03.03.09

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Alucarda

Nous venant du Mexique, ce Alucarda sera bien plus qu’un "nunsploitation" satanique en nous offrant une qualité picturale flamboyante qui accompagnera les visions parfois surréalistes qui peupleront ce film quand même influencé par l'univers de Jodorowsky, tout en livrant une vision très personnelle de la part du réalisateur Juan Lopez Moctezuma de la possession démoniaque au travers d'une intrigue simple mais attractive et prétexte à des séquences remarquables.
Le script va suivre l'arrivée dans un couvent d'une jeune orpheline qui va se lier d'amitié avec Alucarda, une jeune fille partageant sa chambre, sans connaître la malédiction dont est victime Alucarda, malédiction qui va malencontreusement être réveillée par les deux demoiselles qui seront alors possédées par le Démon.

AlucardaDans sa séquence d'introduction, le métrage va suivre une jeune femme esseulée dans un temple déserté menant au monde une petite fille, qu'elle va appeler Alucarda et confier à un gitan, seul témoin de l'accouchement, afin que la petite puisse échapper à la malédiction satanique reposant sur ses épaules. Cela fait elle va mourir, alors que la bande-son va faire ressentir des râles démoniaques du plus bel effet impliquant la frustration du Démon invisible flottant dans l'atmosphère.

AlucardaEnsuite, l'intrigue va faire un bond en avant d'une quinzaine d'année pour nous présenter ses personnages principaux et notamment Justine, une jeune orpheline après la mort de ses parents qui va rentrer au couvent et faire la connaissance d'abord de Sœur Angelica, une nonne qui va tout de suite être attirée par Justine et la prendre en amitié. Une fois installée dans sa chambre, Justine va alors rencontrer celle qui partagera la pièce, l'intrigante Alucarda, qui apparaîtra d'entrée de manière étrange et presque surnaturelle derrière Justine et rapidement les deux demoiselles vont se vouer une amitié intense, quelque part proche d'un lesbianisme jamais avoué ni clairement affiché mais avancé par des sous-entendus troublants et d'une beauté flagrante.

AlucardaC'est ainsi qu'au cours de leurs balades champêtres que les deux jeunes filles vont rencontrer un étrange gitan bossu et ressemblant à s'y méprendre à un satyre qui va les conduire vers son camp de romanichels où une diseuse de bonne aventure sera effrayée par l'avenir de Justine lue dans ses lignes de la mains, en repartant, les deus héroïnes vont tomber sur un village abandonné où elles découvriront facilement le temple vu en introduction pour évidemment s'y introduire et de façon certainement involontaire mais affirmant les penchants macabres d'Alucarda réveiller le Démon qui sommeillait dans le cercueil de la mère d'Alucarda.

AlucardaLe soir venu, les deux demoiselles vont sceller leur amitié dans un pacte de sang qui offrira au film sa première séquence forte teintée de saphisme et de satanisme puisque le satyre interviendra tandis q'une cérémonie païenne aura lieu dans son camp, faisant même intervenir un homme grimé en bouc pour finalement dégénérer en orgie sexuelle rapidement survolée par le métrage. Mais cette séquence déjà impactante sera rendue encore plus forte par sa mise en parallèle avec les prières d'une Sœur Angelica invoquant Dieu pour aider sa protégée au point de se voir couverte de stigmates et de sang dans sa lévitation.

AlucardaA partir de ce moment là, le métrage va imposer la possession de ses héroïnes au travers de séquences étonnantes et marquantes, comme lorsque que les deux possédées vont se lancer dans des incantations diaboliques en plein cours au milieu de leurs camarades apeurées et des nonnes effrayées pour finalement amener à un exorcisme ancestral lors d'une cérémonie grandiose et cruelle qui verra provisoirement mourir Justine, permettant au réalisateur de mettre alors en scène une seconde opposition après celle du Bien et du Mal, puisqu'un médecin, déjà venu au chevet de Justine, va voir ses croyances scientifique refusant en bloc le surnaturel vaciller au contact d'événements démoniaques terribles et porteurs de scènes gores graphique (avec par exemple une franche décapitation d'une nonne censée être morte mais bougeant encore).

AlucardaMais le métrage trouvera son apothéose lors de son final énorme et extrêmement graphique et visuel qui verra entre autres un personnage féminin nu sortir d'un cercueil rempli de sang avant de s'attaquer à une nonne pour la griffer et la mordre méchamment au cou, ou encore la destruction hystérique du couvent par une Alucarda ayant définitivement choisi son camp et provoquant la combustion spontanée des religieuses et autres hommes d'église, dans un élan sataniste prodigieux n'hésitant pas à faire brûler le gigantesque crucifix ornant l'intérieur du couvent.

AlucardaLe réalisateur utilisera ses thématiques fortes mélangeant aussi bien érotisme saphique qu'une horreur pure bien présente dans la dernière partie du film à une poésie surréaliste très présente sans que cela ne vienne nuire à la limpidité de l'ensemble qui demeurera très linéaire et plaisant à suivre, avec ces séquences visuellement impactantes se succédant sans temps mort, pour en plus mettre en avant une église rétrograde (voir la flagellation graphique des prêtres et des nonnes) sans pour autant réellement la condamner dans son obscurantisme aisément révélée par l'arrivée de ce médecin bien terre à terre mais "moderne" qui peinera à accepter ce qu'il sera amené à voir. Et dans sa première partie, l'auteur s'amusera à développer la relation largement ambiguë et pleine de sous-entendus naissant entre ces deux jeunes filles orphelines, tout en voyant par la même occasion s'affirmer la domination d'Alucarda, qui laissera présager de la différence de comportement qui existera face à cette possession démoniaque, laissant Justine dans un rôle définitif de victime tandis qu'Alucarda révélera au grand jour son côté obscur.

AlucardaLes deux personnages principaux s'attireront bien sûr les faveurs du réalisateur qui se laissera le temps d'avancer leurs personnalités bien différentes, sans pour autant négliger les protagonistes annexes, Sœur Angelica en tête dont l'attirance envers Justine sera dévoilée de manière ténue mais explicite, alors que le médecin apportera aussi son lot de considérations et de contradictions. Et pour entériner la réussite du métrage, on pourra compter sur une interprétation terriblement convaincante, même si Susana Kamini semblera quelque peu crispée dans le rôle de Justine (mais pour mieux inverser la vapeur lors du dernier acte), cela sera largement compensé par la prestation de Tina Romero, diabolique et sensuelle pour donner vie à une Alucarda incroyable notamment dans les scènes de possession. La mise en scène du réalisateur parvient aisément à magnifier les images tout en accentuant ses effets grâce à un découpage parfois serré efficace. Les quelques effets spéciaux seront probants pour verser dans un gore franc mais quand même facile (les griffures).

Donc, ce Alucarda arrivera instantanément à envoûter son spectateur en étant tour à tour impressionnant, séduisant et captivant, tout en imposant sa beauté visuelle plus que remarquable au service d'une intrigue démoniaque palpitante !

AlucardaLe DVD de zone 0 édité par Mondo Macabro avancera une image nette mais ayant conservé quelques uns de ses défauts d'origine, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale adaptée et fascinante, le métrage étant ici proposé dans sa version originale espagnole ou en version anglaise, mais sans la présence du moindre sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit documentaire intéressant axé sur les différents films du réalisateur Juan Lopez Moctemuza ainsi que sur son style innovant pour l'époque, une interview de Guillermo Del Toro avançant son admiration pour le travail de l'auteur, la biographie et la filmographie du réalisateur, suivies par une interview écrite de ce dernier qui revient sur sa carrière, une courte galerie de photos ainsi que la bande-annonce du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette œuvre démoniaque envoûtante et graphique, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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