27.02.08

23:16:47, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Storm warning

Fatigué de devoir se battre avec les studios américains pour mener à bien ses projets ( son dernier film, Mortelle Saint-Valentin ayant été bafoué et vidé de toutes ses séquences sanglantes ), le réalisateur Jamie Blanks ( également auteur du premier Urban legend) a préféré retourner dans son Australie natale pour réaliser ce Storm warning, un "Survival" radical, oppressant et au final brutal et sanglant.
Le script suit les déboires d'un couple qui, après s'être égaré au retour d'une partie de pêche, va trouver refuge pour s'abriter d'une tempête montante dans une ferme isolée dans la lande.
Mais les trois hommes habitant la maison vont se révéler être de dangereux psychopathes.

Storm warningLe métrage lance directement la présentation de ses deux principaux personnages, un avocat et sa jeune compagne, une artiste française, en route pour une journée de pêche au large d'un estuaire australien, tout en limitant le plus possible cette partie d'exposition pour juste nous permettre de faire connaissance avec ce couple tranquille dont la tempête montante va perturber leur sortie et précipiter un retour d'autant plus évasif qu'ils vont se perdre au milieu des méandres de la rivière et plus précisément dans une canalisation agricole où ils vont finir par accoster pour continuer leur chemin à pied, alors que les éléments commencent à se déchaîner.
Si l'entame du métrage parviendra de suite à générer une certaine tension, notamment en insistant bien sur la montée en puissance de cette tempête, première menace pour le couple, ce ne sera que pour mieux ensuite s'en servir pour rendre encore plus sombre et violent le décor de l'intrigue, avec cette pluie plus que soutenue et ces éclairs sporadiques, notifiant bien ainsi la précarité de la situation des deux personnages qui vont bien entendu chercher à s'abriter dans le premier refuge venu.

Storm warningEt c'est ce qu'ils feront, non sans auparavant avoir aperçu des hommes à bord d'un pick-up malmenant un jeune homme, lorsqu'ils vont tomber sur cette ferme perdue au milieu de nulle part, apparemment inhabitée dans laquelle ils vont s'empresser de rentrer.
La visite, nécessitée par la recherche d'un éventuel téléphone, de cette endroit décrépi et nauséabond commencera à laisser entrevoir la personnalité de ses occupants, entre cette poupée gonflable négligemment abandonnée sur un canapé et ces murs tapis de photos érotiques, tandis que l'ensemble baignera dans un état d'insalubrité notoire glauque et repoussant.
Notre avocat aura juste le temps de découvrir dans une grange attenant à la ferme une énorme plantation de marijuana avant que les propriétaires ne reviennent ( au hasard à bord d'un pick-up ), pour une confrontation aussi inévitable qu'oppressante.
Après un bref affrontement verbal plus que tendu, obligeant le couple à justifier sa présence dans la ferme, l'intrigue ne va que progressivement faire monter la pression dans ce huit-clos, d'abord en ne présentant que deux des trois occupants des lieux ( le troisième étant monté dans sa chambre par l'un des deux autres sans que nous ne puissions le voir ), mais surtout en imposant au couple d'"invités" une série de brimades et d'humiliations de plus en plus précises et à la limite de la perversité, alors que les deux frères qui habitent cette ferme laisseront largement sous-entendre leur personnalité psychotique et hargneuse.

Storm warningCe ne sera qu'après un repas "spécial" et un premier accès de violence physique, commençant à trancher avec celle plus psychologique utilisée jusqu'alors, que le métrage va basculer, lorsque le couple sera conduit dans une autre grange pour y passer la nuit, puisque les deux frères vont enfin révéler leurs véritables intentions dépravées envers leur victime féminine, interrompues par l'arrivée du troisième larron, le père ( un personnage imposant au faciès d'une dureté incroyable ), qui va salement corriger ses fils, avant de laisser le couple seul dans la grange, leur laissant ainsi tout le loisir de préparer une revanche qui éclatera dans le dernier acte du film, pour des rebondissements sanglants ( les hameçons ), mais aussi originaux dans la volonté farouche de la demoiselle de se protéger des assauts sexuels de ses tortionnaires, avant d'exploser dans un final terriblement gore et jouissif.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur Jamie Blanks n'y a pas été de main morte pour donner à son "Survival" un caractère excessif et virulent, en dosant parfaitement chacun des éléments nécessaires à sa réussite, tout en restant toujours crédible et réaliste.

Storm warningAinsi, les décors y ont été remarquablement travaillés, entre la beauté et la pureté des décors naturels de la phase d'exposition, qui s'opposeront rapidement avec la déliquescence ambiante à venir, aussi bien avec l'extérieur boueux de la ferme que son intérieur peu ragoûtant ressemblant à un taudis.
Ensuite, les personnages ont été véritablement étudiés, avec cet avocat taciturne qui aura bien du mal à s'imposer et aura vraiment le rôle de la victime, alors que sa compagne, pourtant sujette à la convoitise vicieuse, sera bien plus belliqueuse et inventive, renversant ainsi la tendance de sa personnalité d'origine ( s'indignant par exemple de la mort d'un poisson que son compagnon venait de pêcher ). Mais surtout, les trois détraqués auront droit aux faveurs du réalisateurs, qui laissera clairement transpirer leurs spécificités propres, malgré de petites facilités trop évidentes ( le plus jeune frère timide et moins agressif ), au travers des situations intervenant lors de la phase de violence psychologique du film, pour mieux laisser s'exprimer ensuite le père, tout aussi peu fréquentable.

Storm warningEnfin, en plus de proposer des rebondissements réguliers, ne cédant que très rarement aux figures imposées du genre ( avec juste un début de fuite bien vite stoppé, qui semblera bien facile, et ce même aux personnages, avançant ainsi clairement la lucidité du réalisateur ), le métrage va se lâcher de manière frontale et virulente dans une violence d'une brutalité jusqu'auboutiste qui n'hésitera pas à avoir recours à des effets sanglants terriblement volontaires et graphiques ( avec même une légère impression d'en faire un peu trop lors du final ), tout en faisant peser sur l'ensemble du film une tension écrasante qui ne faiblira pas un instant et ne laissera pas de répit au spectateur avec une absence complète d'humour ( seul le sous-entendu zoophile du programme télévisuel regardé par les habitants de la ferme pourra faire rapidement sourire ).

Storm warningL'interprétation aidera largement le film à se montrer crédible grâce à une implication totale des acteurs, avec une mention particulière à l'actrice française Nadia Farès à l'aise dans un rôle aussi physique qu'éprouvant, mais aussi à John Brumpton, imposant de charisme dans le rôle du père.
La réalisation de Jamie Blanks est en totale adéquation avec le sujet et colle de près à l'action lorsque celle-ci devient expansive, tout en n'usant qu'avec parcimonie d'effets d'autant plus efficaces.
Les effets spéciaux, essentiellement sanglants, sont probants et réalistes, sans au final être si nombreux que cela.
Donc, ce Storm warning se révèlera être une excellente surprise, furieuse, violente et jusqu'auboutiste dans un climat de tension permanente !

Storm warningLe DVD de zone 1 édité par Dimension Extreme avancera une image nette et ne perdant aucun détails malgré les nombreuses séquences nocturnes, alors que la bande-son sera efficace, avec notamment une partition musicale parfaitement adaptée. Cette édition proposera le film en version anglaise, mais avec seulement des sous-titres espagnols et anglais. Au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce et du teaser du film, accompagnés par d'autres bandes-annonces ( The mist ou encore le Halloween de Rob Zombie ).

Pour ceux qui voudraient se mesurer à cette famille de détraqués, le DVD de zone 1 est disponible ici ou bien encore !

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