17.07.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Ni à vendre, ni à louer

Réalisateur
: Pascal Rabaté

Durée du film
: 1h20

Date de sortie au cinéma : 29 juin 2011

Avec : Jacques Gamblin (Monsieur Cerf-volant), Maria de Medeiros (Madame Collier), François Damiens (Monsieur Fraises), François Morel (Le père de la famille à la tente), Dominique Pinon (Le père de la famille à la caravane), Arsène Mosca (L'épicier), Catherine Hosmalin (Femme maisonnette), Charles Schneider (Homme maisonnette), Stéphanie Pillonca (Madame crème chantilly), David Salles (VRP SM), etc.

Par Nicofeel

Après sa rafraichissante comédie, Les petits ruisseaux, le cinéaste Pascal Rabaté est de retour. Le moins que l'on puisse dire est qu'il continue à nous surprendre.
Le pitch de Ni à vendre, ni à louer est celui de personnes qui décident d'aller en vacances à la mer. Ne cherchez pas un lien entre les personnages, il n'y en a pas. Si vous cherchez également des paroles qui vont vous expliquer le pourquoi, vous risquez de vous casser les dents.
En effet, de façon audacieuse et même risquée, Pascal Rabaté a fait un film quasi muet. Il y a juste comme éléments sonores de la musique et des onomatopées.
Ajoutez à cela qu'il y a de manière permanente un humour burlesque à la Jacques Tati, vous comprendrez que le film est un véritable OFNI (objet filmique non identifié).
Au niveau de sa distribution le réalisateur s'est tout naturellement entouré d'acteurs dont l'humour et notamment le burlesque est l'une des qualités. On pense ainsi à l'ex Deschiens François Morel ou à François Damiens. D'autres acteurs, plus renommés, sont entrés dans la danse et la mayonnaise a pris parfaitement. On est agréablement surpris par les performances entre autres de Jacques Gamblin, de Maria de Medeiros et Dominique Pinon.
Film très inventif sur le plan visuel (il faut se rappeler que Pascal Rabaté vient de l'univers de la BD), Ni à vendre, ni à louer ne dure que 80 minutes mais voit pourtant se succéder durant cette courte durée un nombre impressionnant de situations incongrues, voire surréalistes. Sans rechercher à être exhaustif, on peut citer les scènes où l'on aperçoit un couple improvisé qui part à la recherche d'un cerf-volant (allant jusqu'à se rendre dans un camp de naturiste !) ; un VRP masochiste qui reste attaché à un lit et tente de se libérer ; un homme qui boit de l'eau bénite, ce qui est à l'origine d'un hoquet qui fait penser au bruit d'un phoque ; un lapin qui est évanoui après avoir reçu une balle de golf ; un père qui donne ses instructions pour monter une tente en tapant dans ses mains ; des amants qui se trompent de chambre en revenant avec leurs compagnons respectifs ; une tempête qui renverse tous les objets et les caravanes mais du même côté ; une maisonnette qui est multi-fonctions.
Expliqué de la sorte, Ni à vendre, ni à louer donne l'impression d'être un long métrage qui comporte tout un tas de scénettes qui n'ont pas spécifiquement de liens entre elles, si ce n'est de se dérouler pendant la période des vacances d'été.

Cela n'est pas tout à fait vrai dans la mesure où le réalisateur s'intéresse, comme dans Les petits ruisseaux, à une thématique qui lui est chère : la sexualité. Sur cette question, le point de vue du cinéaste est sans ambiguïté : chacun est libre de mener sa vie comme il l'entend. Dans une ambiance décontractée, avec un humour omniprésent, le film rappelle que le rapport sexuel est quelque chose de beau et naturel que nous offre la vie. Il faut donc en profiter.
Dans ce film, on notera que toutes les générations sont amenées à faire l'amour : il y a ainsi les deux jeunes filles du père de famille à la caravane qui le font avec les deux jeunes voisins ; il y a aussi Monsieur Fraises (François Damiens) avec Madame crème Chantilly (Stéphanie Pillonca) ; et il y a à la fin du film le couple du film résidant dans une maisonnette. Le fait de placer le couple le plus âgé à la fin n'est pas anodin. Il clôt en quelque sorte en sorte le cycle de l'amour.
D'ailleurs, le film a bien une structure propre puisqu'il débute avec Mike Brank (un jeune homme déguisé, à la voix chevrotante, qui fait penser au chanteur Philippe Katherine) qui chante sa chanson Les vacances à la mer et fait un show devant des enfants médusés, à qui l'on explique avec humour la période des vacances. Le film se termine tout naturellement avec le retour sur scène de Mike Brank qui chante sa chanson devant cette fois-ci un public de retraités. Il y a une vraie logique dans tout ça : on commence avec la jeunesse, à savoir les enfants en leur évoquant indirectement la question du sexe, chose qu'ils ne connaissent pas encore, pour terminer avec les personnes âgées, qui eux ont connu le sexe mais qui ont perdu (en partie) l'envie de sexe. La sexualité, et notamment chez les personnes âgées, voilà une thématique commune avec le premier long métrage de Pascal Rabaté, l'excellent Les petits ruisseaux. On retrouve aussi la passion du cinéaste pour les petites voitures sans permis, ce qui accroît le côté rigolo de l'ensemble.
Côté mise en scène, Pascal Rabaté multiplie à bon escient des trouvailles intéressantes qui accroissent le côté décalé du film, avec en particulier de nombreux plans en plongée, comme lors de cette partie de scrabble où les mots sont clairement à, connotation sexuelle.
Au final, se déroulant dans une ambiance des plus décontractées, Ni à vendre, ni à louer est un film frais, léger, qui met le spectateur de bonne humeur. C'est évidemment à consommer sans modération.

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