30.10.08

08:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Seed

Le controversé Uwe Boll, réalisateur du très moyen Alone in the dark et des sympathiques mais régulièrement (et injustement ! ) dénigrés House of the dead et Bloodrayne quitte ses adaptations de jeux vidéos et change littéralement de registre avec ce Seed, un film "old-school" d’une noirceur absolue et d’une violence franche et sans retenue délivrée sur un mode graphique sans recul.
Le script suit l’arrestation mouvementée d’un serial-killer qui, condamné à la chaise électrique, va résister aux décharges et après avoir été enterré vivant, va revenir se venger de ses "bourreaux", tout en continuant à sévir.

SeedD'entrée, le métrage prend aux tripes en nous montrant un homme (que nous devinerons aisément comme étant l'assassin du métrage) au visage recouvert d'un tissu regardant à la télévision des images "snuff" de meurtres d'animaux, laissant ainsi déjà apparaître la volonté de choquer du réalisateur. Ensuite, après une exécution capitale très graphique via une chaise électrique vieillotte et une séquence onirique excellente et provocatrice, l'intrigue va, sous forme de flashbacks, nous faire suivre l'arrestation du meurtrier, sanglante et stressante, brutale et réservant quelques pièges macabres, ainsi que l'historique de ce tueur au travers de son mode opératoire terrible, puisqu'il s'"amusait" à enfermer différents êtres vivants dans un cellule et à les laisser mourir de faim pour ensuite filmer leur décomposition, obtenant de la sorte plusieurs scènes macabres bluffantes et la aussi assenant au spectateur une surprise de taille extrémiste.

SeedCe sera donc en suivant l'enquête du lieutenant Matt Bishop que l'intrigue va amener à l'arrestation et à la condamnation de ce meurtrier, nommé Max Seed, que nous retrouverons alors en prison pour un dernier carnage gore avant que n'arrive sa mise à mort au cours de laquelle nous reverrons les personnages vus au début du film se lamentant de devoir une fois encore se servir de cette chaise électrique défaillante et usagée. Bien entendu, ce qui devait arriver va se produire et au bout des deux décharges légales (comme l'extrait de loi lu en pré-générique nous en a informé), le cœur de Seed battra toujours, obligeant le directeur de la prison à faire mentir le médecin présent pour déclarer Seed mort, sous peine de devoir autrement le relâcher. Enterré vivant, Seed ne va pas rester longtemps sous terre pour s'en aller se venger du personnel de la prison puis du lieutenant Bishop lors d'un final aussi barbare que nihiliste qui laissera s'achever le métrage sur une note pessimiste et malsaine en diable.

SeedAllant directement à l'essentiel, l'intrigue restera certes assez simpliste (ressemblant quelque peu sur le fond au Shocker de Wes Craven, l'élément surnaturel en moins !) mais s'avérera être terriblement efficace dans sa mise en œuvre bien découpée en deux parties distinctes. La première nous laissera faire connaissance bien plus avec l'assassin dont nous réaliserons le degré d'inhumanité de façon cinglante, tandis que ses nombreux méfaits seront vite alignés sous forme de coupures de journaux traversant l'écran, qu'avec le lieutenant Bishop, autre personnage principal qui ne nous sera que très brièvement présenté, avec juste la mise en évidence du traumatisme causé par cette affaire et de son dégoût pour "l'œuvre" de Seed, tandis que le réalisateur ne dispensera qu'une petite séquence intimiste (mais importante pour la suite !) pour mettre en avant l'affectation portée par Bishop à sa fille. L'utilisation des flashbacks déroulés de façon non chronologique renforcera l'impact de ce portrait du tueur qui n'hésitera pas à se montrer malsain et volontairement choquant tout en impliquant de façon foncièrement voyeuriste le spectateur en multipliant les détails sur les atrocités commises par l'assassin, sans pour autant avoir recours à une surenchère de scènes sanglantes pour l'instant.

SeedEn effet, Uwe Boll réservera pour la seconde partie du métrage la violence sanglante la plus brute, d'abord au travers de quelques meurtres graphiques mais assez classiques dans leur cheminement, avant de nous gratifier d'un incroyable plan-séquence sauvage au cours duquel Seed va littéralement s'acharner sur la visage et le crâne d'une malheureuse victime féminine qu'il va d'abord titiller avec son arme avant de progressivement lui administrer des coups de plus en plus violents faisant jaillir et gicler le sang pour un résultat inédit plus que bluffant par son déroulement en un seul plan de plusieurs minutes de barbarie. Et le final ne sera pas en reste, certes bien moins graphique après cette explosion, mais illustrera parfaitement la volonté du réalisateur qui ne fera aucune concession dans un défaitisme et une volonté farouche d'éviter le "happy-end" d'usage pour laisser au contraire un goût amer à l'issue délétère du métrage.

SeedIncessamment attaqué par la critique dénigrant systématiquement ses films, Uwe Boll a certainement voulu avec ce Seed mettre les choses au point et se défouler dans une ambiance réaliste bien éloignée de ses délires formels et des effets de styles de ses précédents longs-métrages, pour nous livrer une œuvre sans aucune pitié, froide, brutale et sanglante tout en retrouvant avec un bonheur certain une atmosphère "old-school" bien sûr largement aidée par une intrigue se déroulant à la fin des années soixante-dix mais aussi par une mise en scène classique, collant de près à l'action sans pour autant être hachée pour rester limpide tout en innovant, notamment avec ce plan-séquence cité plus haut.

SeedL'interprétation est plutôt convaincante, même si on voit bien que le réalisateur n'a accordé qu'un intérêt plutôt limité à ses protagonistes pour leur préférer l'intrigue de fond et ce tueur sans visage dont même l'origine du traumatisme ne sera que brièvement abordée, mais cela n'empêchera pas certains seconds rôles d'être souriants et crédibles. Les effets spéciaux sont plus que probants en profitant d'une crédibilité réaliste avérée, même pas perturbée par les quelques inserts numériques discrets jusqu'à en devenir invisibles.

Donc, ce Seed nous révélera rapidement son penchant radical et jusqu'auboutiste omniprésent pour un résultat mémorable et ce malgré un certain manque de consistance des protagonistes !

SeedLe DVD de zone 1 édité par Vivendi Entertainement avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale adaptée et sachant se montrer discrète pour renforcer le réalisme de certains temps forts du métrage, celui-ci étant ici proposé en version anglaise sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre quelques scènes coupées, dont une certes amusante mais malvenue à la vue du ton final du film, un petit making-of s'attardant uniquement sur les dessous d'une séquence, la bande-annonce, et enfin un excellent court-métrage", "Criticized" suivant un réalisateur de films d'horreur dénigré par un critique se venger méchamment de ce dernier, pour une ultime provocation d'Uwe Boll, plus que de raison vilipendé lui aussi par la critique. Sur un second disque, un jeu vidéo, "Advent rising", sera disponible.

Pour ceux qui voudraient affronter ce tueur barbare et sanguinaire, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Seed
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