14.08.08

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

SS_hell_camp

Au sein du cinéma d'exploitation, s'il existe bien un sous-genre controversé, c'est bien la "Nazisploitation", qui donna lieu dans les années soixante-dix a bien des folies érotico-sadiques essentiellement transalpines. Ce SS Hell Camp, réalisé par Luigi Batzella (à qui on doit le déjanté Nuda per Satana et planqué ici sous le pseudo de Ivan Kathansky) en est un parfait exemple, même si le métrage ne se concentrera pas uniquement sur les sévices en tous genres auxquels on était en droit d'attendre, tout en réservent quand quelques séquences gratinées.
Le script va suivre la vie dans une forteresse allemande où officie une doctoresse, le Dr Kratsch, sadique et perverse qui a réussi à créer un sous-homme barbare. Mais pendant ce temps-là, la résistance s'organise et l'explosion d'un pont va lancer une vague de représailles sanglante.

SS_hell_campD'entrée, le métrage va mettre son spectateur en condition en suivant cette doctoresse qui, après quelques échanges verbaux houleux avec un docteur âgé ne partageant sa vision des choses, va nous faire découvrir le fruit de ses expériences, une sorte de croisement entre l'homme et le singe qu'elle garde enfermé dans une cage et à qui elle va donner en pâture une prisonnière dénudée. La créature va se jeter sur sa victime et la violer brutalement en la secouant dans tous le sens jusqu'à ce que mort s'en suive, mais même alors, elle va continuer sa besogne, sous les yeux admiratifs et enflammés du Dr Kratsch et de ses assistantes.
Cette première séquence éminemment glauque et perverse dans la brutalité et le sadisme du viol aura déjà de quoi surprendre par son jusqu'auboutisme malsain.

SS_hell_campMais ensuite, les choses vont un peu se calmer puisque nous allons suivre deux maquisards en pleine action "terroriste" puisqu'ils vont faire sauter un pont important pour les allemands, déclenchant ainsi la fureur du commandant et de ses sbires et après plusieurs séquences qui nous permettront de suivre les plans des rebelles, une vague de représailles va être lancée contre le village tout proche, amenant une seconde vague de situations choquantes pour cette petite rafle visant essentiellement des jeunes femmes, au cours de laquelle un bébé sera jeté dans les airs pour y être abattu par les soldats allemands, avant que ce ne soit une vieille dame qui soit à son tour fusillée en pleine rue.

SS_hell_campRetenues dans la forteresse du Dr Kratsch, les jeunes femmes vont subir les pires tortures, bientôt rejointes par quelques résistants arrêtés eux aussi, et notamment Stefano, un important résistant qui sera attrapé chez lui, tout en donnant au passage l'occasion au réalisateur de se livrer à une séquence de viol sordide suivi d'un meurtre aussi gratuit qu'exagéré (avec une balle tirée directement dans l'entrejambe de la victime), afin de ne pas laisser de témoins.

SS_hell_campCe seront ces tortures qui offriront au métrage ses séquences les plus folles, entre ces quelques hommes attachés les bras en l'air et qui seront fouettés avant que le Dr Kratsch ne vienne en émoustiller un de façon graveleuse pour finalement castrer son compagnon d'infortune, et ces demoiselles qui subiront divers sévices cette fois-ci graphiques (alors que peu de choses étaient véritablement montrées auparavant (laissant le hors-champ s'exprimer), entre ongles arrachés et ces rats (oui enfin des cochons d'Inde) qui se nourriront directement du ventre d'une demoiselle, avec en prime toujours cette créature qui passera son temps à violer une autre prisonnière. Mais le métrage atteindra son point de non-retour avec cette jeune femme qui recevra des pulsions électriques d'un appareil directement relié à son pubis et avec cette autre que la créature débarrassera des poils pubiens pour les manger.

SS_hell_campMais ce déballage ignoble et complaisant sera entrecoupé de séquences directement héritées du "film de guerre" très cheap quand ce ne seront pas carrément des stock-shots d'un autre film italien de guerre qui serviront de liaison entre deux plans tournés ici, certes avec une certaine harmonie, mais la pellicule différente trahira largement le réalisateur. Ces situations certes minimisées donneront au métrage l'occasion de s'oxygéner quelque peu et de présenter des situations pas franchement passionnantes, mais rendues plutôt souriantes dans leur maladresse, ce qui nous conduira "gentiment" vers un final qui verra la morale être sauve puisque le Dr Kratsch se retrouvera jetée dans la cage de la créature et lui offrira son dernier viol avant d'être abattue par les maquisards et tandis que dans les derniers instants du métrage le réalisateur tentera de faire passer la pilule des atrocités montrées avant en philosophant quelques peu sur la nature humaine et sa faculté à agir de façon sadique dans sa soif de pouvoir.

SS_hell_campSi le réalisateur affichera clairement (et d'entrée) ses intentions salaces et sa volonté d'aller le plus loin possible pour détrôner dans l'abject les autres œuvres du sous-genre, flattant ainsi les bas instincts du spectateur avec ce sadisme évident (même si le métrage ne sera pas très gore) et cet érotisme certes pas forcément très osé (mais déshabillant intégralement aussi bien les femmes que les hommes) mais régulier et assez gratuit, il pourra s'appuyer sur des personnages hauts en couleurs pour donner de l'ampleur à ses méfaits. En effet, la créature violeuse ne bénéficiera pas d'effets spéciaux recherchés, puisque que Luigi Batzella aura fait appel à l'acteur difforme Salvatore Baccaro, déjà vu dans Salon Kitty ou dans l'excentrique Le château de Frankenstein, qui interprétera son rôle avec un naturel troublant.

SS_hell_campEn dehors de cet acteur atypique, l'interprétation sera plutôt médiocre, seulement relevée par la beauté froide et quelque peu perverse de Macha Magall, elle aussi troublante, mais dans un autre registre. La mise en scène du réalisateur est plutôt terne, morne, mais arrive quand même à donner de l'ampleur à certaines séquences fortes du film avec une caméra virevoltante. Les quelques effets spéciaux du métrage sont basiques et parfois bien primaires, mais on sent bien que ce n'est pas l'aspect directement sanglant qui a intéressé l'auteur plus prompt à verser dans le sordide graveleux.

Donc, ce SS Hell Camp pourra bien évidemment choquer par sa volonté provocatrice outrancière dans un genre déjà polémique, mais en dehors de quelques séquences hardies et malsaines, ne sera pas si épouvantable que cela, mais ici aussi, tout va dépendre du seuil de tolérance de chacun !

SS_hell_campLe DVD de zone 1 édité par Minerva Pictures Group pour Exploitation Digital avancera une image nette (sauf lors des stock-shots dégradés) et sans défaut visible, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale plutôt adaptée et efficace, le métrage n'étant ici proposé qu'en version anglaise sans le moindre sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre la bande-annonce du film, accompagnée par celles de quelques autres titres de l'éditeur, une assez conséquente galerie de photos du film, et tandis qu'un petit livret intéressant revenant sur la genèse de la "Nazisploitation" accompagnera le DVD.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette curiosité malsaine et quand même provocatrice issu d'un genre oublié du cinéma d'exploitation mais à réserver bien entendu à des spectateurs avertis, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1289 mots par nicore, 2970 vues • 2 retours

Commentaires, Pingbacks:

Commentaire de: mickeycine [Visiteur] Email
Juste une question: Pour les liens de l'achat du dvd, tu as déjà commandé sur cd universe? Les dvd arrivent sans problème? Merci
PermalienPermalien 17.08.08 @ 12:04
Commentaire de: nicore [Membre]
Oui, bien sûr que j'ai déjà commandé chez CDUniverse, qui est un de mes principaux fournisseurs de DVD de zone 0 et 1 et avec lequel je n'ai jamais eu de soucis, je ne mettrais pas des liens sans connaître les sites de vente ! Et d'ailleurs, sur ce même blog, tu pourras trouver dans la rubrique "test de commande", entre autres, un article que j'ai rédigé sur "CDUniverse" justement !-;)
PermalienPermalien 17.08.08 @ 15:11

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