une autorisation de tournage. Nous avons pu faire tout ce que nous voulions pendant les 6 jours de tournage.

Salem Kali


Comment as-tu réussi à réunir ce casting ?

Et bien, comme souvent pour les films, grâce à des contacts qui m'ont mis en relation avec les uns et les autres. D'un côté, il y avait des comédiens avec qui j'avais envie de travailler. Vincent Ceus par exemple est un ami très cher depuis des années. Il a un physique que j'aime beaucoup et sa gentillesse est à la hauteur de l'épaisseur des ses biceps. J'avais repéré Mylène Ragon sur Myspace et son profil m'intéressait tant pour part ses qualités de comédienne que pour ses qualités humaines ; je ne me suis d'ailleurs pas trompé car nous sommes restés très très proches. J'avais aussi depuis le départ Salem Kali en tête, nous avions bossé ensemble sur "They were in Normandy" et je voulais qu'il fasse partie de cette nouvelle aventure. Il m'a présenté d'ailleurs Alaa Safi. D'un autre côté j'ai pu rencontrer Alysson Paradis en obtenant ses coordonnées par contact. J'avais été absolument bluffé par sa prestation dans "À l'Intérieur". Elle a accepté le rôle car elle trouvait le scénario ambitieux et intéressant. Elle m'a ensuite présenté Sarah-Laure Estragnat et Héléna Soubeyrand. Pour Santi Sudaros, encore une fois : contact. C'est mon pote Julien Séri (réalisateur de "Les Fils du Vent" et "Scorpion") qui m'a mis en contact avec lui puisqu'il jouait le méchant dans les "Fils du Vent".


Le présentateur était à l’origine interprété par Samuel Paploray ? Pour quelles raisons a-t-il était remplacé par Mathilde Menard ?

Que les choses soient claires, Samuel est un pote et un très bon comédien. Malheureusement, des fois, ça ne colle pas. Longtemps avant le tournage nous avions eut l'idée de trouver un vrai présentateur TV, quelqu'un de connu qui aurait fait un bon clin d'oeil. Malheureusement, c'est quasiment impossible. Je m’étais donc, dans un premier temps, dirigé vers Samuel qui avait joué dans 2 courts-métrages que j'avais réalisé. Mais Samuel est un comédien qui a des registres et en présentateur TV, ça ne passait pas bien. On a senti que ça ne marchait pas. Lui comme moi. J'en ai parlé avec lui et avec d'autres personnes et tout le monde était d'accord : quelque chose n'allait pas. Je me suis décidé à reprendre ma première idée. Et je me suis mis à la recherche d'un présentateur. Et un ami m'a donné les coordonnées de Mathilde qui a présenté des émissions musicales sur FunTV. Au départ, bizarrement, je n'avais pas pensé à une femme, mais l'idée était plutôt drôle. Cette jeune femme, gentille et pétillante qui présente une émission où les gens sont massacrés en direct, je trouvais ça fun. Et de par son expérience, ça a fonctionné tout de suite. Nous avons quasiment fait toutes ses apparitions en une seule prise à chaque fois.

Alaa Safi

La musique signée Guy-Robert Duvert est vraiment très réussie. Comment s’est passée votre collaboration ?

Merci pour lui, il sera content de lire ça. Il faut savoir qu'avant tout, je suis un grand fan de son travail. C'est un compositeur génial qui est en train de se faire une jolie place à Los Angeles en ce moment même. Je continue d'ailleurs à travailler avec lui sur mes projets actuels. La collaboration s'est merveilleusement bien passée. C'est un compositeur qui est très à l'écoute de ce que le réalisateur veut, mais qui en même temps a la faculté de toujours composer "sa" musique et non pas des thèmes dictés à la note près par le réalisateur. Et puis, en plus, humainement, c'est quelqu'un d'adorable avec qui j'ai passé d’excellents moments. Aujourd'hui, nous sommes plus que des collaborateurs, nous sommes amis. Je l'aime et le respecte beaucoup.
C'est ce qui est beau dans ce métier. Tu peux tomber sur des abrutis, mais aussi sur des gens géniaux qui enrichissent et tes projets et ta vie tout court.


Quelles ont été tes influences sur ce court-métrage ?

Elles sont assez évidentes non ? Je décris le film comme un hommage aux films de séries B des années 80. Je suis fan du "High Concept" inventé par Don Simpson et Jerry Bruckheimer dans les années 80 : choisir deux genres ou 2 films de références et les mélanger pour obtenir quelque chose de nouveau. Ainsi, je vois le film comme un mélange de "Running Man" et "28 Jours/Semaines Plus tard" (toutes proportions gardées et sans prétention aucune). J'ai aussi été influencé par d'autres films comme "Doomsday" de Neil Marshall par exemple. Une autre influence moins évidente et dont je parle peu est le film "Judgment Night" de Stephen Hopkins où l'on suit les aventures d'un groupe qui fuit une menace en allant toujours de l'avant. On retrouve un peu ce schéma narratif dans "Survivant(s)". Par contre, je renie l'influence de "The Condemned" au sujet très très similaire, mais qui n'était pas sorti au moment où j'ai tourné.


Pourquoi y as-tu apporté une connotation politique ? Avais-tu un message à faire passer ?

Honnêtement ? La connotation politique du film n'est pas à prendre comme un réel message, mais plus comme un moyen d'amener du rock n' roll à l'histoire. La politique, je garde ça pour moi. Non, ici je voulais que ça soit un minimum crédible, donc il fallait que le climat politique soit hardcore pour justifier ce jeu hardcore. Toutes les idées comme le fait que les candidats soient des étrangers en situation irrégulière ou la nature des crimes qui les ont envoyé en prison ne sont que le résultat de délire avec des potes lors de l'écriture du scénario. Après, il ne faut pas trop chercher ce que ça veut dire. On m'a fait un parallèle avec l'histoire des Roumains ou les reconductions à la frontière ce genre de choses, mais en réalité, il n'en est rien.

Helena Soubeyrand


La sortie du DVD a été longuement attendue. Pourquoi cela a mis autant de temps ?

La principale raison est que quand tu n'as pas un budget décent pour assurer la post-production, ça prend du temps. Tu y travailles sur tes temps libres. Forcément, ça prend plus de temps. Et puis il faut dire que l'année 2009 a été riche en rebondissements pour moi et du coup, j'ai été occupé par tout un tas de choses...

Ton court-métrage est sorti chez Oh my gore! Es-tu content du résultat ? As-tu participé à l’élaboration du DVD ?

Je suis effectivement ravi du résultat et surtout de ma collaboration avec Oh My Gore! . J'ai participé à l'élaboration du DVD de A à Z. Je voulais que cette édition me ressemble et soit aussi telle que j'aurai voulu l'avoir si j'avais acheté le DVD. Je voulais aussi qu'elle soit généreuse, d'ailleurs j'y ai même ajouté "They were in Normandy" dans les bonus.


Peux-tu nous parler des autres courts-métrages que tu as réalisé ?

Et bien "They were in Normandy" justement, qui est un film de guerre dans la lignée (toute proportion gardée et sans aucune prétention, encore une fois) de "Il faut sauver le soldat Ryan" qui est un de mes films de chevet. Le film date de 2007, mais c'est une de mes réalisations dont je suis le plus fier. Avant ça j'avais également fait un film historique sur Napoléon 1er qui s'appelle "La Dictée à Daru" et qui raconte comment Napoléon a conçu la stratégie de la bataille d'Austerlitz. Plus récemment, j'ai participé à un concours de courts-métrages organisé par une ville voisine d'où j'habite. Nous avons donc écrit, réalisé et monté un film en 4 jours. Cette un film fantastique et romantique intitulé "Je ne suis qu'une ombre". Ce fut une bonne expérience qui s'est soldé par une réussite, puisque nous avons remporté le prix du meilleur film décerné par un jury présidé par le réalisateur Patrick Chesnais. J'ai aussi réalisé une multitude de courts amateurs qui ne méritent pas tous d'être cités, lol.

Salem Kali et Vincent Lecrocq

Pourquoi ne pas avoir inclus « Je ne suis qu’une ombre » à la place ou en plus de "They were in Normandy" sur le DVD de "Survivant(s)" alors qu’il entretient des points communs avec ce dernier, contrairement à ton court-métrage de guerre ?

La réponse est des plus simples : "Je ne suis qu'une Ombre" a été réalisé après que le contenu du DVD de "Survivant(s)" ait été choisi...

Est-ce que certains de ces courts-métrages sont sortis en DVD ? Sur des compilations par exemple ?

Non, pas pour le moment. Mais il faut dire qu'ils ne sont pas forcément faciles à placer dans une compilation, surtout en France.

T.A.N.K.


Tu as réalisé également des clips de groupes de métal. Est-ce un style de musique que tu apprécies particulièrement ?

Tout à fait. C'est le style musical que j'écoute au quotidien. J'ai beaucoup d'amis qui jouent dans des groupes de métal ou ont des petits labels. Les choses se font facilement, avec des petits budgets. Mais je m'éclate quand je fais ça.

Tension(s)


Peux-tu nous parler de "Tension(s)", ton premier long-métrage sur lequel tu es entrain de travailler ?

Et bien il s'agît d'un film à petit budget conçu pour sortir en DVD uniquement sur le territoire Nord Américain (USA et Canada). Il s'agît d’une production Franco-Canadienne. C'est un thriller qui raconte une histoire de prise d'otage, mais cette fois, l'otage est un ancien négociateur de la police de Boston.

Comment est né ce projet ?

C'est un ami à moi, François Méquer, qui est à la fois scénariste et producteur avec son associé Sean Moussavi. Ils m'ont proposé le projet, un long, un thriller, tourné à Toronto, en anglais, avec un acteur Américain dans le rôle principal. Comment aurai-je pu refuser ça ? Les choses se sont fait dans la simplicité et tout s'est bien déroulé même si le budget a été serré pour que je puisse faire tout ce que j'avais en tête.

Richard Roy Sutton


"Tension(s)" porte tout comme "Survivant(s)" un S entre parenthèses. Pourquoi cette similitude ? Est-ce une sorte de signature ?

Étonnamment, absolument pas. C'est le scénario de François qui portait déjà le "(S)" avant que j'arrive sur le projet. Tu t'en doutes, tout le monde pense à une sorte de clin d'oeil de ma part, mais non...

Es-tu entièrement libre de faire ce que tu veux sur ce film ?

Dans la mesure où je respectais le scénario et les limites budgétaires, oui, j'ai eu un total contrôle sur la création. Par contre, évidemment, les producteurs ont un droit de regard sur le montage final, je n'aurai donc pas le "final cut" tant convoité par les réalisateurs. Mais c'est le jeu, il faut avoir beaucoup d'expérience et de succès pour l'obtenir.


As-tu d’autres projets en préparation ?

J'ai des idées, des envies, mais rien de très précis. Je me concentre surtout sur la post production de "Tension(s)". Mes producteurs préparent d'autres films dont les financements seront ou non validés par le résultat de "Tension(s)". Je suis ça de près. J'ai pu lire certaines choses (traitements ou scénario) et c'est du bon. Donc, si le budget suit et que le projet est intéressant, je fonce.

Que penses-tu des supports DVD et Blu-ray ? En es-tu en gros consommateur ?

Oh que oui !!! J'ai une petite collection DVD et Blu-Ray. J'adore ce support, car c'est super de pouvoir regarder des films à la maison dans de bonnes conditions, surtout que la télé repasse et répète inlassablement les mêmes conneries et diffuse de moins en moins de bons films... Je me suis mis au Blu-Ray sur le tard, il n'y a qu'un an environ. Mais j'adore ce format. J'achète beaucoup beaucoup de films et je suis assez cinéphage. Mais je vais également beaucoup au cinéma, j'adore ça, c'est une drogue.

Louis Mandylor

Un grand, grand merci à Vincent Lecrocq d’avoir pris le temps de répondre à mes questions malgré son emploi du temps très chargé et c'est avec beaucoup d'impatience que j'attendrai la sortie de "Tension(s) ! En attendant, je vous invite vivement à découvrir son excellent court métrage "Survivant(s)".

Alysson Paradis

En ouvrant la fiche ci-dessous vous trouverez mon avis sur ce court métrage et des liens utiles pour trouver le DVD.

Survivant(s)

Survivant(s)
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