25.08.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Une séparation

Réalisateur : Asghar Farhadi

Durée du film : 2h03

Date de sortie au cinéma
: 08 juin 2011

Avec
: Leila Hatami (Simin), Peyman Moadi (Nader), Shahab Hosseini (Hodjat), Sareh Bayat (Razieh), Sarina Farhadi (Termeh), etc.

Par Nicofeel

Ours d'Or au dernier festival Berlin, Une séparation est une véritable radiographie sur la société iranienne et notamment sur la place de la femme.
On débute dans ce film par ce qui peut être considéré comme l'impensable dans cette société : une séparation (d'où le titre du film). Seulement, ce qui étonne le plus n'est pas en elle-même la séparation mais plutôt les causes de la séparation et surtout ses conséquences. Le mari, Nader, n'a que faire de sa femme. Il lui montre une totale indifférence. Le fait qu'elle s'en aille ne l'amène à aucune remise en question.
Quant à cette jeune femme, Simin, si elle quitte bien le domicile conjugal, elle ne part pas à l'étranger où elle souhaite vivre. Elle ne reste pas bien loin de son époux.
Dans cette société iranienne, l'homme conserve des droits très importants par rapport à la femme. En surface, la femme peut se satisfaire du fait qu'elle peut quitter son mari si elle ne s'entend plus avec lui. Par ailleurs, elle a la possibilité de conduire une voiture. Mais c'est bien tout ce que nous montre le film. Est-ce suffisant pour que l'on considère qu'il s'agit d'une liberté totale ?
Il semblerait que le point de vue du réalisateur soit clair à ce propos. La femme, qui est obligée de porter le voile, doit faire avec les traditions du pays sur le plan politico-religieux. Et puis surtout, la femme est désignée directement comme un être inférieur à l'homme. Le film évoque ainsi le fait que la femme est obligée de demander l'autorisation à son époux pour pouvoir travailler chez autrui ou pour voyager à l'étranger.

Mais le film n'est pas qu'un film parmi d'autres sur la condition de la femme. C'est également une sorte de polar social qui tourne autour des questions de la responsabilité et de la culpabilité ? Dans Une séparation, le combat ne se résume pas à la situation des hommes et des femmes. Il y a aussi ce combat dans le film entre deux couples, l'un séparé, qui représente la middle-class iranienne, et un autre couple, de condition plus modeste. Un procès qui concerne ces 4 personnes a lieu car le mari que l'on voit au début du film, est accusé par une femme qui travaillait pour lui, d'avoir indirectement tué l'enfant qu'elle portait en elle.
Une grande partie du film va révéler les stratégies des deux parties pour pouvoir se sortir de cette affaire dans les meilleures conditions possibles. Alors que l'on pensait que le film allait consister principalement à une réflexion autour de la place de la femme, on dérive progressivement vers le film du procès dans un style qui rappelle pour beaucoup l’œuvre de l'excellent Sidney Lumet. En effet, rien n'est blancs ou noir dans cette affaire. Il n'y a pas de manichéisme dans ce film. Il y a seulement des gens qui cherchent pour certains à obtenir des compensations financières et d'autres qui cherchent à sauvegarder leur situation socio-économique. Et à ce jeu-là, tous les coups semblent permis. Ce n'est finalement pas la vérité qui est recherchée mais plutôt la façon de s'en sortir le mieux possible. A ce jeu de dupes où chacun fait preuve d'une mauvaise foi des plus manifestes, les victimes collatérales sont sans conteste les enfants. Ces derniers assistent impuissants aux déchirements des adultes. Ils sont les témoins directs des mensonges qu'ils perçoivent clairement.
La fin du film montre bien l'aboutissement de toute cette histoire : la jeune fille du couple principal voit ses parents se séparer et doit choisir entre vivre avec son père ou vivre avec sa mère.
On notera que le film a obtenu au festival de Berlin, outre l'Ours d'Or, le prix du meilleur acteur et de la meilleure actrice. Et c'est amplement mérité car tous les acteurs de ce film sont très bons et étonnants de naturel. On croit à cette histoire qui réussit largement à intéresser le spectateur pendant 2h03.
Sans être le film de l'année 2011 comme le laissent supposer certains critiques de cinéma, Une séparation est un film de bon niveau qui comporte plusieurs degrés de lecture. A voir.

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