17.06.09

07:35:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Torso

Avec ce Torso le réalisateur italien Sergio Martino nous livre un excellent "giallo" en avance sur son temps et qui participera avec le La baie sanglante de Mario Bava et le Black Christmas de Bob Clark à l'élaboration d'une genre en devenir, le "slasher", tout en étant terriblement prenant, magnifiquement réalisé et porteur d'un érotisme omniprésent.
Le script va suivre les méfaits d'un mystérieux tueur encagoulé s'attaquant à quelques demoiselles qu'il va massacrer une par une.

TorsoAprès un générique déjà ouvertement érotique suivant deux demoiselles se trémoussant en compagnie d'une troisième personne que nous ne verrons pas, le métrage va commencer à nous présenter ses principaux personnages, un groupe de jeunes femmes italiennes étudiant l'art italien et notamment la peinture en compagnie de Franz leur professeur auquel elles n'hésitent pas poser des questions après les cours,bientôt rejointe par Jane, une étudiante américaine fraîchement débarquée sur place et tandis que l'une d'elles, Daniela, aura des petits soucis avec Stefano, un jeune homme apparemment épris d'elle et régulièrement éconduit, ce qui le placera d'emblée dans la liste des suspects au fait des crimes à venir.

TorsoEt justement, le métrage ne traînera pas pour avancer une première séquence de meurtre, assez traditionnelle dans son agencement puisque ce sera un couple s'adonnant aux plaisirs de la chair dans une voiture qui sera victime d'un tueur encagoulé, mais cette scène sera bien stressante en maniant un suspense tenace avant de devenir quelque peu graphique lorsque le meurtrier frappera. Les cadavres découverts par un villageois, une légère psychose va s'installer parmi les étudiantes, et Daniela sera encore plus oppressée par l'omniprésence près d'elle de Stefano, tandis qu'un second meurtre va se préparer.

TorsoEn effet, ensuite le métrage va laisser une des jeunes femmes, Carol, partir avec deux motards hippies jusqu'à un repaire de débauche où après s'être laissée tripoter par les deux hommes (pour encore une petite scène érotique), elle va finalement sortir dehors et s'enfoncer dans un marécage brumeux sans se douter que l'assassin rôde et va la rejoindre. Cette seconde séquence de meurtre sera tout simplement admirable, magnifiée par une photographie incroyablement étouffante mettant en avant un brouillard plus que sinistre pour voir Carol se traîner dans la boue poursuivie par ce meurtrier portant toujours cette sorte de cagoule très visuelle, présageant ainsi clairement les tueurs masqués du "slasher" traquant leurs proies en pleine nature. La police va alors réunir les étudiantes pour essayer d'obtenir des éléments susceptibles de faire avancer l'enquête, puisque pour l'instant leur seul indice est ce morceau de foulard rouge et noir laissé par deux fois sur les victimes étranglées.

TorsoDaniela n'en pouvant plus après une tentative d'agression de Stefano désirant absolument lui parler et angoissée de ne pouvoir se rappeler sur qui elle a effectivement vu ce foulard rouge et noir, elle va décider de partir se reposer à la campagne avec Jane et deux autres étudiantes, Katia et Ursula, dans la villa familiale surplombant un village reculé. Mais bien entendu le tueur va les suivre et après avoir entre autres tué les trois jeunes femmes, un huit-clos va s'installer lorsque Jane se retrouvera seule et anonyme enfermée dans la demeure avec l'assassin ignorant sa présence, pour une série de situations exemplaires, maniant la tension avec un art consommé pour ne plus lâcher le spectateur jusqu'au final qui hélas pourra juste paraître quelque peu décevant quant aux motivations du meurtrier dont l'identité aura su rester mystérieuse assez longtemps, jusqu'à ce que l'intrigue élimine les suspects potentiels de différentes façons.

TorsoEn effet, l'intrigue aura pris le temps d'avancer toute une série de personnages masculins gravitant autour des jeunes femmes, entre bien entendu ce Stefano bien entreprenant et à l'allure bizarre qui fera un suspect facile et évident, ce vendeur de foulard plus que louche qui officiera sur la place proche de l'école des demoiselles, ou encore cet individu présent très tôt dans le métrage et qui semblera tourner autour de Daniela et de ses amies, avant de sembler être le médecin de campagne qui sera obligé de venir soigner Jane victime d'une foulure pour une drôle de coïncidence, et Sergio Martino arrivera à les présenter tous de manière à laisser planer un doute certain sur chacun d'entre eux, pour ensuite en faire mourir certains, réduisant de fait au fur et à mesure des péripéties le nombre de suspects, jusqu'à cette révélation finale bien amenée dans l'action et presque cruelle pour l'assassin.

TorsoMais outre les deux scènes de meurtres initiales terribles, le métrage vaudra largement pour ce huit-clos éreintant à l'intérieur de la villa isolée, qui s'il éludera les meurtres des demoiselles accompagnant Jane pour uniquement laisser celle-ci assister au découpage à la scie de ses amies par le meurtrier (autorisant le réalisateur à nous gratifier de quelques très rapides plans sanglants guère expansifs mais tout aussi impactants), saura gérer sur la durée un suspense intenable et vicieux largement copié et imité par la suite, tout en nous laissant partager la minutie du tueur (les courses rentrées) mais aussi son ingéniosité malsaine et surprenant absolument le spectateur (la clef).

TorsoEn plus de son intrigue galliesque Sergio Martino se fera également le témoin de l'évolution des mœurs de la jeunesse italienne, entre cette incursion dans le monde hippie et la tendance à se dévergonder des demoiselles n'hésitant à se reposer nues devant la villa, pour toujours se permettre d'avancer un érotisme jouant élégamment avec la plastique avantageuse des jeunes actrices largement et régulièrement mises en avant entièrement ou en partie dénudées, plaçant ainsi même sporadiquement le spectateur en position de voyeur, comme lors d'une séquence lesbienne scrutée aussi bien par un témoin indésirable que par la caméra.

TorsoL'interprétation est convaincante, adaptée et sans aucun surjouage, bien épaulée il est vrai par des acteurs confirmés comme Luc Merenda ou encore Suzy kendall, tandis que les starlettes habituées des productions italiennes du moment ne démériteront pas. La mise en scène de Sergio Martino est remarquable, aussi bien pour filmer l'angoisse des scènes de crimes eque pour celles de la seconde partie du film, tout en maniant une caméra subjective avec brio et efficacité pour faire grimper l'adrénaline. Les quelques effets spéciaux sanglants resteront assez simplistes pour quelques gros plans pas toujours crédibles, comme cette tête éclatée contre un mur, mais cela ne sera jamais gênant.

Donc, ce Torso restera comme une pierre angulaire du "slasher" tout en gardant des liens tenaces avec le "giallo" pour un résultat plus que captivant, tendu et porteur d'une ambiance terrible faisant du film une des grandes réussites du genre !

TorsoLe DVD de zone 2 danois avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut visible, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale sachant s'effacer complètement pour laisser monter la tension, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans autre sous-titres que ceux danois, finlandais et suédois.
Au niveau des bonus, outres trois bandes-annonces du film, on pourra suivre la séquence d'ouverture du film dans sa version allemande, américaine et italienne, une courte galerie de photos du film, quelques filmographies ainsi qu'une interview écrite du réalisateur et plusieurs bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet excellent "giallo" incontournable et préfigurant des "slashers" à venir, le DVD de zone 2 danois est disponible sur ce site !

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