Archives pour: Juillet 2011, 13

13.07.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Balada triste de trompeta

Réalisateur
: Alex de la Iglesia

Durée du film : 1h47

Date de sortie au cinéma
: 22 juin 2011

Avec : Carlos Areces (Javier), Antonio de la Torre (Sergio), Carolina Bang (Natalia), etc.

Par Nicofeel

Sacré trublion espagnol, Alex de la Iglesia nous a déjà habitué maintes fois à des films certes un peu foutraques mais qui avaient le mérite de divertir le spectateur avec des œuvres tout à la fois drôles, gores ou même tout simplement un peu folles. Des films comme Action mutante, Le jour de la bête, Le crime farpait, Mes chers voisins, sont là pour l'attester.
Avec Balada triste de trompeta, Alex de la Iglesia a obtenu en 2010 à la Mostra de Venise les prix de meilleur réalisateur et de meilleur scénario. Est-ce que ces récompenses permettent de penser que le cinéaste s'est assagi pour donner lieu à une œuvre un peu plus consensuelle à l'habitude, lui permettant de remporter des prix dans des festivals ?
Absolument pas. C'est même tout l'inverse. Balada triste de trompeta est sans nul doute le long métrage le plus barré de son auteur. C'est un film complètement excessif, auquel d'ailleurs tout le monde n'adhèrera pas forcément.
Dans un style très différent de l'onirique Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro, Alex de la Iglesia s'attaque ouvertement aux atrocités commises lors de la guerre civile espagnole (1936-1939) qui ont abouti à la victoire du clan des Nationalistes de Franco face aux Républicains.
Alex de la Iglesia montre à sa façon l'horreur de la guerre avec un film qui débute dans un cirque où des clowns amusent des enfants et où peu de temps après des militaires recrutent toutes les personnes valides pour aller au front. Fin de l'innocence des enfants que l'on n'amuse plus mais à qui l'on donne à voir la triste réalité de la guerre ? C'est possible. En tout cas, le réalisateur espagnol ne fait pas dans la dentelle et il offre au spectateur une scène d'une incroyable violence, tout à la fois drôle dans ses débordements gore – c'est tout bonnement incroyable de voir ce clown tueur affublé d'une machette qui s'en donne à cœur joie ! – et terrible pas ses conséquences tragiques et ses morts multiples.

Après un générique de début de film marqué par un mélange d'images d'archives sur le franquisme et sur le cinéma, le tout sur une musique particulièrement énergique, Alex de la Iglesia épuise son spectateur. Mais il a le mérite de lui évoquer de manière non détournée tous les ravages de la guerre civile d'Espagne et du régime franquiste (1939-1977).
Le film, qui débute en 1937 et se situe ensuite en 1973, s'inscrit d'ailleurs bien dans les dates de début de règne et de fin de règne de Franco.
Il faut dire que Franco a durablement marqué l'histoire d'Espagne. Le pamphlet politique est d'autant plus prenant.
Cela étant, le film ne se contente pas de la critique politique. Alex de la Iglesia en revient assez vite à ce qui lui plaît dans le cinéma : traiter de gens bien « barrés ». Ainsi, on va assister dans le film au combat à mort entre deux clowns – l'un qui fait rire les enfants mais est dans la vie privée très violent et cruel ; l'autre qui est le clown triste mais dispose d'une vraie sensibilité – pour l'amour d'une très belle acrobate. Tout cela se passe au départ dans un cirque, ce qui donne à penser qu'Alex de la Iglesia cite clairement le chef d’œuvre de Tod Browning, Freaks. De surcroît, ses principaux personnages deviennent de plus en plus cinglés et après un jeu de massacre sans concession, ils deviennent eux-mêmes de véritables freaks. Alex de la Iglesia en profite pour s'intéresser une fois de plus à des personnages marginaux, des laissés-pour-compte, des écorchés vifs. Le clown triste devient une sorte d'animal avant de se transformer en un véritable clown tueur. Quant à l'autre clown, il est sévèrement défiguré. Tout cela est très excessif et donne lieu à des scènes incroyables qui ne seront pas du goût de tout le monde.
Mais on peut croire en cette histoire car les sentiments sont exacerbés et cela reste après tout du cinéma.
Les différents acteurs du film sont à l'unisson et proposent eux aussi un jeu extrêmement outrancier. De ce point de vue, les performances de Carlos Areces et d'Antonio de la Torre sont tout bonnement jouissives, si l'on rentre dans cette histoire qui sort clairement de l'ordinaire.
Film très excessif qui est à réserver à un public averti, Balada triste de la trompeta n'est cependant pas uniquement un film destiné à choquer ou à amuser le spectateur. Le fond du film n'est pas dénué d'intérêt. Sans être l'un des films majeurs de 2011 car le réalisateur Alex de la Iglesia en fait peut-être trop, Balada triste de la trompeta est un film très original, et donc à voir.

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