Archives pour: Juin 2009, 22

22.06.09

06:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Snuff

Film controversé s'il en est et rendu culte par la légende, ce Snuff devra sa réputation (faussement) sulfureuse à sa dernière séquence sanglante cherchant à prêter à confusion et contrastant complètement avec les reste du métrage qui lui versera dans le film d'exploitation pur, quelque peu naïf mais sordide (avec une ressemblance avec l'affaire du meurtre de Sharon Tate par la "famille" de Charles Manson) et au final attachant.
Le script va suivre l'épopée d'une bande de hippies idolâtrant un gourou autoproclamé appelé "Satan", allant jusqu'au meurtre pour le satisfaire.

SnuffD'entrée le métrage va mettre en scène sa bande de demoiselles oeuvrant dans un style hippie décomplexé, entre ces deux jeunes femmes chevauchant leur moto, tandis que d'autres fument négligemment un pétard, alors que ce petit monde va se retrouver à partir à la recherche d'Anna, une des leurs s'étant isolé pour s'envoyer un rail de cocaïne. Vite retrouvée, pourchassée, la petite bande va lui tirer dessus avant de lui infliger quelques petits sévices corporels (avec un couteau qui maltraitera un pied en gros plan) sous le regard approbateur de "Satan", le gourou du groupe mécontent qu'Anna lui ait désobéit. Cette introduction fera d'office rentrer de plein pied le film dans le cinéma d'exploitation quelque peu violent, sexy et dévergondé.

SnuffEnsuite, l'intrigue va nous présenter Terry, une actrice de films érotiques et son compagnon Max, un producteur plus âgé qu'elle, débarquant en Argentine pour un tournage et accueillis dès l'aéroport par deux journalistes paparazzis. Mais un fois rendu à leur villa de villégiature, Terry va prétexter une fatigue pour éloigner Max et pouvoir reprendre contact avec Horst, un ancien amant avec qui elle aimerait bien renouer. Le couple va donc se reformer, tandis qu'Anjelica, une amie proche de Horst, jalouse, va rejoindre le groupe de "Satan" et subir une initiation à base de sexe et de petites tortures, tandis que "Satan" va programmer le meurtre de Max et celui de Terry qu'il espère être enceinte.

SnuffL'intrigue suivra conjointement les aventures sensuelles de Terry et de Horst, nous offrant au passage quelques scènes érotiques gentillettes et n'allant jamais bien loin en étant guère osées, pour s'intéresser en parallèle à la vie de ce groupe de hippies féminins rythmée par la violence et le sexe pour nous offrir de multiples séquences très légèrement sanglantes avec ces quelques meurtres parfois complètement gratuits (l'attaque de l'épicerie et le meurtre de cette vieille femme et de sa petite fille) mais également plusieurs scènes dénudées (avec ce bain festif, par exemple), tout en n'hésitant pas un seconde à devenir sordide et vicieux lorsque Anjelica racontera sa jeunesse lors d'un flash-back glauque, et surtout lors de ce final au cours de laquelle le groupe s'en prendra aux occupants de la villa de Horst pour une série de meurtres, achevant ainsi ce qui était la première version du film, alors appelée The slaughter. Mais c'était sans compter sur l'opportunisme d'un tiers qui fît tourner la fameuse séquence finale qui à elle seule donna presque naissance au mythe des "snuff movies".

SnuffEn effet, alors que le meurtre de Terry vient de s'achever, la caméra s'écarte alors pour nous faire découvrir l'équipe du tournage en pleine action, provoquant de la sorte la surprise chez le spectateur, tandis qu'à l'écran celui qui semble être le réalisateur va demander à une des demoiselles présente de faire l'amour avec lui, sous les yeux de la caméra et devant son refus, il va devenir hystérique et tout en demandant à son équipe de continuer à tourner, il va mutiler la jeune femme, lui sectionnant un doigt puis la main avant de l'éventrer pour lui extirper les entrailles. Cette séquence montrera de nos jours ses limites avec des trucages quand même voyants (la main coupée) mais aussi par ailleurs assez bluffants (lorsque le réalisateur va plonger ses mains dans le ventre béant de sa victime) mais aura impressionner le public de l'époque au point de lui faire longtemps douter de la véracité de l'action dépeinte à l'écran, surtout qu'elle dénotera complètement avec le reste du film.

SnuffCar si le métrage devra sa réputation sulfureuse et controversée à cette dernière séquence jouant ouvertement sur l'ambiguïté (et peut-être aussi à son intrigue à la ressemblance frappante avec l'affaire Charles Manson), il ne faudra pas justement mésestimer le reste du métrage, qui sera largement attachant avec ses personnages hauts en couleurs dans un style hippie souriant et plus que volontaire oeuvrant dans des situations quelque peu graphiques et réjouissantes en mêlant un érotisme léger mais jouissif à une violence gratuite débridée, avec pour seul bémol un rythme parfois défaillant pour suivre notamment les aventures de Terry et de son compagnon ou encore lorsque le Michael et Roberta Findlay (le couple réalisateur du film et spécialisé à l'époque dans la "sexploitation" avant que Michael décède dans un accident et laisse son épouse poursuivre seule sa carrière derrière la caméra) s'attarderont à montrer des images en stock-shots d'un carnaval d'Amérique du Sud devenant à force répétitives et lassantes.

SnuffCes personnages plus que volontaires et parfois même aux attitudes théâtrales serviront avec aisance le film pour assurer le spectacle, avec notamment ce "Satan" qui malgré un manque flagrant de charisme arrivera à s'imposer alors qu'Anjelica se donnera un peu de profondeur avec l'évocation de son passé trouble, tandis que les autres demoiselles le servant seront toutes mignonnes à croquer, le métrage bénéficiant d'une interprétation certes sans envergure et régulièrement surjouée mais s'adaptant parfaitement à la beauté naturelle des jeunes femmes, Margarita Amuchastegui en tête dans le rôle d'Anjelica qui sera franchement adorable. La mise en scène du couple Findlay est certes quelque peu amateur mais participera largement à façonner une ambiance parfois psychédélique au métrage tout en suivant les événements avec panache. Les quelques effets spéciaux sanglants resteront rudimentaires dans la première partie du film pour devenir mitigés lors de la séquence finale, avec des gros plans peu réalistes mais tout en avançant d'autres plans étonnamment crédibles.

Donc, ce Snuff aura de quoi décevoir à la vue de sa réputation sulfureuse mais deviendra incroyablement attachant dans son exercice de cinéma d'exploitation débridé, jusqu'à sa séquence finale se voulant dérangeante et ambiguë !

SnuffLe DVD de zone 1 édité par Blue underground avancera une image juste quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera appréciable grâce à sa partition musicale adaptée et psychédélique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre. Certainement pour continuer à jouer sur le mythe, l'éditeur avancera une jaquette ne présentant aucun renseignement sur le film, avec notamment un verso vierge de tout crédit, si ce n'est le numéro de série de cette édition limitée, tandis que le DVD lancera directement le film sans menu d'accueil et donc sans laisser le moindre bonus prolonger la vision du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film si controversé et surtout une bande d'exploitation attachante, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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