06.05.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Killer killer

Malgré son statut de film indépendant fauché, ce Killer killer aura le mérite d’avancer une idée originale bousculant et renversant les codes du genre. Mais hélas, par manque moyen, le résultat restera hasardeux, parcouru de plages entières de dialogues heureusement régulièrement intéressants sur le passé et les motivations des personnages, mais du coup rarement graphique si on excepte quelques séquences illustrant l’idée principale du film avancées sous forme de petits sketches.
Le script va laisser quelques tueurs en série se réveiller dans leur prison devenue brusquement complètement délabrée, toutes portes ouvertes, les gardiens disparus, tandis qu’un brouillard glacial les empêche de sortir et qu’une jeune femme va commencer à les massacrer en suivant le mode opératoire de chacun des meurtrier.

Killer killerD’entrée, le métrage va imposer son principe de base avec sa séquence introductive suivant une demoiselle faisant du baby-sitting sans se rendre compte qu’elle est épiée par un inconnu masqué aux intentions évidemment peu louables. C’est ainsi que nous allons suivre cette jeune femme parcourir la demeure, suivie par une caméra subjective placée de manière évidente et classique en lieu et place du tueur présumé, jusqu’à la salle de bains où une séquence de douche nous attend, mais l’homme masqué, au lieu de trucider sa victime, va voir celle-ci ouvrir des yeux démoniaques et sortir deux énormes couteaux avec lesquels elle va occire son agresseur. Cette introduction montrera ainsi la volonté enthousiaste du réalisateur de prendre à contre-pieds les codes du genre, mais sans pour autant apporter le moindre ton parodique et sans non plus prendre le genre de haut. Mais hélas, il va quand même falloir rapidement déchanter.

Killer killerEn effet, après une rapide présentation de ces huit criminels cadrés en pleine écran et devant répondre aux questions posées par une voix-off sur le mobile de leurs crimes, sans répartie franche et claire de chacun d’eux et il en ira de même au niveau d’éventuels remords, l’intrigue va donc laisser ces détenus se réveiller dans leurs cellules définitivement décrépies et sortir sans aucune entrave de celles-ci pour se retrouver dans le couloir de leur prison désertée de toute autorité, les amenant à se demander ce qui peut bien leur arriver. C’est ainsi que nous ferons plus ample connaissance avec Lawrence et Rosebrook, les deux personnages sortant du lot et intéressant le plus l’auteur, tandis que les autres protagonistes seront juste survolés, à l’exception du simplet (lobotomisé ?) Perry, alors que déjà un premier détenu va mourir égorgé sans que personne ne puisse trouver la moindre explication, à moins d’avoir vu la séquence introductive, bien évidemment.

Killer killerEnsuite, l’intrigue va alterner des séquences de dialogues nous permettant d’en apprendre plus sur Lawrence et son état d’esprit lors des mises à mort de ses anciennes victimes, par exemple, ou sur la possible innocence de Rosebrook, tandis que les meurtres vont se succéder au cours de petits sketches plaçant brusquement les personnages dans les conditions de leurs scènes de crime passées, sauf qu’invariablement la victime, toujours cette même demoiselle blonde, va se transformer en bourreau pour occire les meurtriers de façon volontaire, parfois graphique, pour ainsi reprendre des clichés du genre agréablement détournés.

Killer killerC’est ainsi que nous allons suivre un docteur timbré se retrouver à être mutilé comme il le faisait à ses victimes, le bras scié avant d’être étripé gaiement, alors que plus loin, ce sera deux frères tueurs de pom-pom girls qui devront subir les foudres de la demoiselle qui va encore utiliser ses couteaux, laissant un assassin sado-masochiste tueur de prostituées voir sa perceuse traditionnelle se retourner contre lui, quant ce ne sera pas un meurtrier héritier de Jason Voorhees massacreur de campeuses avec son marteau qui se fera exploser. Ces séquences seront inévitablement les meilleures du métrage, bien entendu par leur volonté graphique manquant terriblement au reste du film (si on met de côté les décors plutôt impressionnants), mais aussi par leur aspect croustillant palpable et justifiant à lui seul la vision du film.

Killer killerMais le reste ne sera pas pour autant fastidieux, malgré un manque de rythme évident et une apparence statique flagrante qui pourront se montrer parfois quelque peu gênants, grâce à des dialogues suffisamment riches pour peu que l’on daigne s’intéresser un minimum aux deux protagonistes principaux bien travaillés et dont la condition évoluera progressivement pour nous offrir un dernier acte bien réjouissant et supportant aisément ses retournements de situations complètement imprévus jusqu’à cette dernière scène aisément troublante qui viendra donner encore une dimension supplémentaire à l’ensemble. Au-delà même des décors proposés pour les différentes séquences mettant en scène la meurtrière qui colleront parfaitement avec chacun des thèmes avancés, le métrage bénéficiera pour parquer ses personnages d’un bâtiment victorien délabré hautement valorisant, avec ses arcades multiples et ses recoins sombres, sans oublier cette cave où sera enfermé le plus fou des tueurs, tandis que les murs verront leur peinture s’effriter de partout pour donner un aspect réaliste et laisser l’intrigue s’entourer d’une aura de mystère impliquant considérablement le spectateur.

Killer killerLes personnages n’offriront pas comme on pouvait le craindre des personnalités stéréotypées pour au contraire paraître crédibles dans leurs déviances et même ce Perry nigaud plein de tics et d’obsessions ne sera jamais ridicule, alors que l’ensemble de ces protagonistes bénéficieront d’une interprétation solide, entre l’acteur nordique Dutch Dore-Boize qui imposera sa carrure impressionnante face à Cy Henty, un acteur habitué à travailler avec le réalisateur du film Pat Higgings, laissant l’intrigante Danielle Laws agir dans la rôle de la meurtrière surnaturelle . Celui-ci donnera à son métrage une mise en scène adaptée et suivant de près les personnages, mais manquera quand même quelque peu de dynamisme. Les effets spéciaux sanglants du film resteront basiques pour verser dans un gore sommaire fait principalement d’éclaboussures de sang venant souiller les acteurs et ne délivrant donc que peu d’originalité, mis à part ce bras sectionné à la scie.

Donc, ce Killer killer arrivera sans mal à intéresser son spectateur par son idée de base originale qui aurait certainement méritée de bénéficier un traitement plus fortuné afin de nous offrir ce qui aurait pu facilement devenir une véritable perle du genre !

Killer killerLe DVD de zone 1 édité par York Entertainment avancera une image juste vaguement granuleuse lors des séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale certes très discrètes mais venant renforcer agréablement certaines séquences fortes du film, tout en rendant d’autres plans largement inquiétants, le métrage étant ici proposé dans sa version originale sans aucun sous-titre.
Hélas, aucun bonus ne viendra accompagner le film, même pas la moindre bande-annonce, puisque le DVD lancera directement le métrage, sans s’autoriser un quelconque menu.

Killer killer

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film à l’idée de base originale, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1285 mots par nicore, 65 vues • R�agir

Commentaires, Pingbacks:

Cet article n'a pas de Commentaires/Pingbacks pour le moment...

Laisser un commentaire:

Votre adresse email ne sera pas affich�e sur ce site.
Votre URL sera affich�e.

Balises XHTML autoris�es: <p, ul, ol, li, dl, dt, dd, address, blockquote, ins, del, span, bdo, br, em, strong, dfn, code, samp, kdb, var, cite, abbr, acronym, q, sub, sup, tt, i, b, big, small>
(Les retours � la ligne deviennent des <br />)
(Sauver le nom, l'email et l'url dans des cookies.)
(Autoriser les utilisateurs � vous contacter par un formulaire de message (votre adresse email ne sera PAS r�vell�e.))
This is a captcha-picture. It is used to prevent mass-access by robots.

S.V.P entrer les caract�res pr�sents dans l'image ci dessus (casse non sensitive)

Article pr�c�dent: Critique DVD Zone 1 : Skinned aliveArticle suivant: Critique DVD Zone 1 : Maplewoods

Mai 2009
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
 << <   > >>
        1 2 3
4 5 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15 16 17
18 19 20 21 22 23 24
25 26 27 28 29 30 31

Le Blog des DVDpasChériens

Les dvdpascheriens ayant la fibre journalistique peuvent participer à ce blog. Sur le thème des DVD, de la HD et de la vente en ligne. On y trouve des critiques, des dossiers, des articles sur les nouveautés ...

Rechercher

Qui est en ligne?

  • nicore
  • Visiteurs: 7

powered by
b2evolution