11.09.09

13:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Header

C'est à partir d'une idée complètement tordue, sordide et dépravée que ce Header va développer une intrigue divisée en deux parties distinctes qui, si elles ne manqueront pas de se rencontrer lors d'un final bien nihiliste, auront le mérite de se contrebalancer, la folie et la perversité prenant ainsi encore plus d'ampleur face à une situation dramatique poussant à la mansuétude, même si par manque de moyens le réalisateur n'aura pas eu la possibilité de visualiser toutes les folies du livre d'Edward Lee.
Le script va conjointement suivre les mésaventures d'un policier obligé de passer de l'autre côte de la barrière pour pouvoir trouver l'argent nécessaire afin de soigner sa compagne gravement malade tandis qu'en parallèle évoluera un serial-killer adepte d'une pratique répugnante en compagnie de son grand-père.

HeaderAprès une courte séquence d'introduction montrant un bambin observer à la dérobée deux adultes en pleine discussion houleuse, discussion que nous n'entendront pas, mais qui sera suivie de la fuite d'une demoiselle dans une forêt, le métrage va faire un bond de onze ans pour se lancer dans la présentation de ses principaux protagonistes. C'est ainsi que nous allons commencer à rencontrer Stewart Cummings, un agent de l'ATF (pour "Alcohol", "Tobacco" et "Firearms", abréviation donnée à ce service fédéral luttant contre les trafics d'armes…) s'apprêtant à rejoindre son bureau mais allant embrasser sa compagne Kathy, alitée suite à une grave maladie l'obligeant à rester au lit, tandis qu'au même moment, un homme, Travis, va sortir de prison et faire du stop afin s'en aller retrouver son grand-père, un vieux cordonnier vivant en pleine forêt dont il découvrira qu'il a été amputé des deux jambes pendant son séjour en prison.

HeaderCette mise en condition des protagonistes restera bien classique jusqu'à ce que Travis retrouve son grand-père pour en autres lui raconter, flash-back sanglant à l'appui, son séjour derrière les barreaux et les bagarres sous la douche, mais le métrage deviendra tendu et ouvertement glauque lorsque Travis demandera à son grand-père en quoi consiste le "Header", pratique dont il a entendu parler dans sa jeunesse sans pouvoir jamais appréhender la chose. Pour ménager le suspense un peu plus longtemps, le réalisateur reviendra aux activités malhonnêtes de Stewart, mêlé à des trafics de drogue et rackettant les dealers pour pouvoir payer les médicaments de Kathy, quitte à devoir malmener ses "clients".

HeaderBien entendu, l'un des attraits principaux du métrage résidant justement dans ce mystère autour de cette pratique dénommée "header", il conviendra évidemment de ne pas en dévoiler la teneur qui ne tardera pas à étaler toute son ignominie devant la caméra lors d'une séquence abominable bien que surtout chargée en sous-entendus, le réalisateur ne pouvant décemment pas avancer frontalement ce concept à la perversité inimaginable, mais le métrage se proposant de revenir plusieurs fois sur sa démonstration, chaque passage sera de plus en plus graphique, surtout que pour insister encore un peu plus dans l'abject, le grand-père ne tardera pas à participer à son tour dans un élan malsain en diable.

HeaderCette partie du métrage s'intéressant donc à ce serial-killer d'un genre particulier sera bien entendu la plus brutale, sauvage et sanglante, mais le réalisateur ne versera pas pour autant dans un déluge de plans gore pour se contenter d'avancer une violence sèche, froide et qui démontrera bien la déshumanisation de ce Travis trop attiré par le "header" pour se préoccuper de quelconques états d'âme lorsqu'il s'agira d'enlever sauvagement des jeunes femmes destinée à devenir ses victimes, à lui et à son grand-père. L'aspect sordide de cette partie de l'intrigue ressortira de manière marquante, sentiment encore renforcé par l'univers "redneck" dans lequel évolueront les personnages, mais on pourra quand même regretter que certainement par manque de budget, le réalisateur n'ait pas eu l'opportunité de visualiser par un flash-back un des aspects sordide de l'intrigue avec la destinée tragique des parents de Travis racontée par le grand-père mais uniquement en paroles.

HeaderLa seconde partie du film, centrée sur ce Stewart bien en mal de trouver de l'argent pour soigner sa bien-aimée, sera quant à elle plus "calme" et plus poignante, le personnage agissant par devoir et sûrement par obligation pour espérer voir ressusciter un passé plus radieux, alors que sa condition actuelle le frustrera terriblement tout en l'obligeant à mentir à Kathy, s'inventant des promotions pour expliquer les rentrées d'argent, mais hélas pour lui, même si parallèlement il se mettra sur la trace du tueur, il se retrouvera pris dans une spirale dramatique et finalement meurtrière dont il ne pourra espérer sortir indemne, surtout que le final viendra enfoncer le clou par une série de révélations terribles et accablantes qui forceront le destin et laisseront le final ouvert imaginer la pire des abominations.

HeaderMême si le métrage mettra fin au suspense concernant la pratique dénommée "header" assez tôt dans l'intrigue, cela ne fera pas pour autant baisser l'intensité globale qui accompagnera l'ensemble jusqu'au final, bien au contraire, chaque séquence mettant en avant Travis et son grand-père laissera imaginer et espérer le pire, pour parfois satisfaire le spectateur par quelques plans absolument dérangeants mais toujours en jouant avec les sous-entendus dans l'abject et les tabous, tandis que la déchéance de Stewart laissera constamment présager le pire, bluffant joliment le spectateur qui attendait avec impatience la rencontre des deux sous-intrigues pour voir la principale et tétanisante surprise venir d'ailleurs et scotcher littéralement devant l'atrocité de cette bassesse humaine balancée frontalement sur l'écran.

HeaderLes personnages auront un rôle important dans l'impact global du film, car si Travis réussira à dégoûter par ses pratiques sordides et sa violence froide et inhumaine sur ses victimes, Stewart arrivera aisément à gagner la bienveillance du spectateur malgré son mauvaises actions et ses dérives justifiées par l'amour porté à sa compagne et qui expliquera ses méfaits orchestrés sans enthousiasme ni plaisir, le réalisateur ayant l'intelligence de s'immiscer dans l"intimité du personnage pour bien laisser transparaître sa situation désespérée. Et il ne faudra pas oublier le grand-père, protagoniste clé de la déviance, gouailleur, ordurier et salace qui retrouvera une seconde jeunesse avec l'arrivée de Travis et le retour des pratiques d'antan.

HeaderL'interprétation est globalement cohérente, le trio de tête assurant un jeu efficace, mais hélas les seconds rôles, certainement joués par des non-professionnels, laisseront quand même à désirer et viendront même plomber certaines séquences du métrage. La mise ne scène du réalisateur est adaptée, parfois vive et utilisant ses effets de style (notamment le ralenti) avec brio pour rendre encore plus impactantes certaines scènes fortes du métrage. Les effets spéciaux sanglants sont probants pour avancer quelques mutilations ciblées et pour faire gicler l'hémoglobine sans pour autant verser dans la surenchère, tandis que les maquillages cadavériques présents sont tout à fait réalistes.

Donc ce Header arrivera sans mal à se démarquer de la production actuelle par son idée de base ignoble et originale, tout en parvenant à ne pas valoir uniquement au travers d'elle grâce à une intrigue intelligente et bluffante !

HeaderLe DVD de zone 0 édité par Synapse Films avancera une image parfois volontairement granuleuse et ne connaissant pas de défaut visible, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale certes assez lente mais largement envoûtante, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of en fait composé d'interviews du réalisateur, de l'écrivain Edward Lee, mais aussi de l'acteur principal et de Jack Ketchum, invité à faire un caméo dans le film, ces participants revenant sur le tournage, sur l'idée de base et sur les personnages sans ton promotionnel avéré, laissant ensuite deux bandes-annonces du film venir clore ces bonus largement intéressants.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette pratique sordide au possible utilisée au sein d'une intrigue largement valable, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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