Archives pour: Septembre 2011, 17

17.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Tu seras mon fils

Réalisateur : Gilles Legrand

Durée du film : 1h42

Date de sortie au cinéma : 24 août 2011

Avec
: Niels Arestrup (Paul de Marseul), Lorànt Deutsch (Martin de Marseul), Patrick Chesnais (François Amelot), Anne Marivin (Alice), Nicolas Bridet (Philippe Amelot), Valérie Mairesse (Madeleine Amelot), etc.

Par Nicofeel

Deuxième film de Gilles Legrand, après La jeune fille et les loups (avec alors des acteurs de qualité variable : Laetitia Casta, Stefano Accorsi, Jean-Paul Rouve mais déjà Patrick Chesnais et Lorànt Deutsch), Tu seras mon fils est un drame familial de niveau tout à fait satisfaisant.
Et pourtant, reconnaissons-le d'emblée : un film mis en scène par un réalisateur pas vraiment connu et avec dans le casting un certain Lorànt Deutsch, cela ne fait pas forcément envie.
Après visionnage, le film tient largement la route.
D'abord, ce film nous fait découvrir le monde de la vigne, dans un style différent du documentaire Mondovino (2003) de Jonathan Nossiter, qui insistait sur le fait que le capitalisme est vivace sur cette activité. Ici, on nous explique à quoi correspond un domaine viticole, quelles sont les personnes impliquées, comment se font les vendanges ou encore tout le travail commercial qu'induit la vente de bouteilles de vin. Même si l'on est dans une fiction, le film permet tout de même d'en savoir plus sur le monde de la vigne, sans tomber pour autant dans la caricature ou dans certaines facilités scénaristiques. Et puis, de manière générale, on n'a pas l'habitude d'avoir un film dont les enjeux se déroulent dans une superbe propriété viticole.
Ensuite, et c'est là le principal intérêt du film, Tu seras mon fils est un bon drame familial. Dans ce long métrage, il est question de succession, d'héritage. Ces termes sont à prendre au propre comme au figuré. On voit ici que la passation d'un domaine viticole n'est pas qu'une histoire d'argent. C'est surtout une histoire de connaissance. Si le principal personnage du film, Paul de Marseul, se désespère de voir que son fils, Martin, soit son successeur, c'est parce que ce dernier n'a pas le nez assez fin et la connaissance en matière de vin. Et du coup Paul de Marseul rend la vie dure à son fils. Ce dernier ne trouve jamais grâce à ses yeux. Paul ne manque pas une occasion pour humilier son fils – qui travaille pourtant à ses côtés, en tant que commercial – et lui montrer à quel point il le déconsidère. Si cette relation père – fils est particulièrement réussie dans ce film, elle le doit à ses deux acteurs principaux. Niels Arestrup est formidable dans le rôle de ce père autoritaire, dominateur, sûr de ses actions, qui n'hésite pas à utiliser tous les moyens possibles et imaginables pour arriver à ses fins. Quitte à se moquer de son fils et à le traiter comme un moins que rien. De son côté, Lorànt Deutsch joue bien le rôle de ce jeune qui est effacé , étouffé, par un père qu'il ne peut plus supporter. A tel point qu'il finit par faire preuve d'un certain cynisme à l'égard de son père. On a ainsi droit à cette scène très drôle mais aussi assez amère où le jeune arriviste, François Amelot (le fils de l'actuel régisseur dans le film), déclare à Martin qu'il cherche son père. Et ce dernier lui répond : « pas moi ! ».

La scène où Martin dit à son père tout ce qu'il a sur le cœur vaut également le détour, valant à Paul de Marseul le quolibet de vipère. Il faut dire que l'on n'est pas loin de ça dans le film dans le sens où Paul de Marseul est prêt à tout pour préserver son domaine, quitte à le transmettre à une autre personne qui saura préserver le patrimoine de cet important vignoble évalué à environ 30 millions d'euros dans le film. La fin du film nous réserve cependant sur ce point quelques surprises.
D'un point de vue de la mise en scène, le film est plutôt bien tourné, avec plusieurs mouvements larges, qui permettent de voir l'étendue de ce domaine viticole. Le film privilégie surtout les plans rapprochés autour des différents personnages du film, ce qui est une bonne idée dans le sens où le film vaut avant tout pour la qualité de son interprétation.
On peut donc féliciter, outre l'impeccable Niels Arestrup (qui campe sans nul doute avec brio le rôle d'un personnage égocentrique, manipulateur) et un Lorànt Deutsch plutôt satisfaisant en fils blessé par le manque d'affection et même les humiliations répétées subies. Aux côtés de ces deux acteurs, on retrouve avec plaisir Patrick Chesnais, Anne Marivin, Valérie Mairesse et Nicolas Bridet qui sont bien plus que des seconds rôles.
Au final, même si Tu seras mon fils ne constitue pas le film (français) de l'année, c'est un bon cru qu'il ne faut pas hésiter à aller regarder dans les salles obscures.

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