24.01.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Survivre avec les loups
Réalisateur : Véra Belmont
Durée du film : 1h58
Date de sortie en salle : 16 janvier 2008

par Emmanuel

Survivre avec les loups

Productrice respectée (« La guerre du feu », « Farinelli » entre beaucoup d’autres), Véra Belmont est aussi réalisatrice. Plus de 10 ans après son dernier film, « Marquise », elle revient derrière la caméra avec « Survivre avec les loups ».

Elle souhaitait depuis longtemps aborder un sujet qui la touche directement au cœur et au corps : la Shoah. Le problème est qu’elle souhaitait le traiter sous un angle nouveau tout en adressant un message fort aux plus jeunes générations. Elle a trouvé tous les ingrédients qu’elle recherchait dans le récit autobiographique de Mischa Defonseca. L’histoire vraie de cette petite fille qui traverse à pied l’Europe de la Belgique à l’Ukraine à la recherche de ses parents déportés est un moment de pure et intense émotion, une leçon de vie à ne pas négliger.

Survivre avec les loups

Loin d’un mièvre et gentillet « Renard et l’enfant » auquel le titre et l’affiche peuvent faire référence (malheureusement pour le film de Belmont), cette épopée n’a rien d’un documentaire. Passée 15 premières minutes maladroites, particulièrement mal jouées et où tout sonne faux, le film prend son envol : la petite Mischa prend son baton de pèlerin et s’enfonce dans la forêt, seule et désarmée. Elle va affronter la faim, le froid, la solitude et la peur. Le titre est d’ailleurs particulièrement bien choisi : il n’est jamais question içi de vivre, juste d’essayer de ne pas mourir, de sur-vivre. Ne pouvant pas compter sur les hommes, elle trouvera en revanche le réconfort auprès des loups qui vont l’adopter presque comme une des leurs.

La comparaison métaphorique (le vrai prédateur, c’est l’homme !) est certes évidente et facile, la piqure de rappel sur la violence parfois gratuite et absurde des hommes ne fait jamais de mal. Surtout que la réalisatrice a l’élégance de ne rien asséner, elle se contente de montrer. Les images parlent d’elles mêmes. Elle arrive à suggérer l’horreur de la guerre et des camps de concentration en quelques scènes chocs tout en suivant son fil conducteur principal, l’intemporel mythe de l’enfant sauvage.

survivre avec les loups

Et la performance hallucinante de vérité de la jeune Mathilde Goffart permet d’accentuer encore le réalisme de cette invraisemblable dépassement de soi. Pour son premier rôle, elle se révèle instinctivement bien plus à l’aise dans les scènes difficiles et physiques que dans les scènes de comédie pure. Elle est bien secondée par un Guy Bedos parfait en grand-père de substitution.

Cependant, certaines scènes agacent : plans larges sur la tanière des loups, travelling sur la campagne déserte et enneigée, Véra Belmont donne un côté trop aventures à la tragédie. Vouloir alléger le propos pour les plus jeunes est certes louable, la façon de le faire n’est pas des plus légères ni des plus fines. Et à vouloir transformer la petite fille en héroïne intemporelle de contes (Mischa ressemble furieusement au Petit Chaperon Rouge dans sa cape – rouge- et elle laisse des repères comme Le Petit Poucet), on en oublierait presque que les méchants de l’Histoire n’ont été que bien trop réels. Enfin, que dire de la musique insupportable d’Emilie Simon qui anihile toute émotion. Electronique et pesante, elle semble en décalage permanent avec le ton du film, malgré ce que semble en penser Véra Belmont (« J’ai posé sa musique sur les premières images de mon film et elle accompagnait et soutenait le film comme par magie.»)

Enfin, que tout soit vrai dans ce que raconte Mischa est finalement assez secondaire. Probablement même, l’enfant devenue adulte a exaggeré et déformé certains aspects de son aventure. L’essentiel n’est pas là. Le film a le mérite d’exister, d’évoquer sous un angle différent cette sombre période de l’histoire. Vu à travers les yeux innocents d’une petite fille pour qui l’amour d’une mère vaut qu’on risque sa vie, cette presque fable parvient à transmettre un message de tolérance et de courage destinée à toute la famille.

En faisant abstraction de ses défauts et de ses maladresses, le film laisse le spectateur avec les yeux humides et une seule et unique petite phrase en tête : plus jamais ça.

Permalien 790 mots par Emmanuel, 181 vues • R�agir

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