14.11.08

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Stella
Réalisatrice : Sylvie Verheyde
Avec : Léora Barbara, Karole Rocher, Benjamin Biolay, Guillaume Depardieu, Melissa Rodrigues...
Durée du film : 1h43
Date de sortie en salles : 12 novembre 2008

Par Nicofeel

stella


Réalisé par Sylvie Verheyde, Stella est une chronique sur la société des années 70 assez réussie. Le film est très largement autobiographique. En effet, comme dans le film, la cinéaste française est entrée en classe de 6ème en 1977. Sylvie Verheyde s'est donc servie de ses souvenirs d'enfance pour faire son film.
Ici, Stella est une jeune fille, une pré-adolescente, qui vit dans le XIIIème arrondissement de Paris avec des parents qui tiennent un bistro. Elle a la chance d'intégrer pour son entrée en 6ème un lycée de « riches », le lycée La Fontaine, dans le XVIème arrondissement. Elle ne se rend pas immédiatement compte de cette chance mais elle finira par le comprendre.
Dès le début du film, on saisit qu'il y a deux univers : celui de la France populaire que l'on retrouve au bistro des parents de la petite Stella. Là, tous les gens sont un peu paumés et claquent tout leur argent au bar. La plupart sont devenus des amis de Stella et notamment Alain-Bernard (un des derniers rôles au cinéma du regretté Guillaume Depardieu) qui est pour elle une sorte de prince charmant.

Alain-Bernard a tout de l'homme gentil, attentionné et qui porte une certaine tristesse en lui. Il est l'Ami de Stella. A l'opposé de cet univers, Stella a bien du mal à se faire une place parmi les enfants de riches de son lycée parisien. Elle n'arrive pas à suivre l'enseignement qui est inculqué dans son lycée et a fortiori elle n'a pas envie d'apprendre. Il faut dire que ses parents ne l'aident pas pour faire ses devoirs et l'empêchent même de dormir avec les nombreuses fêtes nocturnes qui ont lieu dan leur bar.
Le film comporte de nombreux passages humoristiques qui montrent le désarroi de Stella. En effet, comme elle le dit si bien, pour ce qui est de la musique, des jeux de cartes, du bar ou encore des cocktails, elle est incollable. Pour le reste, elle est nulle ! Et cela s'en ressent à l'école où elle ne fait au début pas le moindre effort et obtient logiquement des notes catastrophiques. Oui mais voilà, les choses sont amenées à changer. Elles sont dues à la nouvelle fréquentation de Stella, Gladys, une jeune fille de sa classe. Gladys est la seule amie que s'est fait Stella au lycée La Fontaine.

A son contact, Stella fréquente un autre monde, prend goût à la lecture et finit par se battre pour passer en classe de 5ème.
Stella est un film nostalgique, sur une époque qui représente beaucoup aux yeux de son auteur. La passion initiale de Stella pour les chanteurs de variétés se retrouve au niveau de la BO. On reconnaît ainsi plusieurs tubes de Sheila : Love me baby ; Tu es le soleil ; Les femmes mais aussi des tubes d'Eddy Mitchell, notamment Couleur menthe à l'eau. Le juke-box qui eest installé dans le bar des parents de Stella nous donne également l'occasion d'entendre Michèle de Gérard Lenorman, 15ème round de Bernard Lavilliers ou encore Où sont les femmes de Patrick Juvet. Toute cette musique est progressivement oubliée par Stella qui décide de sortir de son univers. Elle comprend que sa chance ne peut venir que d'une intégration au lycée La Fontaine. Très lucide la petite. Et cela montre par la même occasion que l'école peut jouer son rôle comme facteur d'ascension sociale.
Le passage d'une culture musicale populaire à une culture littéraire marque bien le changement d'attitude de Stella. Cette petite fille, de pré-adolescente, devient une adolescente comme le prouvent de manière explicite plusieurs éléments du film : le moment où elle a pour la première fois ses règles ; son premier émoi amoureux qui fait suite à sa première boum (où l'on aura reconnu le tube Ti amo d'Umberto Tozzi).
Stella ne renie pas pour autant ses origines : ainsi, elle passe ses vacances chez sa meilleure amie, une petite fille du Nord dont la situation familiale est encore moins enviable que celle de Stella avec un père alcoolique et les deux parents qui sont au chômage.
Film portant un regard attendrissant sur son héroïne, Stella ne baigne pas pour autant dans un océan de bons sentiments. En effet, le film évoque les discordes qui ont lieu entre les parents de Stella, rendant cette dernière spectatrice bien impuissante. Elle ne peut rien faire, même si elle aime ses deux parents. Benjamin Biolay dans le rôle du père faible et cocu et Karole Rocher dans le rôle de la mère sur laquelle tout repose, sont particulièrement bons au niveau de leurs interprétations. La réussite du film tient pour partie à cette relation familiale compliquée.

En somme, voilà un beau film nostalgique qui dresse le portrait d'une jeune fille qui entre de plein pied dans l'adolescence. La chanson finale, intitulée La chanson de Stella, et interprétée de façon très émouvante par la réalisatrice du film, résume à elle seule très bien le ton de ce long métrage.

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