14.10.08

11:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Blindness
Réalisateur : Fernando Meirelles
Avec : Julianne Moore, Mark Ruffalo, Danny Glover, Gael Garcia Bernal.
Durée du film : 2 h 01
Date de sortie en salles : 8 octobre 2008

Par Nicofeel

Blindness

Auteur de films tels que La cité de Dieu ou plus récemment de The constant gardener, Fernando Meirelles nous revient avec un long métrage (produit par le Japon, le Brésil et le Canada) teinté de fantastique.
En effet, le synopsis raconte qu'à notre époque actuelle, plusieurs personnes deviennent aveugles en un instant. La spécificité de cette cécité est que les gens ne voient pas le monde qui les entoure en noir comme un aveugle « normal » mais une lumière blanche. Cette maladie inconnue est intitulée le mal blanc. Les gens victimes du mal blanc sont rapidement mis en quarantaine dans des abris d'urgence. Parmi les contaminés a réussi à se glisser l'épouse d'un médecin (interprétée par Julianne Moore), et ce pour aider son mari (lequel est interprété par Mark Ruffalo).

A partir de ce scénario original, le réalisateur Fernando Meirelles livre un film politique et social.
Le propos politique est on ne peut clair avec ces personnes, considérées comme des contaminés, qui sont obligées de vivre dans des batiments peu accueillants. Ils sont surveillés en permanence par des soldats qui les empêchent de quitter ces lieux. On se retrouve dans un véritable régime dictatorial où les libertés de chacun ont disparu.
Mais le plus difficile à vivre est le fait que dans ces batiments, qui ressemblent à des entrepots qui ont été aménagées à la va-vite, c'est la loi du plus fort qui prédomine. Les autorités, situées à l'extérieur du batiment, ne cherchent pas à savoir ce qui se passe à l'intérieur. Elles se contentent de donner de la nourriture aux contaminés pour qu'ils ne meurent pas de faim. Or, quand c'est le plus fort qui domine, on ne s'étonnera pas que les lois qui prédominaient jusque là laissent la place à l'arbitraire. Un système de troc se met ainsi en place entre les dominants (dont le chef est joué par Gael Garcia Bernal, qui tient là un beau rôle de salaud) et les dominés avec évidemment tous les abus que l'on peut imaginer.

D'une certaine façon, Fernando Meirelles dresse le portrait d'une micro-société livrée à elle-même qui, sans l'intervention de règles impartiales, fonctionne de manière totalement arbitraire.
Quelques personnages dans le film sont à sauver et montrent que dans une société individualiste, certains sont prêts malgré tout à aider les autres. Le personnage de Julianne Moore est de ce point de vue un véritable symbole, aidant au maximum son mari et les gens qui l'entourent, ce qui est d'autant plus aisé qu'elle est la seule à voir. Elle n'a pas été touchée par le mal blanc. On peut quasiment y voir là un côté religieux. D'ailleurs, à un moment donné du film, plusieurs individus, guidés, par le personnage de Julianne Moore, réussissent à quitter le batiment où ils étaient parqués et à rejoindre à nouveau le monde extérieur. Tout cela donne l'impression que Julianne Moore interprète une sorte de Noé et qu'elle doit mener les autres personnes qui l'accompagnent vers une nouvelle existence. L'arche de Noé serait tout simplement la maison du médecin (joué par Mark Ruffalo) et de son épouse qui servent de refuge à quelques autres évadés.
Blindness n'a pas qu'une portée politique ou religieuse. Fernando Meirelles y introduit sans aucune ambiguité une notion sociale. Il montre que dans des mouvements de panique, tels que ceux qui sont caractérisés par le mal blanc, les gens sont en grande majorité individualistes. Ils pensent avant tout à eux. Ceci est d'autant plus significatif quand on voit dans des rues plusieurs personnes qui meurent de faim et s'entredéchirent les quelques aliments qui sont encore disponibles. Un exemple symptomatique de cet état de chaos est le moment où l'on voit des chiens affamés en train de dévorer un homme mort. Le meilleur ami de l'homme a lui-même disparu...
Si les connotations politiques, religieuses et sociales de Blindness sont intéressantes, en revanche la mise en scène du film laisse beaucoup plus à désirer.
Dans une thématique assez proche, Blindness pourrait rappeller le Phénomènes de Shyamalan où un mal étrange (dans le film de Shyamalan des personnes se suicidaient de façon soudaine) survenait du jour au lendemain sans aucune explication rationnelle. Mais à la différence de Shyamalan dont la mise en scène est particulièrement sobre, Fernando Meirelles se complaît dans des effets de style (floutages, images parfois quasi intégralement blanches, gros plans) qui n'apportent rien au récit et qui sont au contraire assez saoulants. En voulant nous donner le point de vue de ces personnes qui ont perdu la vue et sont victimes du mal blanc, le réalisateur de Blindness hache son récit (le montage est par moments quelque peu saccadé) et manque dès lors de clairvoyance. On pourra par ailleurs regretter sur le plan scénaristique un happy end un peu rapide et qui n'est a fortiori pas forcément le meilleur choix final.
Un dernier mot sur les acteurs qui se révèlent tous assez bons, avec notamment Julianne Moore qui a toujours un jeu d'actrice aussi nuancé.
En définitive, Blindness est un film qui comporte un vrai message politique et social mais qui est en partie plombé par une mise en scène trop stylisée et hachée.

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