28.09.09

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Démineurs
Titre original : The hurt locker
Réalisatrice : Kathryn Bigelow
Durée du film : 2h04
Date de sortie du film : 23 septembre 2009
Avec : Jeremy Renner, Anthony Mackie, Brian Geraghty, etc.

Par Nicofeel

démineurs

Auteur de plusieurs films de très haut niveau, que ce soit avec le film de vampires (Aux frontières de l'aube), le film de hold-up (Point break extrême limite) ou encore le film d'anticipation qui livre un portrait peu flatteur de notre futur (Strange days), Kathryn Bigelow nous revient cette année en grande forme.

Et pourtant sur le papier son film n'a rien de passionnant. Avec Démineurs la cinéaste va nous parler des démineurs américains qui sont présents en Irak. Avec un sujet qui est d'actualité et qui a donc été vu et revu de nombreuses fois (ne serait-ce qu'à la télévision), on pouvait craindre le fait de se retrouver avec un film convenu. Pire, on aurait pu avoir une sorte de film qui regorge de clichés, avec comme objectif affiché d'être à la gloire du peuple américain. Combien de films d'action américains, où la finesse n'est pas le maître mot, évoquent la guerre et surtout la bravoure de militaires qui vont tout détruire sur leur passage ?
Face à ces interrogations légitimes, le tout est donc de savoir si Kathryn Bigelow a réussi à faire preuve du recul nécessaire concernant le conflit qui oppose des citoyens irakiens et les militaires américains présents en Irak.

N'y allons pas par quatre chemins : oui, Kathryn Bigelow a réussi à évoquer le conflit qui a lieu en Irak, avec le recul nécessaire. Mieux, la cinéaste américaine apporte au spectateur un film d'une grande originalité tant sur le forme que sur le fond.
Sur la forme, la réalisatrice a cherché à donner le maximum de réalisme à son film, en privilégiant le côté documentaire. Ainsi, on a l'impression d'assister à une sorte de documentaire télévisé, avec un reportage qui serait pris sur le vif.

Cette idée est renforcée par l'utilisation de la caméra à l'épaule. Cependant il ne faut pas s'y tromper, Kathryn Bigelow a tout bien pensé et rien n'a été laissé au hasard. En agissant de la sorte, la réalisatrice a surtout voulu immerger son spectateur dans le quotidien de ces soldats américains.

Sur le fond, le film ne manque pas non plus d'intérêt. Kathryn Bigelow nous invite à rentrer (un peu comme des voyeurs si l'on y réfléchit bien) dans le quotidien de ces hommes. Les relations entre ces hommes sont souvent très viriles, avec par exemple une sorte de confrontation perpétuelle pour prouver à l'autre que l'on est plus fort que lui. Il y a même pire : selon les affinités de chacun, on voit à un moment du film que des personnages sont amenés à réfléchir à faire disparaître l'un de leurs collègues. La complexité du sentiment humain est étudiée avec un grand sens du détail par Kathryn Bigelow. Mais il y a aussi paradoxalement une solidarité de groupe qui est parfaitement évoquée dans ce film.

Il faut dire que l'Irak de Bigelow est loin d'être une sinécure pour ces soldats. On voit clairement que le danger peut se trouver à n'importe quel endroit avec une mine ou une bombe qui peut être posée n'importe où. En somme, le danger peut provenir de partout. Et il y a de quoi avoir peur car on voit à plusieurs reprises des militaires américains qui sont tués. D'où un stress quotidien pour ces ceux qui sont toujours en vie. Il y a même pire. A vivre sans cesse sous pression, on comprend qu'une certaine paranoïa s'est installée chez ces militaires. La scène où ils se font tirer dessus en plein désert par un ennemi qui est d'abord « invisible » est de ce point de vue remarquable. Le temps passé à quitter cette zone dangereuse est aussi révélateur de ce sentiment quasi paranoïaque qui a gagné ces hommes.
Dès lors, on est d'autant plus surpris par le caractère hors-du-commun du principal personnage du film, ce fameux démineur qui risque sans arrêt sa vie. Est-ce de l'inconscience ? Ou est-ce tout simplement comme l'indique un commentaire au début du film le fait que la guerre agit sur le militaire comme une drogue ? Peut-être est-ce tout simplement un peu des deux. Toujours est-il que le courage de cet homme donne lieu à des scènes bien tendues, où le point paroxysmique est atteint lors de cette scène avec un « human-bomb » . Là, on se demande bien ce qui va arriver, car à la différence des autres scènes, le temps n'est pas suspendu, le démineur a très peu de temps pour désamorcer ces bombes et tenter de sauver cet « human-bomb » qui a été forcé de porter ces charges explosives.
Avec Démineurs, Kathryn Bigelow nous fait entrer dans un quotidien que l'on imagine pas forcément. Ne subissant jamais de baisse de rythme, ce film mérite clairement d'être vu. Démineurs ajoute une nouvelle pierre à l'édifice très hétéroclite de la carrière de la très intéressante cinéaste Kathryn Bigelow.

démineurs
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