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09.07.10

07:40:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Blood snow

Malgré son pitch apparemment classique annonçant une Nième histoire de fantôme revanchards, ce Blood snow va plutôt s'attacher à nous dépeindre l'aggravation de la schizophrénie de l'un des protagonistes déjà instable et rendu encore plus fragile par son environnement, ce que le réalisateur parviendra à rendre de manière éclairée, quitte à délaisser les spectres promis pour s'attarder sur une ambiance tendue qui hélas n'aura que peu de temps pour faire monter le pression, le métrage mettant du temps à réellement commencer pour ne devenir oppressant que dans son dernier acte assez méchant.
L'intrigue va laisser six amis partir en week-end dans un chalet isolé en pleine montagne mais bientôt une tempête de neige va les y coincer et une légende à base de colons cannibales va plonger l'un d'eux dans la folie.

Blood snowDans sa séquence pré-générique le métrage va mettre son spectateur dans l'ambiance en prenant place en 1846 pour y suivre deux colons entourés de restes sanglants et visiblement frappés d'une malédiction qui va se matérialiser en un homme qui ne va pas faire de détails pour les massacrer en hors champ. Ensuite, le métrage va faire un bond en avant pour revenir au présent et nous présenter ses six protagonistes, deux couples, Jerry et Samantha, ainsi que Karen et Michael, accompagnés par deux célibataires, Matt et Megan, offrant ainsi déjà une des orientations du film avec le possible rapprochement entre ces deux-là. Et heureusement, le métrage va s'éloigner des stéréotypes du genre en évitant de mettre en avant des adolescents typiques ne pensant qu'à boire et qu'au sexe pour au contraire avancer de jeunes adultes déjà plus mûrs (même si les conversations tourneront quand même régulièrement autour de la possible relation entre Megan et Matt) et ayant déjà un pied dans la maturité.

Blood snowCette présentation sera quand même légère et souriante pour laisser le temps d'un arrêt dans un bar l'obligation avertissement venir de la bouche d'un autochtone (joué par Michael Berryman) qui va vouloir raconter l'histoire de la montagne au petit groupe pour en être empêché par un de ses amis, le tout dans une ambiance tendue et menaçant de finir en bagarre générale si les personnages principaux n'avaient pas préféré s'éclipser. L'installation dans ce chalet "romantique" se fera toujours sur un ton badin et l'intrigue s'attardera même quelque peu sur cette partie du film qui certes permettra au spectateur de bien se familiariser avec chacun et d'appréhender les liens les unissant, mais quand même, le menace tardera à se manifester, et ce même si le récit de l'histoire de ces colons coincés dans la neige et obligés de se livrer au cannibalisme commencera à laisser entrevoir la nature des apparitions.

Blood snowEn effet, il faudra attendre une balade en scooter des neiges pour que Jerry soit victime d'une première hallucination (ou tout du moins considérée comme telle) lui laissant voir une forme spectrale qui va tenter de l'avertir, tandis que la situation générale va ensuite se dégrader, avec cette tempête de neige qui va bloquer le groupe dans le chalet dont le générateur d'électricité va tomber en panne et que la découverte d'un cadavre (bientôt appelé à disparaître tout seul) va définitivement ruiner le week-end reposant de chacun. Mais même dans cette partie l'intrigue va continuer à s'orienter vers ses personnages et notamment Megan et Matt pour suivre les tentatives de séduction de ce dernier qui se feront de façon presque attachante et en tout cas jamais barbantes.

Blood snowParallèlement à cet aspect de l'intrigue, le personnage de Jerry va continuer à voir régulièrement ces spectres, pour des apparitions qui ne chercheront pas à effrayer le spectateur mais plutôt à se montrer quelque peu graphique, quitte à frustrer puisque ces fantômes ne sembleront pas décidés à agir de manière violente, et au contraire ce sera ce Jerry qui va progressivement sombrer et devenir une menace pour ses "amis", lançant un dernier acte assez cruel en n'hésitant pas à tuer certains personnages sensibles de manière réaliste pour hélas ne pas justifier ou même valider l'existence de ces fantômes avec ce final ouvert qui ne renseignera pas le spectateur outre mesure.

Blood snowPar contre, malgré ses faibles moyens ne permettant pas de visualiser cette tempête de neige, le métrage parviendra à créer une ambiance d'isolement assez prégnante à défaut de véritablement générer une claustrophobie et la présence de ce personnage dangereux va quand même alimenter un petit suspense croissant qui une fois encore hélas n'aura que peu de temps pour s'exprimer, l'intrigue ne misant pas complètement sur cet atout pour faire durer le suspense en amenant l'issue finale assez rapidement, après seulement quelques rebondissements classiques et anticipables.

Blood snowL'aspect surnaturel du film sera donc largement sous-exploité avec ces fantômes guère présents pour uniquement quelques apparitions qui vont venir hanter Jerry et l'enfoncer dans sa schizophrénie de plus en plus évidente, laissant le doute planer sur la véracité de ces visions qui ne seront peut-être uniquement que le fruit de l'imagination détraquée de ce Jerry, et surtout cette menace fantôme sera bien souvent abandonnée au profit de situations annexes jouant sur les relations entre les protagonistes vers qui le réalisateur aura orienté une bonne partie de ses efforts.

Blood snowEn effet, les personnages, assez travaillés pour ne pas devenir énervants et même s'attirer une certaine sympathie (rendant ainsi certaines disparitions encore plus cruelles), auront tout le temps de s'exprimer et d'exister devant la caméra, limitant certes de manière drastique l'action mais ce sera pour avancer des situations heureusement pas toujours caricaturales et qui donneront une certaine profondeur à certains, et bien entendu surtout ce "couple" formé par Matt et Megan, ce qui pourra par contre rebuter le spectateur en quête de frissons ou de tension palpable, puisque le réalisateur optera plutôt pour une approche psychologique de son sujet non moins intéressante pour peu de bien vouloir rentrer dans son jeu.

Blood snowL'interprétation est cohérente malgré une certaine carence de charisme et d'ampleur de certains acteurs, et notamment James Kyson-Lee qui peinera à représenter une menace tangible, tandis que la mise en scène du réalisateur Jason Stephens sera assez efficace pour générer un sentiment d'isolement et rendre certains passages graphiques, ce qui se fera hélas quelque peu en vain. Les effets spéciaux sont probants pour maquiller ces spectres et pour quelque petits plans sanglants notamment issus de cauchemars certes en grande partie gratuits mais toujours percutants et même porteurs d'un léger érotisme.

Donc, ce Blood snow prendra une direction assez inattendue qui pourra ne pas plaire à tout le monde en s'éloignant du terrain sur lequel le film était attendu, mais pour autant, cela ne l'empêchera pas d'être captivant et donc de faire preuve d'une certaine audace derrière ses situations plutôt classiques !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'édition française du film proposée par Emylia, une présentation est disponible ici !

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