24.12.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Cecilia

Avec ce Cecilia, le réalisateur espagnol Jess Franco va bien entendu s’adonner à un érotisme plus que présent au service d’une intrigue cherchant basiquement à œuvrer pour la libération des mœurs et philosopher sur l’échangisme, mais ce sera surtout l’occasion pour le réalisateur de magnifier son actrice principale, Muriel Montossé, mise en valeur comme jamais.
Le script va laisser une épouse se dévergonder après un viol pendant lequel elle a redécouvert le plaisir sexuel, entraînant son mari dans une série d’ébats échangistes et pluriels où la seule règle est de ne pas tomber amoureux des partenaires. Mais l’épouse va-t-elle respecter le pacte et la jalousie du mari ne risque-t-elle pas de prendre le dessus ?

Après un générique fleuri, le métrage va directement avancer son personnage principal, Cecilia, une jeune femme rentrant d’un petit tour en mer pour y être attendu par son chauffeur, un homme qui va devoir supporter les provocations de Cecilia puisque celle-ci va se déshabiller entièrement à l’arrière de la voiture et prendre des poses lascives, aguicheuses, comme à son habitude. Mais le chauffeur, au lieu de la ramener chez elle, va prendre une autre direction pour l’emmener vers ses deux frères à qui elle sera donnée en pâture puisqu’ils vont monter à l’intérieur du véhicule et violer sans ménagement la jeune femme qui de réticente et cherchant à se débattre va rapidement se laisser faire et même prendre du plaisir, au point d’aller se baigner dans un lac avec ses violeurs.

CeciliaCette introduction avancera tout de suite un érotisme misant essentiellement sur la plastique irréprochable de Muriel Montossé qui sera mâtiné d’un soupçon de violence lors de ce viol qui ne semblera pas pour autant éreinter cette Cecilia qui à peine rentrée chez elle va tomber dans les bras de son mari pour lui faire l’amour, offrant l’opportunité à Jess franco d’une seconde scène érotique franche mais qui restera assez soft et ne sera jamais salace ou vulgaire, les zooms et autres gros plans sur les parties intimes des actrices chers et traditionnels du réalisateur étant ici et tout au long du métrage aux abonnés absents.

CeciliaL’intrigue va alors laisser Cecilia s’exprimer face à son mari pour la laisser lui avouer qu’elle a pris du plaisir lors de ce viol qui aura raviver chez elle la flamme s’étant peu à peu éteinte après leurs deux années de mariage, revenant lors d’un flash-back touristique sur leur rencontre à Paris à la manière d’une carte postale avec la mise en évidence de monuments historiques parisiens trop évidente. Cecilia exprimera aussi son désir d’avoir d’autres aventures du même genre, laissant son mari libre d’en faire autant puisque pour elle, il existe une différence entre l’amour physique et l’amour spirituel, mais l’époux ne semblera pas convaincu et il faudra que Cecilia manigance un piège avec un ami de la famille pour jeter le mari dans les bras d’une autre femme et bien sûr les surprendre pour que les déviances puissent réellement commencer.

CeciliaMais hélas, Jess franco n’ira jamais bien loin dans l’agencement de scènes érotiques certes toujours filmées avec grâce et élégance, mais qui auront du mal à célébrer la thématique du métrage, sauf lorsque sera avancé une mère et son fils pour un constat incestueux sans appel tout en demeurant elliptique, notamment en survolant les passages les plus scabreux (Cecilia n’ira-t-elle pas délibérément retrouver les violeurs de l’introduction afin de prendre du plaisir en leur compagnie ?). Les autres passages érotiques demeureront donc superficiels pour essentiellement exposer les charmes de Muriel Montossé de manière affolante et subjuguant la beauté naturelle de l’actrice qui officiera aussi bien en pleine nature (sur une plage ou en pleine verdure portugaise) que dans un cabaret où ivre, elle se donnera littéralement en spectacle avant d’être vaguement molestée par son mari qui ne semblera pas vraiment apprécier les débordements de son épouse.

CeciliaJustement, le réalisateur mettra quand même en scène quelques séquences se laissant aller à une certaine violence, pour le viol initial mais aussi initiatique, mais également plus tard pour revenir vers cette thématique fustigeant le machisme, Cecilia devant alors subir les assauts de quatre gaillards ayant apprécié son numéro au cabaret et qui émoustillés ne pourront résister lorsque leur chemin croisera celui d’une Cecilia esseulée en pleine nature. Jess Franco essaiera également d’apporter un peu de profondeur à l’ensemble en laissant les sentiments amoureux de Cecilia devoir affronter la présence de ce chauffeur complètement épris d’elle et qui lui offrira une poésie érotique bien éloignée de l’aspect terre à terre de son mari, donnant au final l’opportunité de lui offrir un choix cornélien bien difficile.

Jess Franco emballera le métrage avec une application réelle afin de rendre les différentes séquences et certains plans formellement très beaux et mettant parfaitement en valeur cette nature luxuriante, mais ce sera surtout vers son actrice principale que son attention se portera afin de magnifier son charme qui explosera littéralement au cours de certaines scènes du film (la ballade à cheval sur la plage, ou encore ce passage en pleine forêt) sans jamais devenir grossier ou véritablement salace, l’auteur s’amusant aussi sporadiquement avec des dialogues surréalistes volontairement stupides et récurrents qui viendront se mêler étrangement au sérieux affiché pour dérouler l’intrigue, les autres discours des personnages résonant hélas parfois faux tout en restant bien superficiels dans leur volonté pseudo-philosophique.

CeciliaL’interprétation est cohérente, évidemment portée par une Muriel Montossé vraiment charmante et qui offrira un naturel désarmant devant la caméra, tandis que les autres actrices du métrage, parmi lesquelles on retrouvera avec plaisir Lina Romay, la muse du réalisateur, qui fera une courte mis remarquée apparition dans le rôle de la mère incestueuse, laissant le reste de l’interprétation osciller entre l’acceptable et un certain amateurisme coutumier chez le réalisateur, avec par exemple Antonio Mayans qui interprétera André, le mari de Cecilia, avec un monolithisme contraignant.

Donc, ce Cecilia ne pourra pas espérer faire partie des meilleurs titres du réalisateur espagnol, mais permettra à Jess Franco de mettre magnifiquement en valeur sa charmante actrice principale, ce qui se fera hélas au détriment d’une intrigue trop superficielle malgré la volonté philosophique affichée !

Le DVD de zone 0 édité par Blue Underground avancera une image assez nette et ne connaissant que quelques rares défauts d’origine n’ayant pas résisté à la restauration de l’éditeur, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale adaptée et envoûtante, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise et surtout dans sa version française.
Au niveau des bonus, on retrouvera Jess Franco pour une interview au cours de laquelle il reviendra brièvement sur les conditions de tournage du métrage et sur son art de manière toujours aussi savoureuse et croustillantes, uniquement suivi par la bande-annonce anglaise du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette Cecilia dévergondée, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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