Archives pour: Juin 2009, 03

03.06.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

SS Girls

Avec ce SS Girls, le réalisateur Bruno Mattei (bien connu des mateurs de bisseries italiennes, Virus cannibale ou encore Les rats de Manhattan) versera dans la "nazisploitation" en copiant sans vergogne l'intrigue du Salon Kittyde Tinto Brass pour un résultat souvent ouvertement érotique mais presque complètement débarrassé du sadisme (exit toute scène de torture, par exemple) et de la provocation inhérente au sous-genre.
Le script va suivre la création d'une maison close réservée aux officiers allemands et dirigée par un fanatique du Troisième Reich dont la mission sera de faire débusquer par ses" filles" les traîtres et autres conspirateurs contre le Fürher.

SS GirlsD'entrée, le métrage va nous présenter son personnage central, l'officier SS Hans Schellenberg, en train de jouer au piano du Wagner (tant qu'à faire…) pour recevoir la visite d'un général qui va lui confier une mission top secret : créer un bordel destiné en apparence à satisfaire les généraux de l'armée régulière allemande pour en vérité chercher à savoir ce que ceux-ci pensent d'Hitler et ainsi châtier les traîtres. Schellenberg va alors s'octroyer l'aide de Madame Eva pour recruter dix jeunes femmes destinées à être formée pour devenir de véritable "guerrières sexuelles" prêtes à tout. Cette mise en situation sera très rapide pour ainsi permettre au réalisateur de se lancer dans ses délires visuels souvent hilarants.

SS GirlsEn effet, la formation des dix recrues, après un passage en revue par une sorte de savant fou dévergondé, se fera sous forme de petites séquences alternant initiation "militaire" sommaire et décalée ( les demoiselles s'entraînant bien entendu en petite tenue pas vraiment réglementaire de l'armée, mais qu'importe…) et expériences sexuelles diverses et variées (avec une prédilection pour des hommes difformes, amputés, et même un berger allemand, mais sans que le réalisateur n'aille bien loin, rassurez-vous…), le tout dans une bonne humeur communicative . Les demoiselles seront ainsi bientôt prêtes à recevoir leurs premiers "clients" pour tenter de percer leurs secrets et leurs convictions politiques.

SS GirlsMais bien sûr, le métrage va surtout s'attarder sur une longue séquence de débauche et d'orgie souriante mettant en présence des filles cinq généraux libidineux qui vont boire, manger (ou plutôt se gaver) et flirter avec les jeunes femmes, sous l'oeil averti de Schellenberg, de Madame Eva et de Frau Inge, une dominatrice perverse qui essayera en outre de draguer un Schellenberg bien plus attiré par Eva. Cette première mission occupera la partie centrale du film, entrecoupée par d'autres séquences érotiques démontrant pleinement le fanatisme exacerbé de Schellenberg mais également son mal-être et ses tourments internes.

SS GirlsMais si Bruno Mattei se montrera plus que généreux dans l'art de déshabiller ses jeunes actrices et de les faire évoluer nue, il ne se montrera jamais vulgaire et mis à part quelques petits clichés vaguement provocateurs (telle cette demoiselle nue faisant le salut hitlérien devant une svastika géante), demeurera finalement bien sage jusqu'au jugement des cinq généraux, ceux-ci ayant bien sûr auront dénigré Hitler, puisque Schellenberg leur apparaîtra dans une tenue parodiant de façon paillarde celle du pape pour une nouvelle scène tordante, sans que cela soit visiblement volontaire, à la vue du sérieux sentencieux affichée dans la mise en scène de cette séquence.

SS GirlsLa suite de l'intrigue restera dans la même optique, avec l'arrivée de trois officiers indésirables (car trop brutaux, mais au look impayable) dont Schellenberg et ses ouailles vont devoir se débarrasser après les avoir quand même laissé s'amuser un peu avec les filles, pour finalement laisser place à la chute de Schellenberg, avec la fin de la guerre et la mort d'Hitler, qui entraînera un final nihiliste au sein des officiers présents dans la maison close, pour une dernière orgie qui tournera au suicide collectif, laissant comme seul survivant un soldat allemand, amoureux d'une des filles et ayant quitté le front en pleine débâcle pour venir chercher sa dulcinée, offrant ainsi un visage plus humain que celui offert tout au long du film par ces personnages obsédés et pervers. La fin de la guerre sera quand même illustrée par quelques scènes de guerre pure, sans que l'on puisse arriver à déterminer véritablement s'il s'agit ou non de stock-shots, mais qui donneront de toutes façons un peu de rythme et d'action à un ensemble quand même assez lent.

SS GirlsEn bon "nazisploitation" qui se respecte, le métrage mettra largement en avant le folklore nazi avec ces croix gammées ornant chaque mur, parfois même jusqu'à l'outrance, toujours pour bien appréhender le fanatisme de Schellenberg dont le lit sera même orné d'une svastika, ainsi qu'un soupçon de sado-masochisme dans les relations entre les différents personnages (Frau Inge appréciera de se faire fouetter par un général, par exemple), mais ce sera surtout un érotisme omniprésent qui s'imposera d'emblée pour ne plus jamais quitter le devant de la scène et orner quasiment chaque développement du film de la présence de demoiselles nues ou en très petites tenues sexys en diable, tout en ne tombant jamais franchement dans le graveleux ou le sordide.

SS GirlsLes personnages animeront le film de manière largement plaisante, avec notamment ce Schellenberg grimaçant de façon outrancière et démesurée, parfois grotesque, tandis que les autres protagonistes, heureusement plus en retenue, seront quand même travaillés, l'ensemble étant porté par une interprétation adaptée, Gabrielle Carrara imposant un certain charisme et la force de ses expressions au rôle de Schellenberg, tandis que la toute belle Macha Magall ( déjà vue dans SS hell camp) incarnera à merveille Eva pour une prestation toute en sensualité. La mise en scène de Bruno Mattei est assez lente, s'attardant sur les principales séquences qui pourront parfois sembler traîner quelque peu en longueur, mais il se rattrapera largement avec d'autres plus dynamique, comme ces montages de courts plans rapides pour la formation des filles ou plus tard pour découper les scènes d'orgies.

Donc, ce SS girls offrira un visage assez amusant à la "nazisploitation", loin de l'aspect sordide et sadique habituel, pour un ensemble largement sexy et très souriant, même si cela sera parfois involontaire de la part du réalisateur !

SS GirlsLe DVD de zone 1 édité par Exploitation Digital avancera une image généralement nette et sans autre défaut que ceux d'origine, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale adaptée mais quelque peu en retrait, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une croustillante interview de Bruno Mattei qui revient aussi bien sur le film, la genèse de la "nazisploitation" ou les différences entre les films italiens et les "blockbusters" américains, une très courte galerie de photos, la bande-annonce originale (en italien), ainsi que d'autres bandes-annonces de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "nazisploitation" très sexy mais guère offensant, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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