Archives pour: Novembre 2008, 13

13.11.08

08:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Tropical Manila
Réalisateur : Lee Sang-Woo
Film sud-coréen et philippin
Durée du film : 1h29
Date de sortie en salles : Indéterminée(film vu le 5 novembre 2008 en présence du réalisateur dans le cadre du 14ème festival Cinémas et Cultures d'Asie de Lyon)


Par Nicofeel

Tropical manila

Réalisé en 2008 par le cinéaste sud-coréen Lee Sang-Woo, Tropical Manila (Manila signifiant Manille, la ville en Philippines où se déroule l'action du film) traite d'une réalité assez dure qui a lieu aux Philippines.
Le personnage principal du film, un sud-coréen, a quitté son pays d'origine après avoir commis un meurtre. Il attend dès lors qu'il y ait prescription pour regagner son pays. En effet, il faut savoir qu'en Corée du Sud, quand quelqu'un commet un meurtre, on peut poursuivre le meurtrier pendant une durée limitée à quinze ans.
Le début du film se situe à un moment où ce personnage a quasiment achevé cette période. D'ailleurs, il barre sur un calendrier les derniers jours qui lui restent à attendre.
Pendant ces quinze ans, ce personnage a fondé une famille aux Philippines. Il vit avec une philippine dont il a eu un enfant, lequel est désormais un adolescent.
Le film Tropical Manila est particulièrement frontal car on a droit à du sexe explicite. Le réalisateur a voulu être fidèle à la réalité. Ainsi, la femme qui vit avec le sud-coréen est traitée comme un objet. Elle doit porter un masque lorsqu'elle fait l'amour. Le réalisateur montre des scènes de sexe explicite et notamment des fellations en gros plan pour marquer la domination du sud-coréen sur sa compagne. Cette dernière est véritablement maltraitée. Elle doit se plier aux exigences de son compagnon quant aux à leurs relations sexuelles. Elle est parfois violentée, même violée et il lui arrive que son compagnon lui gerbe dessus lors d'une relation sexuelle après avoir trop bu.
De manière plus générale, le film dénonce une réalité peu glorieuse : le fait que de nombreux sud-coréens se rendent aux Philippines pour du tourisme sexuel. Ceux qui restent aux Philippines ne se satisfont généralement pas d'avoir une seule femme. Ils n'ont donc aucune considération pour ces femmes.
Le réalisateur du film, qui a été assistant réalisateur pour Kim Ki Duk, a établi son scénario à partir d'une histoire qui lui a été racontée entre une mère philippine et son fils né de l'union avec un sud-coréen.
On comprend aisément dans le film que cette femme ne vit pas pour elle mais pour son enfant. Elle souhaite donner un avenir meilleur à son fils. Elle ne demande dès lors qu'une chose à son compagnon : qu'il amène avec lui son fils lorsqu'il décide de retourner en Corée du Sud.
La relation dans le film entre le père et le fils est conflictuelle mais il lui arrive d'être normale. D'un côté, le fils ne supporte pas que sa mère soit considérée comme une rien du tout. Il souvent animé par l'envie de tuer son père.

Tropical manila

Il faut dire que ce dernier le frappe par moments ou lui fait l'humiliation de l'enfermer dans une cage, qui est vue par tous les passants. D'un autre côté, le père a tout de même un certain respect pour son fils, comme le prouvent la scène du bain ou la scène durant laquelle le père met un pédophile qui s'en prend à son fils dans une cage.
Sur ce dernier point, il est utile de noter que le film explique une autre réalité pour le moins sordide. Certains adultes qui vivent aux Philippines abusent sexuellement de mineurs. Il n'est ainsi pas rare dans ce pays qu'un homme d'une cinquantaine d'années se prête à des abus sexuels sur des garçons ou filles de 15 ou 16 ans, contre une somme d'argent. Ce qui arrive au fils du sud-coréen dans le film est terrible, et ce d'autant plus lorsque l'on sait que ceci est basé sur des faits réels.
Le film Tropical Manila est très dur à regarder. Ce sentiment est rehaussé par les images marquantes qui apparaissent à l'écran. Ainsi, le personnage principal du film vend des poules et des poissons (qui sont omniprésentes aux Philippines) sur le marché. Le réalisateur nous montre en gros plan les scènes où sont tués ces animaux et poissons. Ce filmage est certainement fait pour marquer les esprits et pour montrer le caractère bien brutal du personnage principal.
Venons-en à des éléments du film qui sont moins réussis. Le principal défaut tient à la mise en scène. Les images se succèdent dans le film à un rythme un peu trop soutenu, ce qui ne semble pas vraiment utile au vu de la thématique du film. Par exemple, la scène d'ouverture, filmée caméra à l'épaule, n'apporte rien, sinon de donner mal au crâne au spectateur.
On regrettera également le peu de dialogues du film, mais ce bémol reste mineur.
Au final, Tropical Manila est dans l'ensemble un film plutôt réussi qui le mérite de mettre le doigt sur une réalité bien injuste qui existe aux Philippines. Le cinéaste, qui a mis deux ans pour réaliser son film, a fait preuve d'un courage certain, dénonçant l'injustice que vivent de nombreuses femmes dans ce pays pauvre.
Son film prend d'autant plus d'ampleur que le récit est basé sur une situation familiale déterrminée qui se termine en véritable drame. La fin du film laisse d'ailleurs entendre que le fils va reprendre le même chemin que son père.

Tropical manila
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08:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre de l'animé : Evangelion 1.0 : You are [not] alone
Réalisateur : Hideaki Anno
Avec les personnages de : Shinji Ikari, Rei Ayanami, Misato Katsuragi, Ritsuko Akagi, le commandant Ikari
Durée du film : 1h38
Date de sortie en salles : Pas encore prévue (film d'animation vu le 8 novembre 2008 dans le cadre du 14ème festival Cinémas et Cultures d'Asie de Lyon)

Par Nicofeel

Evangelion 1.0

Sorti fin 2007 au Japon, Evangelion 1.0 constitue le meilleur démarrage pour un animé au Japon.
Ce film d'animation a été fait pour célébrer les dix ans de la célèbre série Evangelion, qui constitue la série la plus rentable au niveau de l'animation au Japon. Quant au manga à l'origine de l'animé, il en est actuellement à onze volumes ; le douzième volume verra peut-être la conclusion de la série.
Réalisé par Hideaki Anno, Evangelion 1.0 est en fait un remontage des six premiers épisodes de la série. Le studio Gainax, à l'origine de la série, devrait sortir au premier semestre 2009 Evangelion 2.0. Suivront ensuite Evangelion 3.0 et enfin Evangelion 4.0
A l'instar d'un George Lucas avec Star Wars, Hideaki Anno a décidé d'offrir une nouvelle version de son oeuvre. Le film d'animation en gagne en limpidité et dans l'animation en elle-même qui a fait l'objet de progrès techniques. On a droit à des éléments en 3 D qui sont tout à fait appréciables.
Au niveau de la trame scénaristique, on retrouve évidemment toous les personnages principaux de la série, à savoir les deux jeunes Shinji Ikari et la jeune fille Rei Ayanami. Shinji, qui est le fils du commandant Ikari, travaille pour l'organisation secrète, la NERV, qui est rattachée aux Nations Unies. Il pilote l'humain de synthèse qui donne son nom à la série et ici au film d'animation : l'Evangelion, et précisément l'Evangelion, unité 01.
Quant à Rei Ayanami, elle pilote le premier Evangelion qui a été créé, l'unité 00.
Le film d'animation Evangelion 1.0 : You are [not] alone nous amène dans un univers de science-fiction où la Terre doit faire face à des attaques de terribles monstres, les anges, qui détruisent le monde avec leurs assauts. Pour faire face à ces assauts, il n'y a qu'une solution : opposer aux anges des robots gigantesques (des mechas), les fameux Evangelion, qui seront pilotés par des humains.
Très réussi aussi bien dans la série que dans ce film d'animation, Evangelion offre une vision très intéressante des rapports entre l'être humain et le robot. Ici, Shinji Ikari et Rei Ayanami ne font qu'un avec l'Eva. Il y a une véritable fusion qui s'opère entre les deux. L'être humain est celui qui pilote à tous points de vue l'Eva.
Dans ce film, les trois combats auxquels on assiste sont des combats titanesques, qui concernent l'humanité, même s'ils se déroulent à Tokyo. On constate que le film d'animation est plus fluide et plus rythmé que la série. D'ailleurs, les éléments qui ont lieu avant le combat sont plus développés. Les combats gagnent eux-mêmes énormément en intensité. Ce qui est une bonne chose car pour les non-initiés les trois combats qui ont lieu peuvent paraître un peu redondants.

Evangelion 1.0

Un autre élément intéressant offert par ce premier film Evangelion 1.0 est le fait qu'Hideako Anno a plus concentré les rapports entre les personnages. On voit plus clairement les rapports difficiles qui ont lieu entre Shinji Ikari et son père. Ce dernier a peu de considérations pour son fils, lequel fait pourtant son maximum pour réaliser les projets de la NERV et donc pour sauver l'humanité. Le commandant Ikari a par contre une relation privilégiée avec Rei Ayanami.
On notera que globalement le film d'animation est très sérieux. Seuls quelques éléments permettent de respirer et d'avoir droit à des moments drôles. C'est la belle et extravertie Misato Katsuragi qui nous offre des scènes marrantes, notamment dans des rapports avec le jeune Shinji qui est pour sa part très timide. On appréciera également le moment où l'on voit le pingouin d'eau chaude (!), le sympathique Pen Pen.
Signalons également que comme dans la série, au milieu du film, on a droit à une mi-temps qui indique qu'on est au milieu du film.
Se terminant par la chanson Beautiful world, interprétée par la célèbre chanteuse Utada Hikaru, qui donne une véritable intensité à la fin du film (qui termine en queue de poisson puisqu'il y a encore trois films qui sont attendus pour former une tétralogie), Evangelion 1.0 : You are [not] alone est une belle réussite. Mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'agit surtout d'une opération économique car le film ne nous apporte au final pas grand chose de plus que la série. L'animation est certes meilleure mais les éléments nouveaux sont peu nombreux. Voilà donc un film qui reste avant tout réservé aux fans de la série.

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08:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Summer trip
Réalisateur : Hiroshi Toda
Film japonais
Durée du film : 1h12
Date de sortie en salles : Pas encore prévue (film vu le 9 novembre 2008 en avant-première mondiale en présence du réalisateur et de l'acteur Shinichi Okayama dans le cadre du 14ème festival Cinémas et Cultures d'Asie de Lyon)

Par Nicofeel

Summer trip


Réalisé par le japonais Hiroshi Toda, Summer trip (Un voyage de l'été) est une ode à la nature et à la vie.
Le film s'intéresse à deux vieux amis, qui sont à la retraite, et qui ont décidé de s'offrir un voyage en forêt. Notons que le film a été tourné dans la campagne de Fukui et de Kyoto. Le film nous montre deux personnages qui, accablés par le poids des années, se sentent fatigués. L'un des amis a des douleurs au dos tandis que l'autre a des douleurs aux genoux. Ce voyage se veut donc un moyen d'oublier ses soucis.
Le réalisateur du film, Hiroshi Toda, est directeur de clinique en plus d'être cinéaste. Il nous fait comprendre dans ce film qu'il y a une part non négligeable des douleurs qui tient de la psychologie. C'est la raison pour laquelle dans le quotidien le plus banal il introduit une part de fantastique.
En effet, les deux personnages de son film vont trouver au bord d'une route un restaurant. Dans celui-ci ils vont avoir le plaisir de manger des plats succulents, qui sont surtout des plats naturels. Loin des produits surgelés qu'ils mangaient peu de temps auapravant, les deux personnages vont manger des nouilles soba aux champignons. Ces champignons « de la chance » auraient la faculté de rendre les gens qui les mangent immortels. Il faut pour cela les cuisiner d'une certaine façon. Evidemment, tout cela n'est qu'une croyance mais cela permet surtout au réalisateur de faire passer son message, à savoir que certaines douleurs (ici le dos et les genoux) sont psychologiques. La seconde fois que les deux personnages se rendent dans ce restaurant étrange, les deux personnages ont droit à des champignons de la chance bouillis dans de la sauce de soja et ils boivent de l'alcool de riz qui les rend particulièrement joyeux.
Avec un filmage quasi contemplatif (des plans fixes et des plans resserés), le réalisateur Hiroshi Toda cherche à transmettre au spectateur un amour de la vie. Les deux personnages évoquent d'ailleurs au début du film leur point de vue sur la vie : l'un des deux a besoin d'un sens à sa vie tandis que l'autre profite simplement de la vie.
Les personnages s'abandonnent dans la nature. Ils profitent de leurs rapports avec la nature : ils dorment à la belle étoile, ils boivent de l'eau de source, ils se reposent. A l'instar des deux personnages, le spectateur ressent une sorte d'apaisement à voir le film, sentiment qui est accru par la musique atmosphérique de Miho Kashiwagi.
Le réalisateur aime filmer la beauté de la nature : on voit une nature en mouvement avec les vagues de l'eau, les nuages. Les différents éléments de la nature symbolisent clairement la vie. D'ailleurs, cela n'est pas un hasard si le film démarre avec un poème de Matsuo Bashô (1644-1694) : « Les cigales vont mourir mais leur cri n'en dit rien ». Evidemment, les cigales, ce sont nos deux personnages. Le réalisateur semble nous dire que ces deux-là ne sont pas encore arrivés au terme de leur vie. Il faut donc qu'ils profitent de la vie. Ils n'ont rien à craindre de cette nature qui est accueillante. On est loin des moments où, comme l'indique un des personnages, on abandonnait les personnes âgées dans les montagnes pour ne plus avoir à les nourrir.
La nature est clairement ici bienveillante. D'ailleurs, la scène où l'on voit une rivière rouge (symbole de vie pour le réalisateur) avec des champignons qui s'en vont est le symbole de l'écoulement de la vie.
Dernière qualité du film : le fait que le surnaturel, l'étrange s'immisce de façon naturelle dans le quotidien le plus banal. D'ailleurs, le réalisateur en joue puisqu'il nous offre à la fin quelques rebondissements (on pourrait presque parler de twist) avec l'idée du rêve ou encore avec l'existence du restaurant.
Le film Summer trip comporte également quelques défauts. Le principal de ceux-ci est l'idée même d'avoir filmé en DV. Le film perd en netteté, ce qui est dommage au vu de la beauté des paysages naturels. Un autre défaut, mais qui est variable selon chacun, est cet aspect contemplatif qui ne plaîra pas à tout le monde.
Au final, Summer trip est un film agréable qui apporte une vision positive de la vie, comme le signifie clairement le dernier plan.

Summer trip
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