Archives pour: Janvier 2010, 22

22.01.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Sins of Sister Lucia

Comptant parmi les "roman porno" de la Nikkatsu, ce Sins of sister Lucia versera dans la "nunsploitation" basique, sans autre dessein que de multiplier les séquences osées tout en limitant quand même l'aspect blasphématoire inhérent au genre pour plutôt se contenter d'avancer un érotisme graphique et enjoué au travers de situations souriantes et légères.
Le script va suivre l'arrivée d'une novice dans un couvent, envoyée là-bas par son père suite à quelques exactions honteuses pour se refaire une morale, mais ce sera sans compter sur la perversité des nonnes présentes sur place.

Sins of Sister LuciaDès son générique le métrage va avancer une première séquence forte, presque onirique qui verra cette nonne poursuivie par ses consoeurs récitant des prières jusqu'à être aculée dans une pièce où elle sera vite entourée et forcée de se confesser pour de la sorte confier aux religieuses les raisons qui l'ont poussées à rentrer dans les ordres. Cette présentation du personnage principal sera assez inhabituelle pour nous faire donc découvrir de manière symbolique Rumiko, cette demoiselle récemment arrivée au couvent de Sainte Marianna, et qui va devoir revenir sur ses frasques passées, laissant le réalisateur approfondir cette présentation en plusieurs petits flash-backs.

Sins of Sister LuciaC'est ainsi que Rumiko sera replacée dans la vie "civile" en compagnie de son professeur d'anglais qu'elle va entreprendre de charmer, espérant à nouveau coucher avec lui et surtout l'informer de son projet de partir vivre avec lui en Europe grâce à l'argent volé (destiné à des pots de vin) à son père, un truand notoire. Ce professeur va se laisser séduire pour honorer son élève, le réalisateur nous gratifiant ainsi d'une première séquence érotique raffinée qui se jouera de manière probante de la censure spéciale japonaise en évitant tout plan d'organes génitaux, mais les deux amants vont être surpris par la père de Rumiko, flanqué d'un homme de mains qui va donner une leçon au professeur, entraînant la fureur de Rumiko, celle-ci s'armant d'un couteau pour venir planter cet homme. Mais alors qu'elle allait se dénoncer à la police, son père va lui infliger une autre sorte de punition, l'enfermement dans un couvent.

Sins of Sister LuciaCette mise en place de la condition du Rumiko passée, l'intrigue va s'appliquer à mettre en avant l'insouciance et le non-respect des lois du couvent par la demoiselle qui refusera de prier, mangera plus que de raison de la nourriture riche devant ses consoeurs attablées devant une malheureuse soupe, pour finalement commencer à sous-entendre la luxure empreignant l'endroit lorsque Rumik, guère inspirée par ce travail devant un métier à tisser, va déclencher une petite bagarre qui prendra rapidement une connotation sexuelle saphique et ici aussi symbolique puisque les nonnes vont tisser une toile d'araignée avec leurs fils, pour une autre séquence visuellement magnifique.

Sins of Sister LuciaLe réalisateur Koyu Ohara va quand même lancer une petite salve protestataire envers l'église et sa soi-disant égalité lorsque l'une des sœurs se plaindra ouvertement et directement de Rumiko à la Mère Supérieure qui ne voudra rien entendre et invoquera le fait d'aider les "brebis " égarées, pour se voir rétorquer que c'est surtout l'argent du père de Rumiko qui intéresse la dirigeante du couvent et non l'aspect purement chrétien. Mais cette petite critique sera bien vite noyée dans l'ambiance graphique qui englobera le métrage, Rumiko, rebaptisée sœur Lucia par la Mère Supérieure, découvrant bientôt ce qui se trame sur place une fois la nuit tombée.

Sins of Sister LuciaEn effet, alors que plusieurs sous-entendus saphiques étaient déjà venus jalonner les différentes situations, le métrage va dès lors s'installer dans un érotisme omniprésent qui enchaînera les séquences osées sur un rythme constant, laissant d'abord l'intrigue se poser dans le dortoir où deux sœurs vont avoir des relations détaillées sans fard, ce qui ne semblera pas gêner ni surprendre Sœur Lucia s'apprêtant à quitter les lieux pour être retenue par des bruits étranges venant de bureau de la Mère Supérieure. Grimpant sur sa valise, elle pourra découvrir d'abord la Mère Supérieure s'adonnant aux plaisirs de la chair avec un prêtre dévoué, tandis qu'ensuite, ce seront les deux "préférées" de la Mère Supérieure qui auront droit en même temps de goûter à ce curé décidemment bien attentionné. Mais au lieu de jouer ouvertement sur l'aspect blasphématoire de ces scènes avançant quand même des nonnes brisant le tabou ultime de leur condition, le réalisateur s'appliquera plutôt à nous offrir des plans formellement réussis et à la beauté évidente.

Sins of Sister LuciaLa suite sera du même acabit pour suivre les déboires de sœur Lucia qui voulant dénoncer la Mère Supérieure aux autres religieuses, ratera son coup et sera envoyée à l'isolement dans la "chambre des corrections" où l'intrigue prendra une nouvelle orientation en introduisant deux évadés libidineux d'une prison qui vont débarquer au couvent pour bien entendu tomber sur Sœur Lucia attachée dans sa punition et la violer, mais au lieu de se débattre, la jeune nonne prendra du plaisir et incitera les deux hommes à rester sur place, afin de pervertir les autres religieuses, ce qui ne manquera pas d'arriver jusqu'au final complètement débridé et bien grivois qui viendra clôturer le métrage en revenant quand même sur une note moralisatrice simpliste.

Sins of Sister LuciaL'intrigue globale ne cherchera évidemment pas à innover ou même à se parer d'une quelconque philosophie pour au contraire verser dans la "nunsploitation" la plus basique et uniquement orientée vers cet aspect érotique largement travaillée et qui viendra accompagner quasiment toutes les situations du film, les rebondissements demeurant classiques et ressassés (l'irruption de prisonniers dans un couvent était par exemple déjà l'apanage de Die nonne und das biest de Giuseppe Vari avec Laura Gemser et Monica Zanchi) et uniquement destinés à favoriser l'atmosphère sensuelle saphique ou hétérosexuelle qui planera sur l'ensemble du film, délaissant au passage la violence régulièrement mise en place dans le genre et ici reléguée au second plan avec seulement quelques gifles (si possible sur des postérieurs dénudés) comme punitions.

Sins of Sister LuciaL'érotisme sera donc au centre des débats pour laisser le réalisateur multiplier les ébats entre nonnes, mais aussi avec ce prêtre, pour des relations sexuelles à deux et même à trois impliquant différentes gâteries classiques (fellation, cunnilungus) mais sans jamais franchir les portes du "hardcore" ou même provoquer la censure, Koyu Ohara maniant avec brio ses cadres de façon à éviter toute entorse au règlement tout en donnant une certaine légèreté, et même une bonne humeur à ces péripéties osées (les ombres chinoises audacieuses) qui trouveront leur apothéose dans ce dernier acte païen en diable qui viendra pervertir les nonnes, en n'hésitant à déflorer une nonne n'ayant jamais goûté aux plaisirs corporels, pour même oser crucifier la Mère Supérieure, dernière et seule réelle provocation d 'un métrage qui sera surtout orienté vers le dénudement des personnages et les ébats sortant du cadre classique.

Sins of Sister LuciaLes protagonistes seront assez superficiels pour surtout mettre en avant leur caractère libidineux, tel ce curé évoquant le fait de servir Dieu en honorant les nonnes, mais l'ensemble bénéficiera d'une interprétation largement honorable, avec notamment la jolie Yuki Nohira dans le rôle de Sœur Lucia. La mise en scène du réalisateur est vive, dynamique pour donner un bon rythme global à l'ensemble du métrage et ainsi éviter toute répétition qui aurait éventuellement conduit vers l'ennui, avec au contraire un humour sous-jacent et une bonne humeur globale qui sera facilement communicative.

Donc, ce Sins of sister Lucia, tout en demeurant un "nunsploitation basique", offrira un spectacle plaisant, assez raffiné, jamais vulgaire et facilement accessible qui privilégiera l'érotisme au caractère blasphématoire pur lié de fait au genre !

Sins of Sister LuciaLe DVD de zone 0 édité par Mondo Macabro avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera appréciable, avec une partition musicale certes discrète mais efficace, le métrage étant ici proposé dans sa version originale japonaise,a vec des sous-titres en anglais.
Au niveau des bonus, outre un petit texte écrit relatif au film et à la " Nikkatsu", on pourra suivre un documentaire passionnant sur les "romans porno" et leur remise au goût du jour, prolongé par une interview de Jasper Sharp, un spécialiste américain du genre, laissant la bande-annonce du film (accompagnée par celles d'autres titres de la "Nikkastu" proposés par l'éditeur) et l'excellent et rythmé traditionnel montage des différents titres de Mondo Macabro clore ces bonus largement intéressants.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette nonne délurée, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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