par Nicore
Sélectionné pour faire partie de la troisième saison de l'Afterdark horrorfest, ce Perkins'14, réalisé par Craig Singer déjà auteur du sympathique Dark ride, va au moins faire preuve d'un semblant d'originalité pour avancer un métrage scindé en deux parties bien distinctes, la première plutôt psychologique, tandis que la seconde s'en ira braconner sur les terres des films de zombies ou plutôt d'"infectés" de manière jouissive et bien sanglante.
Le script va laisser un policier, rongé par la disparition de son fils quelques années plus tard lors d'une vague d'enlèvements survenus dans sa ville, croire qu'il a retrouvé le coupable arrêté pour une broutille, mais les preuves recueillies dans son cave vont se mettre à tuer et à semer la terreur dans la ville.
Après nous avoir fait part d'une vague de disparition survenues dans la petite ville touristique de Stone Cove, faisant du coup fuir les vacanciers, le métrage va nous présenter son personnage principal, Dwayne, un policier coincé entre sa fille rebelle en pleine crise d'adolescence et sa femme avec qui ses rapports se sont détériorés depuis la disparition de leur fils Kyle, enlevé en pleine nuit à leur domicile, le quatorzième enfant disparu quelques années plus tôt et dont on n'a jamais retrouvé la moindre trace, le métrage nous faisant revivre ce rapt en même temps que Dwayne au travers de cours flash-backs qui hanteront notre homme devant ce soir-là remplacer un de ses collègues malades. Cette entame du film s'attachera surtout à bien mettre en avant les tourments harcelant ce Dwayne marqué à jamais par cette enlèvement scellé pour lui du sceau de l'impuissance.
C'est ainsi que Dwayne va se rendre au poste de police, relever l'officier présent et continuer à s'appesantir sur son sort, surtout que cela fait précisément dix ans que la première disparition a eu lieu. S'étant endormi, il se réveiller et aller faire sa ronde, passant devant les cellules pour son faire apostropher par un homme qui va lui demander de le faire sortir au plus vite, sous prétexte qu'il est ami du juge local. Dwayne va alors s'intéresser un peu plus à cet homme, affirmant être un pharmacien local mais que le policier ne connaîtra pas, et d'autant plus qu'il lui manquera une phalange à un doigt et que son fils avait, comme par hasard, réussi à mordre profondément son agresseur à une main lors de son enlèvement, ce qui resta comme le seul maigre indice. Dwayne va alors faire des recherches et trouver des choses plus que louches, personne en connaissant cet homme se faisant appeler Ronald Perkins.
Dwayne réussira à envoyer un de ses collègues chez ce Perkins, surtout après avoir fouillé son véhicule pour y trouver entre autres du P.C.P., et l'investigation tendue de la cave qui en découlera, avec notamment Dwayne qui communiquera avec son collègue par radio avec en face de lui Perkins, nous plongera dans un univers sordide fait de cages insalubres et de substances diverses destinées à droguer les petites victimes. Mais sans se rendre compte de son acte, l'homme envoyé chez Perkins va ouvrir les cages, libérant des êtres retournés à l'état primitifs, sauvages et meurtriers qui vont attaquer leur libérateur violemment avant de disparaître.
Dwayne se rendra alors à son tour chez Perkins en compagnie de celui-ci, pour à son tour descendre dans la cave et tomber sur des vidéocassettes sur lesquelles il découvrira les horreurs faites à son fils et aux treize autres enfants, terminant de la sorte la première partie du film qui jouera énormément sur l'affrontement verbal et mental entre Dwayne et ce Perkins sûr de lui par ses connaissances haut placées mais étrangement nonchalant, même lorsqu'il sera effectif que ses abominations vont être révélées au grand jour, alors que le réalisateur ne cherchera même pas à cacher ses influences, Hannibal Lecter en tête, notamment dans la façon de nous présenter ce tortionnaire derrière ses barreaux.
La seconde partie du film va donc suivre le déchaînement de ces quatorze créatures ressemblant à s'y méprendre à des infectés tout droit échappés de 28 jours plus tard pour toute une série de situations bien sanglantes, graphiques et volontaires laissant Dwayne essayer de retrouver sa fille, comme par hasard de sortie avec sa bande de punks gothiques et sa femme partie le tromper dans un motel minable avec un bellâtre, chose que sa fille lui apprendra sans que cela vienne réellement perturber notre homme qui aura auparavant reconnu son fils dans l'un des infectés. L'intrigue placera donc bientôt un huit-clos à l'intérieur du poste de police, délivrant au passage des situations tendues et chargées d'un suspense efficace avec les créatures rôdant bien évidemment dans le coin, jusqu'à son final plus que nihiliste qui refusera toute happy-end, pour une fois.
Malgré ses influences flagrantes, le métrage aura l'originalité de combiner ses éléments de manière plutôt convaincante et en tout cas suffisamment réfléchie pour faire passer la pilule et se faire apprécier tout en laisser le spectateur se prendre au jeu de la première partie, même si la culpabilité de Perkins ne fera aucun doute dès le départ, pour ensuite réussir à trouver une transition cohérente pour se jeter de manière débridée dans un genre complètement différent mais en l'illustrant de manière toute aussi probante avec cette volonté gore bien présente et cette aisance à installer une ambiance tendue et claustrophobe efficace malgré la facilité des situations.
Les personnages seront bien travaillés, avec évidemment ce Dwayne perturbé et souffrant terriblement de la disparition de son fils, comme nous le montreront ces flash-backs presque trop récurrents, tandis que Ronald Perkins aura le don de mettre mal à l'aise, laissant les autres protagonistes rester plus stéréotypés pour ne pas arriver à devenir attachants ou même sympathiques, l'ensemble bénéficiant d'une interprétation convaincante, largement dominée par un Patrick O'Kane impeccable dans le rôle de Dwayne. La mise en scène du réalisateur est efficace pour rythmer l'ensemble tout en installant un suspense conséquent, mais certains plans au montage "cut" resteront difficilement lisibles. Les effets spéciaux sont probants, aussi bien pour des plans gores très graphiques, laissant par exemple les infectés éventrer une victime et sortir goulûment les entrailles, tandis que les créatures auront un maquillage impactant, avec notamment des yeux blanchis effroyables.
Donc, ce Perkins' 14 saura faire preuve d'une originalité certaine pour avancer des sujets pourtant déjà visités, tout en s'avérant être généreux dans un gore assez expansif et tendu pour des situations prenantes !
Le DVD de zone 1 édite par Lionsgate avancera une image nette et sans défaut visible, même lors des nombreuses scènes se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale presque trop discrète, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise avec des sous-titres optionnels en anglais et en espagnols.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter des traditionnels webisodes mettant en avant les "Miss horrorfest", ainsi que ceux consacrés plus précisément au film prenant ainsi la forme d'un petit making-of sympathique.
Pour ceux qui voudraient découvrir ces nouveaux "infectés" dans un contexte original, le DVD de zone 1 est disponible ici ou là !
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