Archives pour: Juin 2009, 15

15.06.09

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Papaya love goddess of the cannibals

Malgré son titre du coup carrément racoleur, ce Papaya love goddess of the cannibals n’aura rien à voir avec la vague de films de cannibales italiens initiée par Ruggero Deodato et sera donc un des premiers titres de "sexploitation" teintée d'un soupçon de violence sanglante du réalisateur érotomane Joe D'Amato qui va par la suite nous livrer des films encore plus graphiques et ouvertement hardcores tels que The erotic nights of the living dead.
Le script va voir un ingénieur préparant la construction d'une centrale nucléaire sur une île du Pacifique et une de ses amies journaliste en vacances se faire envoûter par une jeune femme appartenant à un groupuscule luttant contre l'implantation de cette centrale sur leur territoire.

Papaya love goddess of the cannibalsDès sa première séquence le métrage va avancer un érotisme d'abord discret pour suivre une jeune femme se promenant et se prélassant à moitié nue sur une plage tropicale avant de rejoindre un homme visiblement hébété dans une cabane où elle va s'occuper de lui en tranchant un fruit qu'elle va passer langoureusement sur son corps avant de commencer à lui faire l'amour, pour finalement lui arracher le sexe avec ses dents, les gémissements de l'homme se transformant alors en hurlements de douleur. Et finalement, la jeune femme va quitter les lieux pour laisser des hommes de connivence avec elle brûler la cabane avec le supplicié encore à l'intérieur. Cette entame du métrage sera bien évidemment impactante par son érotisme et sa violence vicieuse avec cette castration quelque peu graphique.

Papaya love goddess of the cannibalsEnsuite, l'intrigue va nous présenter Sarah, une jeune américaine en vacances et assistant à un combat de coqs (ce qui permettra au réalisateur de s'attarder quelque peu sur ce combat qui fera très "couleurs locales"), qui va rencontrer Vincent, un ami ingénieur préparant l'implantation d'une centrale nucléaire sur place. Anciens amants, les deux personnages vont alors aller s'isoler dans le bungalow de Vincent mais leur intimité vouée au plaisir de la chair sera bien vite stoppé lorsque Sarah va découvrir un cadavre à moitié carbonisé à l'intérieur du bungalow, que Vincent reconnaîtra comme étant celui d'un de ses collègues travaillant avec lui sur le projet, et dont le spectateur a vu en introduction la mort atroce. La police alertée, deux inspecteurs viendront recueillir des informations pour voir dans ce geste un avertissement lancé à Vincent, sans véritablement chercher à aller plus loin.

Papaya love goddess of the cannibalsCette mésaventure macabre n'empêchera pas le couple de décider d'aller faire une balade en voiture et ils vont prendre en stop une demoiselle nommée Papaya (celle vue dans l'entame sanglante du film) qui va leur parler d'un rituel appelé le "Festival de la pierre ronde" au cours duquel les participants se livrent à une cérémonie païenne orgiaque. Plus tard, après un passage en ville où ils vont se retrouver mêlés à une marche funèbre locale traditionnelle et terriblement solennelle, Sarah et Vincent vont apercevoir Papaya et décider de la suivre pour alors se retrouver dans des ruelles complètement désertes d'un bidonville.

Papaya love goddess of the cannibalsJoe D'Amato arrivera alors à installer une réelle tension, presque surprenante car tranchant radicalement avec le reste du métrage pour laisser ses deux protagonistes arpenter ces lieux déserts jusqu'à ce qu'ils trouvent enfin un vieil homme qui va leur indiquer le chemin à suivre, ce qui va les mener à ce "Festival de la pierre ronde" se déroulant en sous-sol et auquel ils vont participer d'abord en buvant du sang mélangé à diverses substances hallucinogènes, pour ensuite voir deux porcs morts et suspendus se faire éventrer avec une complaisance répugnante, les participants récoltant au passage le sang des animaux tandis que les entrailles sont répandues sur le sol, avant que ce soit un homme blanc arrivé sur une civière qui soit poignardé à mort, laissant le maître de cérémonie lui ôter le cœur et le croquer à pleine dent.

Papaya love goddess of the cannibalsCette cérémonie quelque peu absurde et improbable aura le mérite d'être envoûtante et très graphique, laissant finalement tous les participants se dévêtir pour se lancer dans une orgie qui ne sera que suggérée. Sarah et Vincent vont alors se réveiller le lendemain dans un lieu inconnu d'eux, pour découvrir qu'ils sont plus ou moins prisonniers d'un groupuscule auquel appartient Papaya et dont le but est d'empêcher la construction de la centrale nucléaire. Si Sarah tentera de s'enfuir avant que le chef du groupe ne lui propose de réaliser un reportage sur leurs activités et surtout sur les nuisances et les dangers pour l'environnement causés par l'implantation de la centrale (laissant de la sorte Joe D'Amato se livrer à un vague discours écologique avant l'heure) , Vincent va complètement tomber amoureux de Papaya avec qui il va pouvoir se livrer à quelques ébats avant que la jeune femme montre son vrai visage.

Papaya love goddess of the cannibalsEt les cannibales dans tout cela, me direz-vous… Et bien, il n'y en aura tout simplement pas (mis à part éventuellement ce maître de cérémonie dévorant un coeur, mais bon…), sans pour autant que l'on puisse taxer Joe D'Amato d'opportunisme, puisque le titre orignal du métrage est Papaya dei Caraibi, le reste venant des éditeurs vidéos. Et le réalisateur cherchera surtout à nous livrer une œuvre érotique soignée, magnifiant ses deux actrices principales dont le physique sera exposé devant la caméra sous son meilleur jour pour donner à l'ensemble une sensualité rarement graveleuse bien que flirtant parfois avec le hardcore sans jamais s'y aventurer (contrairement à certains films suivants de Joe D'Amato), le tout au détour de séquences dénudées bien présentes et répétées mais jamais gratuite en servant toujours l'intrigue, même si celle-ci, très simpliste, ne restera qu'un prétexte pour avancer ces scènes osées.

Papaya love goddess of the cannibalsDans un tel contexte, les rares passages sanglants auront de quoi surprendre quelque peu. En effet, si l'introduction restera bien dans le ton des dérives du réalisateur, la scène de l'éventration "snuff" des porcs aura de quoi perturber en étant vraiment froide et avancée sans rémission pour dévoiler chaque détail nauséeux, mais là encore le réalisateur ne pourra pas être taxé de complaisance ou de cruauté puisque les deux animaux éviscérés seront déjà mort au début de la séquence du film, contrairement à d'autres morts animales bien réelles qui peupleront un certain cinéma italien par la suite.

Papaya love goddess of the cannibalsLes personnages resteront superficiels et basiques, l'auteur ne cherchant pas du tout à pousser les présentations pour se contenter de les utiliser dans son intrigue sexy, mais l'ensemble bénéficiera d'une interprétation de qualité, notamment de la part de Sirpa Lane (auparavant vue dans La bête de Walerian Borowczyk) et de Melissa Chimenti, ces deux jolies actrices donnant le meilleur d'elles–mêmes pour chacune des scènes "chaudes" du film. La mise en scène de Joe D'Amato est certes assez lente et peinera à donner un véritable rythme à l'ensemble, mais dans un sens collera parfaitement avec l'aspect langoureux du film. Les quelques petits effets spéciaux resteront probants, bien que versant dans un gore rapide et rudimentaire.

Donc, ce Papaya love goddess of the cannibals, en dépit de son titre mensonger, sera un bon exemple de "sexploitation" à l'italienne jouant aussi bien sur le dépaysement ici parfaitement maîtrisé (et pour cause, le film a été entièrement tourné en République Dominicaine) que sur son aspect sensuel à l'esthétisme orchestré de mains de maître par Joe D'Amato.

Papaya love goddess of the cannibalsLe DVD de zone 1 édité par Severin Films avancera une image incroyablement nette et claire, faisant remarquablement ressortir les couleurs, tandis que la bande-son sera efficace, grâce à une partition musicale envoûtante, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre optionnel.
Par contre, au niveau des bonus, il faudra se contenter de la longue bande-annonce originale du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite perle de la "sexploitation" italienne, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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