16.11.08

15:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Home sick

Petite production indépendante au budget serré, ce Home sick pourra néanmoins s'appuyer sur une intrigue certes un peu bancale mais prétexte à de nombreuses explosions sanglantes pour alterner ses passages délirants et décalés avec d'autres bien plus tendus pour un résultat final prenant et largement volontaire.
Le script va suivre les déboires d'un groupe de jeunes qui après avoir été confronté à un mystérieux individu qui leur aura demandé de nommer la personne que chacun haïssait le plus, vont voir les individus cités périr dans d'atroces circonstances avant d'être eux-mêmes la proie de cette étrange malédiction, puisque l'un d'eux aura dit qu'il détestait tout le gens présents dans la pièce à ce moment-là.

Home sickD'entrée le métrage va mettre son spectateur dans le bain en suivant lors d'une séquence pré-générique un junkie lassé de voir deux de ses amies lesbiennes se trémousser sur un lit qui va sortir acheter des cigarettes pour ensuite revenir chez lui et trouver sa baignoire ensanglantée et jonchée de débris humains avant d'être lui-même la victime d'un mystérieux personnages masqué qui va lui perforer le crâne avec un couteau, livrant ainsi au métrage sa première scène sanglante très graphique à défaut d'être foncièrement originale.

Home sickEnsuite, l'intrigue va nous présenter ses principaux personnages et notamment Claire, une demoiselle pas franchement ravie de revenir passer les fêtes de fin d'année en Californie (et pour cause…) qui va se rendre à une soirée chez un groupe d'amis à elle pour découvrir ceux-ci en train de siroter de la bière en regardant Evil dead trap 2 à la télévision. Vaguement longuette, cette mise en place des personnages tournera court avec l'apparition d'un individu non invité qui va réellement déclencher l'action de manière envoûtante.

Home sickEn effet, un homme vêtu comme un vendeur itinérant va pénétrer dans l'appartement et, après avoir ouvert sa mallette pleine de lames de rasoir et pris en otage Candice, une demoiselle présente, il va demander à chacun de citer une personne détestée, s'entaillant le bras à chaque réponse, jusqu'à ce que Tim, après avoir déclaré haïr l'homme en question, dira détester tous les gens présents dans la pièce, dans un souci d'abréger l'incident. L'homme s'en ira ensuite et chacun va penser reprendre une vie normale.

Home sick Mais ce ne sera qu'illusion, puisque rapidement les personnes cités (dont le junkie vu en introduction) vont périr les unes après les autres jusqu'à ce que ce soir au tour de Candice de mourir également, tué par cet inconnu masqué et déclenchant une prise de conscience des survivants qui vont chercher à se protéger du danger en allant chez l'oncle de l'un d'eux, celui-ci étant un féru d'armes à feu, mais mal leur en prendra comme nous le découvrirons dans un dernier acte terriblement jouissif et sanguinolent.

Home sickAutour de cette intrigue quelque peu foutoir, le réalisateur Adam Wingard (dont c'est le premier long métrage) va pouvoir s'orienter vers différents genres pour amener ses rebondissements. Ainsi, certains meurtres lorgneront de manière évidente vers le giallo, avec cet assassin masqué et ganté de noir, mais les débordements graphiques tireront plus vers le slasher pur et dur, avec par exemple cet explosion de tête sur un mode directement hérité de la scène du "trottoir" d'American history X, en version gore et graphique. Mais l'élément surnaturel ne sera pour autant complètement oublié, avec la nature même du boogeyman qui se révélera être un monstre (fort réussi) issu d'on ne sait où. Et c'est justement de là que viendra le seul véritable reproche que l'on pourra faire au film, en effet, jamais l'identité ni l'origine de l'homme au rasoirs ne sera ne serait-ce qu'esquissée, et ce bras armé qui viendra occire la majorité du casting ne trouvera pas plus d'explication ni de passé, laissant de fait quelque peu le spectateur sur sa faim de ce côté-là.

Home sickMais heureusement, ceci ne restera qu'un détail tant le réalisateur parviendra à dérouler son intrigue sur un mode jubilatoire, passé l'exposition et quelques temps morts qui reviendront ralentir légèrement le rythme à mi-parcours, pour accumuler des séquences d'abord quasiment uniquement franchement graphiques et n'hésitant pas à verser dans un gore franc et direct (avec par exemple ce coup de hache au résultat surprenant par son réalisme graphique), pour laisser quand même parfois des idées glauques et déviantes venir parcourir le film, avec notamment la réaction saugrenue et malsaine de Candice lorsqu'elle trouvera sa mère morte, puisqu'elle se roulera littéralement dans le sang répandu sur le carrelage, donnant ainsi un aspect érotique trouble à cette séquence, avant de se mettre à vomir sur la cadavre ensanglanté. Mais par petites touches le métrage va aussi imposer un ton résolument porteur d'un humour décalé et outrancier qui trouvera son apothéose lors de la visite chez l'oncle de Tim.

Home sickEn effet, Devin, l'un des protagonistes, timide et maniéré, apportera d'entrée un touche comique avérée qui prendra un peu plus d'ampleur au fur et à mesure que l'intrigue avancera jusqu'à nous offrir quelques passages bien fous. Mais cela ne sera rien comparé à la séquence hystérique de la découverte de l'arsenal de l'oncle de Tim, complètement décalée et délirante et qui tranchera carrément avec les situation suivantes, l'auteur excellant alors dans l'art de faire en un instant passer l'ambiance jusque là souriante en une gravité porteuse d'une tension sévère et consistante. Enfin, d'autres situations amèneront un humour toujours souriant en étant jubilatoire et déplacé.

Home sickLes protagonistes parviendront à avoir une vie propre malgré leur apparence appartenant un genre "grunge: métal" guère impactante et le spectateur arrivera même à s'attacher quelque peu à Claire, personnage blessé tout au long du métrage qui ne sera pas du tout épargnée lors d'un final refusant en bloc la "happy end" d'usage pour se montrer bien vicieux et méchant, et l'interprétation sera ici convaincante et permettra de suivre avec un plaisir réel Bill Moseley et Tom Towles dans des rôles collant à leur démesure tandis que la "scream queen" Tiffany Shepis viendra apporter une touche d'érotisme non dissimulé à l'ensemble.
La mise en scène du réalisateur collera parfaitement au style des différentes séquences pour arriver à créer une atmosphère glauque et prenante lorsqu'il le désirera, mais hélas certains effets clippesques viendront gâcher quelque peu certains plans.

Home sickMais l'une des grandes qualités du métrage restera ses effets spéciaux impeccables qui verseront dans un gore débordant parfois d'imagination dans l'art de massacrer les victimes du tueur masqué, pour nous offrir ainsi des plans carrément surprenants et ouvertement jouissifs (la main passant littéralement au travers d'une tête, par exemple), surtout à la vue du petit budget alloué au film, ce qui ne fera d'ailleurs que renforcer l'impact de ces plans gores qui pour certains seront mémorables et même inédits.

Donc, ce Home sick sera réjouissant de bout en bout grâce à sa volonté avérée d'en donner à son spectateur pour son argent, tout en arrivant à générer de la tension et à envoûter même parfois par ses séquences maîtrisées, faisant aisni du métrage une excellente surprise parmi les nombreux petits budgets inondant le marché !

Home sickLe DVD de zone 0 édité par Synapse Films avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera grandement efficace grâce à une partition musicale adaptée et partie prenante dans l'ambiance tendue de certaines situations, le métrage étant ici proposé en version anglaise sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une séquence d'introduction sucrée au montage et heureusement car celle-ci, bien que développant les personnages, n'apportait pas grand-chose, une interview de Bill Moseley bien délirante, un petit module suivant le réalisateur à bout de souffle revivre pour nous certaines séquences du film et nous racontant quelques situations, telle sa première rencontre avec Bill Moseley justement et enfin, trois courts-métrages du réalisateur vraiment intéressants et prometteurs viendront clore ces bonus globalement passionnants.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film très généreux et méritant vraiment d'être découvert, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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