12.02.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Psychotica

Alors que les ténors du cinéma d'horreur underground allemand ont tendance à verser dans une surenchère d'ultragore (comme Olaf Ittenbach ou Andreas Schnaas), le jeune Sebastian Radtke, réalisateur bien plus humble et méconnu privilégie avec ce Psychotica son intrigue originale et ses images qui feront oublier l'amateurisme du métrage.
Le script va suivre le calvaire d'une demoiselle, cobaye d'un étudiant en médecine ayant crée un sérum provoquant des hallucinations cauchemardesques de différentes visions de sa propre mort que l'homme pourra visualiser sur écran. Mais lorsque viendra l'heure du choix de sa façon de mourir pour la jeune femme, les choses ne vont pas se passer comme prévu.

PsychoticaDès sa séquence d'introduction, le métrage va créer un petit choc horrifique en nous montrant une demoiselle allongée sur le sol se réveillant couverte de sang et les entrailles à l'air qui va finalement périr étouffée par un sac plastique positionné sur son visage, pour une séquence volontaire et graphique qui suivra l'action de très près et semblera terriblement réaliste. Mais cela ne semblera être qu'un rêve puisque cette jeune femme va se réveiller bâillonnée et sanglée à un fauteuil roulant, observée par un homme en blouse blanche.

PsychoticaCet homme va lui annoncer au travers d'une voix métallique sortant de son ordinateur qu'elle participe (contre son gré bien entendu) à une expérience visant à peaufiner un sérum de son cru qui visualise différentes façons de mourir rêvées par ses cobayes. Pourquoi et dans quel but, nous ne le saurons jamais, mais l'important sera ailleurs, et justement dans les différentes séquences suivant le jeune femme rêvant sa propre mort de manière bien différentes, entre un splendide hommage au giallo raffiné et onirique, un autre au "survival", ou encore ce piège mortel que l'on pourrait croire hérité de la franchise Saw, qui seront entrecoupés par des retours à la réalité qui permettront au réalisateur de développer quelque peu la relation entre le bourreau et sa victime et notamment de nous conter l'enlèvement de la demoiselle.

PsychoticaMais après un dernier et plus long rêve morbide se déroulant dans un hangar frigorifique servant d'abattoir et à stocker des dépouilles humaines, l'homme va demander à la jeune femme de choisir quelle façon de mourir lui "convient" le plus afin de mettre un terme à ses souffrances, la renvoyant ainsi une dernière fois dans ses cauchemars, mais l'auteur aura le bon goût de nous réserver un retournement de situation final suivi d'un twist bien agencé qui achèveront de donner un caractère appréciable et professionnel à un film qui ne l'est pourtant pas.

PsychoticaEn effet, même si les scènes se déroulant dans la pièce où l'homme se livre à ses expériences resteront assez plates et feront très "cheap", le métrage parviendra largement à s'imposer lors de ses petits sketches tous plus que réussis, et, même si certains feront très basiques (le premier notamment, suivant la fuite à travers bois de l'héroïne poursuivi par un mystérieux tueur, ou encore ce piège qui ne sera que vaguement sexy devant l'accoutrement de la jeune femme), ces petites histoires arriveront à avoir un minimum d'impact, entre ce repas cannibale assez graphique et surtout cette séquence véritablement onirique, visuellement très convaincante, qui verra notre demoiselle se réveiller en robe de mariée sur un lit angélique en pleine forêt pour bien entendu finalement périr après avoir évité plusieurs dangers, pour offrir un maximum de diversité et d'ambiances différentes en un temps réduit (le métrage ne durant qu'une petite heure).

PsychoticaQuant au dernier acte et ce voyage dans cet abattoir désert bien claustrophobe et jouant parfaitement sur l'attente, il sera bien fourni en rebondissements pour en plus laisser l'héroïne y retourner après avoir choisi ce rêve pour y mourir, mais tout en influant sur son destin de manière délétère, laissant alors un petit twist souriant et rondement mené clôturer l'ensemble de manière efficace (le dernier plan), même s'il ne brillera pas en fait par son originalité, mais demeurera surprenant dans le contexte dans lequel il sera avancé et par son agencement imprévisible.

PsychoticaAvec son budget plus que limité, le réalisateur va bien sûr limiter les frais et ne mettre en avant que peu de protagonistes, pour se focaliser sur cette charmante jeune femme qui nous sera dévoilée sous toutes les coutures et de façon régulièrement sexy (mais sans jamais verser dans l'érotisme pur) et véritablement attachante, surtout qu'elle bénéficiera de l'interprétation convaincante et agréable de naturel de la jolie Carolin Meyer qui portera quasiment le film sur ses épaules, laissant l'interprète du bourreau paraître d'ailleurs même bien fade et guère charismatique.

PsychoticaLa mise en scène du réalisateur sera par contre assez terne, sans utilisation réelle d'effet de style mais parviendra quand même à donner du rythme aux séquences d'action du film. Et contrairement à ce que l'on pouvait s'attendre venant d'un auteur allemand underground, le métrage ne sera pas si gore que cela, pour certes avancer quelques plans sanglants volontaires dès l'introduction, mais ensuite, les mises à mort de l'héroïne ne seront pas toujours sanglantes (et du coup bien plus douloureuses), pour uniquement laisser le sang couler sporadiquement et sans réelle volonté d'œuvrer dans un gore outrancier.

Donc, ce Psychotica étonnera d'agréable façon et en arrivant à dépasser son statut de film amateur pour nous offrir une beauté visuelle réelle et une intrigue travaillée et sortant de l'ordinaire qui tiendra la route sur la longueur tout en nous réservant quelques surprises probantes !

PsychoticaLe DVD de zone 2 allemand édité par Maximum Uncut productions avancera une image plutôt nette et sans défaut visible, tandis que la bande-son sera largement efficace grâce à une partition musicale adaptée et grandiloquente qui participera activement à créer l'ambiance, le métrage étant ici proposé dans sa version originale allemande ou en version anglaise sans le moindre sous-titre pour les brefs dialogues du métrage.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un reportage scindé en plusieurs parties suivant le tournage du film et la création des effets spéciaux montrant l'esprit de débrouille ayant régné sur le plateau, un petit bêtisier souriant, la répétition d'une scène forte du métrage, une imposant galerie de photos, la bande-annonce des autres titres du réalisateur, ainsi que deux de ses courts-métrages, un bien gore et un second largement amateur en sans grand intérêt.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite curiosité étonnante et maîtrisée, le DVD de zone 2 allemand est disponible ici !

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