Archives pour: Juin 2008, 03

03.06.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Nuda_per_Satana

Mélange atypique d’érotisme et de fantastique gothique nonsensique, ce Nuda per Satana offre un spectacle décalé, parfois terriblement kitsch mais toujours très photogénique sur un thème hélas pas forcément complètement exploité.
Le script place deux individus dans un mystérieux château où ils vont se retrouver confronter à des individus étranges avant d’affronter leur "double" maléfique et pervers.

Nuda_per_SatanaAprès une courte séquence d‘introduction nous montrant une jeune fille guère vêtue courant dans la nuit, le métrage va mettre en scène son personnage principal, le Dr William Benson, un médecin en route de nuit pour une urgence dans une ferme isolée qui, après avoir demandé son chemin, va manquer de renverser une demoiselle immobile au bord de la route pour finalement s’arrêter un peu plus loin sain et sauf et entendre le bruit d’un accident. Sur place, il trouvera Susan, une jeune femme assommée par le choc qu’il va emmener dans son véhicule pour essayer sans succès de la réanimer. De dépit, il va aller chercher de l’aide aux alentours, pour uniquement tomber sur un château où il va croiser un mystérieux individu ne devant pas quitter sa place qui disparaîtra sans laisser de traces. Arrivé au château, il haranguera les éventuels habitants pour voir toutes les lumières s’éteindre une par une et une porte s’ouvrir toute seule.

Nuda_per_SatanaCette entame du métrage plongera immédiatement le spectateur dans le mystère entourant l’environnement de ce médecin bien malaisé de s’élancer sur les routes par ce temps orageux et constituera la seule partie du métrage qui demeurera limpide et accessible. En effet, dès que le médecin rentrera dans ce château, le non-sens deviendra le maître mot du film. D’abord notre homme découvrira un intérieur abandonné et poussiéreux, avant de tomber en ouvrant une porte sur un homme allongé par terre qui lui rira au nez, une dague plantée dans la gorge puis derrière une autre sur un couple en plein ébat sexuel tandis que deux demoiselles s’adonneront aux plaisirs saphiques. Finalement, il croisera la jeune femme secourue plus tôt sur la route qui l’appellera par un autre prénom, semblant bien le connaître au point de se jeter des ses bras, comme s‘ils étaient amants, tout en répondant à ses questions par des tirades "philosophiques" étranges. Sans transition, ce sera au tour de Susan d’aller rejoindre le château où elle rencontrera un mystérieux personnage, certainement le châtelain qui lui proposera son aide et l’invitera à l’accompagner à l’intérieur pour se rafraîchir.

Nuda_per_SatanaEnsuite, l’intrigue, déjà devenue bien nébuleuse, perdra ce qui pouvait lui rester de mesure pour suivre conjointement les péripéties ahurissantes des deux protagonistes qui bien entendu finiront par se retrouver pour un dernier acte essayant vaguement de justifier les aberrations passées tout en continuant à abonder dans le sens trouble global du métrage, entre séquences érotiques et horreur kitsch (la palme revenant à cette araignée géante incroyable qui va attaquer Susan, celle-ci étant tombé dans sa toile), avec une pointe de sadisme lors d’une séquence de fouettage très graphique, le tout déroulé sur un mode semi onirique très esthétique.

Nuda_per_SatanaCar si le réalisateur Luigi Batzella (ayant essentiellement œuvré dans le cinéma "bis" italien) a vraisemblablement laissé partir son métrage dans tous les sens sans se soucier de la linéarité de l’ensemble pour délivrer au final une série de tableaux pas foncièrement toujours imbriqués les uns dans les autres et alors qu’il ne se souciera pas plus du jour et de la nuit pour passer de l’un à l’autre sans préavis, la forme aura ici été largement privilégiée, puissant son inspiration dans le style gothique, très en vogue en cette période riche du cinéma d’exploitation transalpin, pour placer la cadre de son intrigue tout en accordant une place importante à une photographie précieuse remarquable, même si parfois, cela dérivera encore vers une ambiance délicieusement déplacée et kitsch, notamment lors d’un final aberrant qui verra une danse ridicule de deux demoiselles fraîchement sorties de tombeaux, bientôt rejointes par deux hommes en pagne et peinturlurés, pour une séquence définitivement "autre" et terriblement décalée.

Nuda_per_SatanaMais le métrage sera principalement tourné vers un érotisme à l’origine juste osé, mais qui dans cette version « intégrale » sera caviardée d’inserts plus ou moins hardcore peu probants, surtout quand on tentera de nous faire croire que ces plans poursuivent l’action, mais avec des actrices ne ressemblant aucunement à celle vues juste auparavant. Il faudra donc compter sur la plastique irréprochable de Rita Calderoni, précédemment vue dans le déjà très spécial Black magic rites de Renato Polselli (et avec lequel le métrage entretient des liens de non-sens évident), qui n’hésitera pas à dévoiler ses charmes avantageux.
Par contre, l’interprétation ne brillera pas par son charisme, car mise à part Rita Calderoni qui arrivera à se montrer crédible dans sa frayeur, les autres acteurs resteront bien amorphes, et même Stelio Candelli, pourtant une figure du "bis" italien, ne semblera pas plus à l’aise que cela.
La mise en scène de Luigi Batzella sera largement efficace, en multipliant les angles de prises de vues originaux tout en utilisant ses effets de déformation d’image et autres astuces pour rendre les plans étranges avec efficience et justesse.

Donc, ce Nuda per Satana abordera le thème de la dualité interne humaine et du double maléfique de façon évidemment farfelue et parfois grotesque, mais en tout cas ne laissera pas son spectateur impassible devant une telle débauche de volonté érotique et stylistique appuyée !

Nuda_per_SatanaLe DVD de zone 0 édité par Sodementedcinema avancera une image ayant juste conservé ses rares défauts d’origine, tandis que la bande-son sera à l’image du film, décalée et attrayante, le métrage étant ici proposé en version italienne et anglaise, mais avec de précieux sous-titres français.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter d’une assez conséquente galerie de photos et de la bande-annonce du film, accompagnée parc elles d’autres titres édités par Sodementedcinema.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit joyau absurde de "sexploitation" à tendance fantastique, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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