25.11.08

08:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Satan's blood

Nous venant d’une Espagne se libéralisant fortement après la fin du franquisme à la fin des années soixante-dix, ce Satan’s blood mettra surtout en avant l’aspect érotique de son intrigue satanisme parfois confuse mais riche en séquences osées et en références démoniaques.
Le script va placer entre les griffes de deux satanistes un couple qu’ils vont inviter dans leur demeure isolée dans le but caché de les initier à leurs messes noires orgiaques.

Satan's bloodAprès un petit monologue d’un spécialiste de l’occulte sur la véracité de l’existence du Mal mise en corrélation avec celle du Bien, le métrage va avancer une séquence pré-générique forte et déjà sensuelle pour suivre une demoiselle se faire violer par un prêtre sataniste sous le regard de ses disciples avant que ce dernier ne sorte un couteau, pour nous laisser uniquement deviner ses intentions puisque cette scène s’arrêtera là. Ensuite, le métrage va nous présenter ses deux personnages principaux, Andy et Anna, un couple en week-end s’ennuyant raisonnablement en n’arrivant pas à joindre le moindre de leurs amis pour finalement décider d’aller faire un tour dans un parc avec leur berger allemand ainsi qu’une ballade en ville.

Satan's bloodCe sera au retour de cette promenade, arrêtés à un feu rouge, qu’ils vont être harangué par le couple occupant la voiture à côté de la leur et surtout par un certain Bruno qui semblera connaître Andy puisqu’il affirmera avoir été au collège avec lui et s’empressera d’inviter Anna et Andy à venir boire un verre chez eux. Après un trajet qui semblera interminable, les deux voitures vont quitter la ville pour prendre une toute petite route de campagne qui débouchera sur la villa isolée de Bruno et de sa compagne Berta. D’entrée, le métrage rendra cette rencontre "fortuite" bizarre en plaçant différents petits indices étranges qui pourtant ne viendront pas perturber plus que cela Andy et Anna, même quand ils verront leur adresse écrite derrière une vieille photo de classe montrée par Bruno.

Satan's bloodMais auparavant l'intrigue aura pris soin de placer les personnages dans cette demeure perdue au milieu de nulle part et avançant un air sinistre avéré, surtout que l'intérieur sera riche en symboles d'origine sataniste que les invités ne sembleront pas remarquer et en tout cas cela ne les gênera pas, Anna trouvant même amusant un livre décrivant photos à l'appui des rites démoniaques. Et rapidement la conversation dévira vers le surnaturel et Berta proposera un petite séance de ouija qui offrira au métrage une séquence certes troublante mais languissante jusqu'à devenir quelque peu fastidieuse (surtout que les questions posées à l'esprit présent seront quand même largement saugrenues), qui clôturera la soirée, Anna et Andy ne pouvant pas rentrer chez eux avec l'orage grondant au dehors de peur de se perdre.

Satan's bloodAprès une autre petite scène érotique dans la salle de bains, Andy et Anna vont donc se coucher mais Anna, réveillée par les aboiements de son chien venant de l'extérieur, va se relever et arpenter la demeure pour finalement être agressée par un inconnu déjà vu plusieurs fois dans la maison sans que l'on sache qui il peut bien être qui va tenter de la violer mais Anna réussira à s'enfuir et à rejoindre Andy. Le couple désireux d'avoir des explications va quitter sa chambre à la recherche de bruno et de Berta pour tomber sur eux en pleine messe noire sexuel et, envoûtés, ils vont y participer pour ce qui sera La séquence du métrage.

Satan's bloodEn effet, le réalisateur va nous offrir une longue séquence érotique où les corps huilés des quatre personnages vont se mêler dans tous les sens pour une orgie des sens volontaire et presque même provocatrice avec ses références religieuses fortes, tel ce tableau du Christ prenant feu, mettant ainsi en avant la présence silencieuse du Malin. Mais malgré le côté osé évident de cette séquence, le réalisateur parviendra à éviter de tomber dans le graveleux ou l'obscénité en avançant un esthétisme fort et troublant. Mais hélas, passé ce temps fort remarquable, le métrage sombrera dans la confusion pour laisser le piège se refermer sur Anna et Andy, au travers de situations souvent prévisibles (la voiture qui ne démarre pas, par exemple) et pas vraiment claires, notamment dans son dernier acte, largement influencé par le "Rosemary's baby" de Roman Polanski auquel le métrage se référera régulièrement, notamment en insistant sur le début de grossesse d'Anna, sans que cela ne vienne le moins du monde prendre part au déroulement propre de l'intrigue.

Satan's bloodPar contre, pour réussir à rentrer dans le film, il faudra que le spectateur accepte le rythme languissant imposé par le réalisateur qui s'attardera sur chaque des situations, parfois de manière justifiée pour laisser paraître la menace sourde qui pèsera sur Andy et sur Anna, mais hélas souvent aussi de façon pas franchement utile, comme le prouveront ces séquences de dialogue anodins qui parcourront le métrage, tout en n'évitant pas également une certaine redite dans les événements. Mais cela ne viendra pas occulter l'ambiance sinistre et parfois même malsaine qui accompagnera l'ensemble, portée par ces nombreux détails liés au Mal et au satanisme, et même si cela se fera dans un élan folklorique évident.

Satan's bloodL'interprétation sera ici plutôt cohérente, avec des acteurs concernés par leur rôle, tandis que la mise en scène du réalisateur confortera l'atmosphère étrange et sensuelle entourant le métrage, aussi bien pour affirmer les scènes érotiques régulières que pour respecter ses engagements sataniques débridés, tout en nous offrant quand même une dernière séquence bien sadique et violente mais qui ne viendra pas pour autant faire toute la lumière sur l'intention de la seconde moitié du film. Les quelques effets spéciaux sont plutôt rudimentaires mais feront leur petit effet (le corps déchiqueté dans le congélateur, par exemple).

Donc, ce Satan's blood pourra rebuter certains spectateurs par son faux rythme mais réussira invariablement à envoûter les autres par sa démence dans la perversion satanique !

Satan's bloodLe DVD de zone 0 édité par Mondo Macabro avancera une image plutôt nette et ne connaissant pas de défaut flagrants, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale collant parfaitement à l'ambiance globale du film, le métrage étant ici proposé en version originale espagnole sous-titrée en anglais et en version anglaise.
Au niveau des bonus, on pourra lire un petit laïus sur la genèse du film et l'histoire du classement "S" en Espagne, plusieurs galeries de photos assez conséquentes, une séquence d'ouverture alternative, mais surtout un passionnant documentaire sur la relation entre la satanisme et le cinéma de genre, "The devil's disciples" donnant la parole à Gavin Baddeley, un érudit du satanisme.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite perle du cinéma érotico-fantastique espagnol, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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